Notre-Dame des Châteaux

Notre-Dame des Châteaux aujourd'hui (2010)

MERCI Père JUSTIN

de vous être occupé aussi longtemps de ce meveilleux endroit que nous connaissons sous le nom de Notre-Dame des Châteaux. Vous l'avez avec une très grande efficacité et avec l'aide de Monsieur Currivand et de la famille Bouton, entretenu et embelli. Vous avez été durant de longues années l'économe de la communauté assomptionniste de St Sigismond à Albertville, et c'est là que vous vous reposez à présent après avoir avoir soufflé en début d'année 2017 vos 90 ans !

Photo prise dans les années 1970

- La tour ronde de l’ouest, datant du XIII°siècle    (à gauche sur la photo)

- La tour carrée, donjon primitif du XI° siècle

- la maison entre la tour carrée et la chapelle, logis ancien à un étage et un grenier datant du XVI° siècle

- la chapelle actuelle date du XVIII° siècle et fut construite par les Dominicains

- la tour ronde de l’est (à droite sur la photo) qui s'est écroulée depuis...

 

C’est dans ces bâtiments qu'a commencé l’aventure de l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux qui a duré de 1871 à 1903, année de la promulgation de la loi sur les Congrégations.

Le 20 décembre 1903 à 8 heures du matin fut célébrée la dernière messe à la chapelle, puis les Pères et des alumnistes descendirent à Beaufort puis à Albertville d’où ils prirent le train en direction de la plaine de Turin .

   

De 1871 à 1903, c’est-à-dire en 32 ans, de nombreux jeunes ont passé à l’alumnat et 220 étaient arrivés à la prêtrise.

  

 
 
 

 

 

EHPAD des vignes à ALBERTVILLE

 

Les bâtiments de la communauté d'Albertville (St Sigismond) ont subi de grosses transformations ces dernières années. La maison qu'occupaient les pères, à droite sur la photo, a été vendue à la commune qui l'a transformée en logements privés. Les pères ont ensuite tous déménagé au 3ème étage de l'EHPAD, à gauche sur la photo, et construit sur une des parcelles de la propriété des pères assomptionnistes. Leur étage comporte 30 chambres et donne directment accès au sommet de leur propriété où se trouve une statue de la Vierge.   

Quid de N-D des Châteaux ?

 

 

Notre-Dame des Châteaux est le berceau de l’Assomption, c’est là qu’en 1871, le père d’Alzon a fondé son premier alumnat. C'est un lieu de calme et de resourcement pour de nombreux Pères et « Anciens ». Mais cet endroit n’a pas toujours été ce qu’il est aujourd’hui, et sans l’obstination, le travail et le dévouement du père Justin, de Mr Currivand ainsi que de Mr et Mme Bouton, il ne serait sans doute plus qu’une ruine investie par les haies et les herbes folles.

L’histoire récente de ce lieu hautement symbolique dont sont fiers de nombreux Pères et « Anciens », et que la nouvelle génération d’Assomptionnistes semble regarder d’un air parfois condescendant, a commencé dans les années 1990. Après la démolition de l’ancien alumnat que les plus anciens dont je fais partie ont encore connus, il ne restait qu’une petite grange, « la maison du bas » en contrebas de l’alumnat originel, plus communément appelé  « maison du haut ».

Le père Justin s’est d’abord occupé de l’acquisition de certains terrains appartenant à des personnes extérieures à l’Assomption, et qui ont toutes accepté de les vendre, pour reconstituer le domaine. Il trouva immédiatement en la personne de Mr Currivand, administrateur de l’association St Loup, et en charge du lieu, un collaborateur efficace et dévoué. C’est au début des années 2000, que Mr et Mme Bouton se sont joints à ce binôme et leur ont offert leur disponibilité, leur expérience et leur savoir faire. C’est cette équipe de 4 personnes, n’en déplaise aux instances qui sont en charge de ce lieu, qui a fait que Notre-Dame des Châteaux existe aujourd'hui encore. Sans la détermination de Mr Currivan et celle du Père Justin qui ont toujours travaillé en bonne entente, ce domaine serait resté à l'état de ruine.

La « maison du bas » était à cette époque-là en piteux état, c’était une structure en bois qui servait d’entrepôt pour du foin, et qui surmontait une étable où se trouvaient jadis des animaux de ferme. Leur premier travail fut de refaire la toiture, d’isoler les murs, de couler une dalle, de fermer l’avant du chalet ouvert à tous les vents, de lambrisser le salon et les chambres, et de les équiper avec du mobilier en provenance de diverses maisons que l’Assomption avait fermées les unes après les autres. Les tables, les chaises, les lits et beaucoup de petit mobilier viennent ainsi de St Sigismond et de Lorgues, les frigos, les lave-vaisselles, les téléviseurs et un certain nombre d’autres appareils électro-ménagers ont été donnés par des particuliers, mais surtout par des entreprises grâce au talent de négociateur de Mr Currivand qui a toujours été un atout pour les Châteaux. Ce qui fut jadis une étable sous la « maison du bas » est aujourd’hui, grâce au travail bénévole de toute l’équipe, une belle salle, carrelée, isolée, et dotée de WC, pouvant accueillir plus de 80 personnes.

La « maison du haut » fut également réhabilitée. Mr Currivan, le père Justin et Mr Bouton firent couler une dalle au-dessus du réservoir d’eau,  consolidèrent les toits des deux tours qui se délitaient,  aménagèrent un appentis pour le stockage du bois, percèrent le mur entre la cuisine et le salon pour un meilleur accès, firent installer un insert dans le salon, retapissèrent et repeignirent les murs du rez-de-chaussée et de la chapelle. Sans parler de tous les petits travaux annexes sans lesquels rien ne serait aussi fonctionnel que ça ne l’est actuellement.

Une grande partie du mobilier, des lampes et de la vaisselle des deux maisons provient d’une bienfaitrice alsacienne qui en a fait don au père Justin qui avait plus que tout autre le souci d’apporter de l’aménagement des Châteaux.

Je veux rendre un hommage tout à fait particulier à Mr Currivan que l'Assomption a traité de manière indigne, lui reprochant de s'être servi des Châteaux pour son propre intérêt, alors que c'est exactement l'inverse qui s'est passé. Pendant des décennies, Mr Currivand n'a œuvré que dans un seul but, que les Châteaux soient restaurés et qu'ils retrouvent un certain panache. Il fut aidé en cela par le père Justin, ainsi que par Mr et Mme Bouton, des personnes qui ont toujours donné le meilleur d’eux-mêmes, ne comptant ni leur temps ni leur patience pour le bien de ce lieu. Combien de fois ne les ai-je pas vus faire des travaux de maçonnerie, tondre le gazon, souffler les feuilles sur la route d’accès longue de plus d’un kilomètre, déneiger cette même route, tailler les haies et les branches, fleurir les chalets, faire du bois pour que les hôtes puissent se chauffer à l’intersaison ! Combien de fois le père Justin n’a-t-il pas appelé Mr Currivand pour l’aider à résoudre des problèmes de voirie, réparer ou réhabiliter des bâtiments, consolider des murs de soutènement, acheter du matériel au meilleur prix ! Combien de fois Mme Bouton a-t-elle été obligée de laver des draps que des résidents indélicats, souvent des religieux, avaient cachés sous les couvertures, de nettoyer des chambres qui ne l’avaient pas été, de remettre des meubles en place, et de nettoyer des toilettes laissées sales ! Moi qui ai passé plusieurs semaines aux Châteaux avec mon ami Julien pour des travaux de maçonnerie, de reboisement et d'aménagements extérieurs, je peux témoigner de l'engagement de ces personnes pour la réhabilitation de ce lieu. On n'a pas beaucoup vu l'Assomption présente durant toutes ces années !

Pourquoi ai-je écrit tout cela ? Pour rendre hommage aux quatre personnes que j’ai mentionnées plus haut qui se sont dévouées bénévolement depuis des décennies pour la remise en état et le bon fonctionnement des Châteaux. Il y a au sein des instances dirigeantes de l’Assomption et plus spécialement dans l’association St Loup, des personnes qui feraient bien de se demander ce qu’elles ont déjà fait pour Notre-Dame des Châteaux, avant de tenir des propos blessants à l’encontre de l’une ou l'autre de ces quatre personnes, et avant de prétendre que les Châteaux « coûtent cher ». N'ont-elles pas dépensé  200.000,- euros pour la réfection de la statue de la Vierge à l'Ehpad d'Albertville, alors que Mr Currivan avait présenté un devis pour un montant d'à peine 70.000,- euros ? L'argent coule-t-il tellement à flot alots que par ailleurs l'Assomption a des projets au Vietnam et au Togo qui coûtent fort cher ? Et que fera l'Assomption de ce lieu lorsque ces quatre personnes dont la tranche d'âge se situe entre 75 et 90 ans, ne seront plus là pour travailler ? Qu’adviendra-t-il des Châteaux ? Aura-t-on toujours le souci de ce lieu que le père d’Alzon a lui-même fondé, et qui mériterait plus que tout autre lieu de mémoire d'être restauré, entrenu et intelligemment géré ? Je me pose bien des questions lorsque je vois comment certains jeunes pères assomptionnistes faisant partie de ces générations qui n’ont plus connus les alumnats, et c’est bien dommage pour eux, se comportent lorsqu’ils passent quelques jours aux Châteaux ! Il semblerait qu’ils n’ont jamais appris à balayer une chambre, à nettoyer la vaisselle, et à tenir propre les toilettes ! Ne devraient-ils pas  savoir que les Châteaux ne sont pas un hôtel, que ceux qui s’en occupent sont uniquement des bénévoles, des bénévoles qui méritent tout sauf d’être critiqués comme ils le sont ? Imaginez que vous vouliez venir passer quelques jours aux Châteaux et que vous soyez d'abord obligés de déneiger un kilomètre de route, de débroussailler les alentours pour pouvoir y accéder, de couper du bois pour vous chauffer, de tondre l’herbe qui aurait tout envahi, vous abandonneriez bien vite ! Eh oui, tous ces travaux, ce sont Mr et Mme Bouton aidé parfois de leur fils Régis, qui les ont fait à votre place durant presque trente ans. Ces personnes ne méritent-elles pas un peu de respect et de considération ?     

Mon inquiétude quant à l’avenir de Notre-Dame des Châteaux est donc tout à fait légitime, d’autant plus légitime que courent de rumeurs  plus ou moins crédibles concernant l’aménagement de ce lieu ! Son avenir mériterait d’être discuté plus largement que dans les sphères pensantes de l’association St Loup. Leurs membres connaissent-ils d’ailleurs tous Notre-Dame des Châteaux ? Tous les regards sont actuellement tournés vers l'Afrique et l'Asie qui fournissent l'essentiel des candidats à la vie religieuse, mais les Châteaux font partie de l'histoire de l'Assomption et le père d'Alzon se retournerait dans sa tombe si ce lieu venait à disparaître définitivement. Tant de personnes ont un attachement affectif pour ce lieu, des gens de tous horizons qui ne recherchent ni le luxe ni le confort d’un hôtel quatre étoiles, mais qui apprécient avant tout la quiétude, l’émotion, et la grande beauté de ce site chargé d’histoire…