Biographies de quelques Pères que nous avons connus dans les alumnats de Scherwiller et de Miribel (ordre alphabétique)

Gabriel (Laurent) APPEL

1910-1990

Religieux de la Province de France.     

Un curriculum vitae assez chargé.       

Laurent Appel est né le 10 août 1910 à Leiling (Moselle). Il fait ses études secondaires à Scy- Chazelles (1926-1928), puis à Miribel-les-Echelles (Isère) de 1928 à 1930. Le P. Marie-Joseph Laity lui donne l'habit à Scy le 12 octobre 1930, après un postulat de trois mois et le P. Savinien Dewaele le forme à la vie religieuse. Il fait profession le 13 octobre 1931 à Nozeroy (Jura). Il étudie la philosophie et la théologie à Scy (1931-1934) qu'il interrompt pour une année d'enseignement à l'alumnat de Saint-Sigismond (Savoie) où il prononce ses vœux perpétuels le 13 octobre 1934. Il se rend ensuite à Lormoy pour achever sa théologie. Il y est ordonné prêtre le 26 février 1939.     

Des états de service assez variés.      
1939-1943: professeur à Nozeroy, transformé en alumnat; mobilisation dans le service auxiliaire à Lons-Le-Saunier, démobilisation à Cahors le 8 août 1940. 1943-1945: vicaire à la paroisse de La Ginouse de Toulon et aumônier des P.S.A. 1945-1951: professeur de septième à Scherwiller (Bas-Rhin). 1951-1956: recruteur pour l'alumnat de Scy, directeur du chapelet des enfants pour le diocèse de Metz. 1956-1957: en paroisse à Notre-Dame de Rouet de Marseille. 1957-1966: professeur d'allemand, d'histoire et de géographie à Scherwiller. 1966-1977: aumônier de la Visitation à Scy dans la maison Saint-Jean qui fut scolasticat assomptionniste. Il écrit une monographie sur son village natal, couronnée par l'Académie de Metz en 1973. 1977-1980: aumônier des Frères de la Charité à Metz et bibliothécaire auxiliaire au grand séminaire. Mis à la retraite en vertu du concordat, il rejoint la maison de repos de Lorgues le 2 octobre 1980. 1980-1990: en communauté à la maison de repos de Lorgues (Var) où il connaît des périodes pénibles d'angoisse et de dépression.
Il meurt le 20 juillet 1990 à Draguignan. Ses obsèques sont célébrées le 21 à Lorgues, suivies de l'inhumation dans le caveau de l'Assomption. 

Du fait d'une constitution assez faible, le P. Gabriel est parfois sujet à des crises de défiance envers lui-même ou de renfermement qui sont marquées par de fréquentes hésitations et une tendance à l'isolement. Ce trait de sa personnalité qui le fait souffrir toute sa vie est accentué par une propension de caractère à l'examen minutieux et à la suspicion. Objet parfois de la malice de ses confrères, mieux inspirés quand ils tendent à l'encourager, il se laisse aussi volontiers taquiner.  
Passer d'une vie active à une vie dépouillée.  

« Vous savez bien que le P. Gabriel n'était pas venu à Lorgues de son plein gré et qu'il lui fui difficile d'accepter son affectation, tant il se croyait encore capable d'être utile activement. Pas plus que moi, vous n'ignorez le désert qu'il a traversé pour des raisons relevant autant de son psychisme que de la vie spirituelle. La tentation de désespérer de Dieu et de lui-même a été forte pour lui. Dieu se faisait très lointain. Il se sentait vide, concient à l'extrême que tout ce qu'il avait réalisé dans sa vie était entaché de vanité, d'autosatisfaction. Comme moi vous savez aussi qu'il avait retrouvé, ces derniers temps, une paix et une sérénité habituelles. L'espérance avait repris le dessus. Notre histoire ne s'arrête pas avec notre vie active. Elle se poursuit jusqu'à la fin. Je sais bien que la foi et l'espérance ne sont pas moins difficiles ici qu'ailleurs. jusqu'à notre dernier souffle, elles peuvent croître ou, au contraire, S'amoindrir. Ces vertus sont durement éprouvées ici du fait de l'âge et du vieillissement, des infirmités grandes ou petites, de la solitude, des ébranlements que subit la foi pour purification, affermissement, confiance. Revenir aux affirmations fondamentales: Celui qui mange ma chair... Il nous fait renaître grâce à la résurrection de Jésus-Christ ... Cet héritage vous est réservé dans les cieux ... ».      
Extrait de l'hornélie prononcée par le P. Claude Maréchal, le 21 juillet 1990.

Eugène (Claudius Marie) BONON

1914-1991

 

Religieux de la Province de France.

Un élève surdoué.             
Claudius est né le 21 janvier 1914 à Villars (Loire), cadet de 4 enfants dont l'un deviendra Frère des Ecoles chrétiennes. Il est scolarisé à l'école du Sacré-Cœur à Saint-Etienne et franchit les portes de l'alumnat de Saint- Sigismond en Savoie (1924-1927) puis celles de Miribel-les-Echelles en Isère (1927-1929). Il y a un contraste évident entre son extérieur gauche, son allure générale empruntée, un peu 'taillée à la hache', et sa belle intelligence, vive et surclassante, qui lui permet de passer son baccalauréat à 15 ans. Mais plus encore, ce sont ses qualités morales bien réelles qui ne font que s'affirmer au fil du temps: d'un caractère heureux où domine la bonté, il se révèle en toute circonstance un être compatissant, dévoué, animé d'un sens pratique et bricoleur mais sans finesse. L'un de ses rapports n'affirme-t-il pas qu'il se tuerait pour rendre service? Le 27 octobre 1929, à Scy-Chazelles (Moselle), à 15 ans et demi, il prend l'habit et le nom d'Eugène avec le P. Savinien comme maître des novices. Il est profès le 28 octobre 1930. Sa philosophie achevée à la maison Saint-Jean de Scy- Chazelles (1930-1932), il est envoyé à l'alumnat de Saint- Sigismond comme professeur (1932- 1934). Le service militaire le requiert deux ans (1935-1937), aux Zouaves de Belfort. Fr. Eugène peut alors commencer sa théologie à Rome (1937- 1939) qu'interrompt la guerre en 1939. Il est profès perpétuel depuis 16 mai 1938. Mobilisé à Périgueux (Dordogne), il est fait prisonnier en 1940 et s'évade en septembre, nul n'a jamais su comment. C'est sans intérêt, disait-il, mais il écrit le 13 septembre 1940 au P. Gervais Quenard: « C'est un de vos anciens religieux mobilisés qui vous écrit. Je suis pour le moment un prisonnier de guerre en fuite. J'ai été fait prisonnier le 21 mai 1940 à Fontaine-les-Vervins (Aisne).     Je suis resté deux mois et demi à Hirson dans d'assez bonnes conditions matérielles, grâce en partie aux rapines exercées contre le ravitaillement des soldats allemands quand nous travaillions à charger ou décharger des camions. Mais aucun secours religieux. Le 31 juillet le commandant allemand d'Hirson nous annonce notre libération prochaine. Au lieu de cela, on nous disperse dans les villages pour travailler dans les fermes pour eux. Nous sommes 30 à aller le 4 août à Etreux pour la moisson. Nous sommes trois prêts à partir, notre patron nous y encourage. En revenant au camp, le 10, nous apprenons qu'il y a rassemblement dans une heure avec tout ce que l'on a. Mes compagnons hésitent, moi je me décide à partir et tout a bien marché jusqu'ici grâce à Dieu. J'ai marché pendant 5 jours, en évitant les routes et les villes. Une fois j'ai été arrêté à Couvron, à côté du camp d'aviation. J'ai fait demi-tour et j'ai passé à quelques km. de là. Au barrage du chemin des Dames, là où le canal de l'Oise passe sous un tunnel, j'ai franchi la ligne. Hier soir, près de Trilly, me voyant à 40 km. de Paris seulement, j'ai pris un autobus jusqu'à Lagny et ensuite le train jusqu'à Paris, de là à Dijon et je vais passer en France libre. La Providence me protègera et j'irai me mettre sous l'obédience du P. Maximilien [Malvy]. C'est un grand plaisir pour moi d'avoir éprouvé de nouveau aujourd'hui la fraternelle affection assomptionniste ». Le Fr. Eugène peut ainsi terminer sa théologie à l'Institut catholique de Lyon et être ordonné prêtre le 15 mars 1942. Il passe ensuite une licence de sciences et mathématiques.

 

Trente-six ans d'enseignement. 
La vie ministérielle du P. Eugène est toute entière consacrée à l'enseignement: de 1946 à 1948 :à Miribel-les-Echelles, de 1948 à 1953 au scolasticat de Scy-Chazelles, de 1953 à 1954 à l'alumnat de Scy-Chazelles, de 1954 à 1955 au scolasticat de Valpré (Rhône), de 1955 à 1969 à l'alumnat de Miribel à nouveau, de 1969 à 1975 à l'alumnat de Scy-Chazelles et de 1975 à 1977 au juvénat des O.M.I d'Augny (Moselle). Professeur trop décalé par rapport à ses élèves, il enseigne principalement les sciences physiques, mais sans manuel et sans méthode. Il construit lui-même ses expériences, avec un matériel bricolé. Peu éloquent, il n'arrive pas toujours à enthousiasmer et à endiguer ses élèves. De 1977 à 1982, il est directeur académique du collège de la Viste des Pères de Timon-David à Marseille. Victime d'un accident de la circulation, il est déjà atteint dans sa santé, physique et mentale, quand il arrive à Lorgues le 11 septembre. Il meurt le 26 novembre 1991 et est inhumé à Lorgues.

Marie-Grégoire (Grégoire) BRUN

1908-1986

Religieux de la Province de France.     

De l'Alsace à l'Ile-de-France (1908-1937). Grégoire Brun est né le 27 septembre 1908 à Guevenatten dans le Haut-Rhin, alors terre impériale. Il commence ses études secondaires à l'alumnat de Scherwiller (Bas-Rhin) de 1921 à 1925 et les poursuit à Scy-Chazelles en Moselle (1925-1926) et à Miribel-les-Echelles (Isère) de 1926 à 1928. Il prend l'habit le 28 octobre 1928 à Scy-Chazelles, fait son noviciat sous la conduite du P. Savinien Dewaele et prononce ses premiers vœux le 1er novembre: « jeune homme de caractère sérieux, soigneux pour sa charge de sacristain, porté à l'impatience et ne communiquant pas facilement, d'une droiture parfaite ». Le Frère Grégoire va suivre ses études de philosophie à Saint-Gérard en Belgique (1929- 1932), accomplit une année de service militaire à Strasbourg (1932-1933) et achève son parcours de formation par les études de théologie: Louvain (1933-1934) et Lormoy (1934-1937) où il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1934 et où il est ordonné prêtre le 21 février 1937.       

En Mandchourie, l'aventure missionnaire.      

Depuis 1932, cette région chinoise, grande comme deux fois la France, est sous domination japonaise: l'empire du Mandchoukouo. En 1935, Mgr. Gaspais fait appel à l'Assomption pour fonder un grand séminaire interrégional et prendre en charge un territoire. Les deux religieux premiers à partir sont les PP. Cyrille Paratte et Amarin Mertz, le 4 octobre 1935 à bord du 'Chenonceaux'. Les rejoignent le 12 août 1936 les PP. Livier Pierron et Austal Anseim. Enfin après une navigation de 42 jours, quatre nouveaux débarquent le 17 septembre 1937: les PP. Grégoire Brun, Clovis Disdier, Sylvère Pellicier et Théobald Schaffauser. Les deux derniers missionnaires venus de France sont en 1938 les PP. Jean de la Croix Berger et Ludan Offner. Après avoir visité Hsinking la capitale, le P. Brun et ses compagnons s'établissent à Kirin où ils apprennent le chinois et rendent divers services au petit missionnaire des M.E.P. et à la cathédrale. Le Père dessine et fait réaliser tout le mobilier du grand séminaire interrégional de Hsinkingdont la construction coûte tant de soucis et tant d'argent. Ce séminaire est solennellement béni et inauguré le 6 avril 1940. Direction et enseignement y sont assurés par 7 Assomptionnistes dont le P. Brun, économe. Quatre ans plus tard, 52 séminaristes arrivent de 8 vicariats et préfectures apostoliques. En 1941, le nombre s'élève à 60, chiffre maximum toléré par les japonais. En décembre 1941, le japon entre en guerre mettant en coupe réglée toute l'Asie centrale et l'Asie du Sud-Est. Les étrangers sont surveillés, la libre circulation impossible, les conditions de vie très dures. En 1943, il faut supprimer l'un des trois repas, le P. Brun crée une basse-cour pour les 67 séminaristes. En 1945, les japonais envahissent l'Indochine, mais l'U.R.S.S., soulagée sur le front occidental, bombarde le Mandchoukouo tandis que les U.S.A. reprennent île par île leurs bases du Pacifique et utilisent la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945). Le 19 août, les troupes soviétiques atteignent Hsinking, rebaptisée Chang-Chun. Les séminaristes sont dispersés. En 1946, c'est la pénurie et le froid. Le P. Ludan meurt du typhus le 12 mai, le séminaire devient hôpital; en avril les soviétiques se retirent mais commence la guerre civile entre troupes nationalistes de Tchang-Kai-Chek et les communistes de la grande marche dirigés par Mao-Tsé-Toung. En mai 1947, les communistes sont aux portes de la ville et en février 1948 les religieux rentrent en France, sauf trois A.A. dont le dernier expulsé en 1954, le P. Livier Pierron.

En Savoie et en Alsace.   
De 1948 à 1935, le P. Grégoire est économe à Saint-Sigismond (Savoie). A l'automne 1935, il prend en charge les paroisses de Cevins et de Saint-Paul dans la vallée de la Tarentaise. Deux ans plus tard, il devient économe à Scherwiller (1957-1970) où, religieux apprécié et efficace, il fait preuve d'une grande conscience professionnelle et d'une attention vigilante à l'égard de tous et de tout, malgré un tempérament peu communicatif. En 1970, il demande son départ de Scherwiller, la formule 'alumnat' vit ses dernières années. Installé à Guevenatten dans son Sundgau natal, il assume pendant près de quinze ans le service paroissial de trois petites communes. Depuis le décès de sa sœur (1982) et celui de son neveu (1984), il vit seul. L'âge se faisant sentir, il veut revenir vivre en communauté. C'est ainsi qu'il rejoint Souffelweyersheim (Bas-Rhin) le 4 septembre 1985, au lendemain de sa fête. Il y meurt le mardi 2 septembre 1986, au soir d'une journée consacrée à la visite d'une nièce à Kingersheim, près de Mulhouse. A peine rentré, il s'assied fatigué dans sa chambre, sur son fauteuil. On le découvre mort vers les 17h30. Ses obsèques sont célébrées le 5 septembre suivant, à l'église paroissiale. Le P. Grégoire repose au cimetière du village à côté du P. Amarin.

Boris (Nicolas) CHTIPCOV

1918-1980

 

Religieux bulgare de la Province de France.  
Un bulgare contraint à l'émigration.   
Né à Plovdiv le 16 octobre 1918, Nicolas Chtipcov fait ses études primaires à l'école Saint-André de Philippopoli-Plovdiv et ses études secondaires au collège Saint-Augustin de la ville (1931-1936). Il les poursuit en France à l'alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) de 1936 à 1938. Le 2 octobre 1938, il prend l'habit au noviciat de Nozeroy (Jura) qu'il termine le 3 octobre 1939 par la profession des premiers vœux sous le nom de Frère Boris. Il doit ensuite rentrer en Bulgarie pour accomplir ses obligations militaires durant huit mois. Libéré, il enseigne au collège Saint-Augustin (1940- 1945), et y passe le baccalauréat . Le 18 mai 1944, il prononce ses vœux perpétuels à Plovdiv. En janvier 1946, après une demande de visa qui s'est fait attendre, il revient en France pour ses études ecclésiastiques: de janvier à juillet 1946, c'est Layrac (Lot-et-Garonne), puis de 1946 à 1947 la maison Saint-Jean de Scy- Chazelles (Moselle). Il ne sait pas qu'il a quitté pour toujours sa terre natale où il laisse un frère et une sœur qu'il ne reverra jamais. Il complète ses études de théologie à la faculté catholique de Lyon et est ordonné prêtre le 20 juin 1950 à Lyon.

Dans les collèges et alumnats.   
En effet collèges et alumnats sont son premier champ d'apostolat. Professeur à, Mongré (Rhône) de 1951 à 1954, puis, après deux ans au noviciat de Nozeroy (1954-1956), professeur et chef du groupe assomptionniste au collège de La Villette près de Chambéry (1956-1958), il fait connaissance avec le soi algérien: de 1958 à 1962, il est professeur au collège Saint-Augustin de Bône. De là il passe à l'alumnat de Saint- Sigismond (Savoie) dont il devient supérieur en 1965. Nommé à Miribel-les-Echelles en 1967, il a la tâche délicate de fermer cette vieille maison en juillet 1969. D'une personnalité forte et affirmée, le P. Boris sait s'attacher la confiance et l'estime aussi bien de ses confrères que des jeunes. Il est par nature bon, mais d'une bonté qui n'exclut pas l'exigence. Devant les difficultés ou les accrocs de la vie quotidienne, il sait intervenir sans dramatiser, reprendre sans juger et accueillir toutes les initiatives qui suscitent un élan et de l'entrain.  

Le cœur et la main à Valpré.     
Il arrive à Valpré à la rentrée scolaire 1969, le scolasticat y vit ses dernières heures. Il s'agit d'élaborer un nouveau projet apostolique pour la maison qui se transforme peu à peu, à partir de 1971, en Centre d'accueil: comme économe du Centre, il a fort à faire du matin au soir, entre les temps de prière, les courses, la cuisine, l'animation liturgique et les soirées d'échanges ou de formation. Il donne sens à de nouvelles formes de vie commune et à une plus grande qualité de vie fraternelle, il accueille la demande de participation des laïcs à la vie liturgique du Centre et n'hésite pas à rendre service à l'occasion pour des actes ministériels plus traditionnels. De sa personnalité affirmée mais très ouverte, jaillit un rayonnement qui lui permet d'entrer en contact et en vérité avec beaucoup. Beaucoup sauront dire la double image qu'incarne pour eux l'existence toute donnée du P. Boris, homme de Dieu, épris de son silence et fier d'en rendre compte par sa parole, et frère universel, bulgare expatrié, proche de tout homme apatride. En 1978, le P. Boris est heureux de décrocher un an et de pouvoir faire un stage de recyclage à l'Arbresle (Rhône). En juillet 1980, il part en Israël avec une trentaine de pèlerins dirigés par le P. Jean-Daniel Gullung. Il meurt subitement à 62 ans d'un infarctus dans un hôtel de Jérusalem le mercredi 30 juillet 1980, son compagnon de chambre le P. Albert Heckel ayant alerté des services médicaux et l'ambulance. L'antenne médicale de l'Etoile Rouge essaie en vain de le ranimer. Il est inhumé le jeudi 31 juillet vers 15 heures au caveau de Saint-Pierre en Galicante, en présence d'une vingtaine de personnes. Le prince a retrouvé son Roi.

Jérôme DIEBOLD


1916-2005

 

Le Père Jérôme Diebold s’en est allé le jeudi 29 septembre 2005. Il était le dernier arrivé dans notre communauté de Saint Sigismond, le 3 juin 2005. Il venait de la communauté de Souffelweyersheim près de Strasbourg. Il avait subi une grosse intervention chirurgicale à la suite d’un infarctus en décembre 2004.

Il était bien fatigué et marqué aussi par l’âge, 89 ans. Il avait beaucoup de difficultés à s’alimenter normalement. Il dut être hospitalisé à Albertville le 29 juillet pour soigner une grave infection urinaire.

De retour dans notre maison après un séjour de deux semaines à l’hôpital, il passa encore quelques semaines en communauté, luttant, comme il le pouvait, pour remonter la pente, participant souvent à la messe concélébrée et à la prière du soir à laquelle il tenait beaucoup, acceptant de sortir en fauteuil roulant dans notre parc et regardant volontiers une vidéo, tout particulièrement une émission musicale. Mais il ne cessa de s’affaiblir lentement.

En pleine lucidité, le mercredi 28 septembre, il demanda lui-même à recevoir l’onction des malades et il communia. Il resta lucide jusqu’au soir, priant encore, à haute voix, avec deux religieux. Il s’éteignit paisiblement le lendemain matin, la veille de la saint Jérôme. Le Père Jérôme était dans sa 90eme année.

Jérôme Diebold est né le 4 juillet 1916, à Brumath (Bas-Rhin), d'une famille de 4 enfants. Il fait ses études de grammaire à l'alumnat de Scherwiller de &nbps;1927 à 1931, puis ses humanités à l'alumnat de Miribel Les Echelles (Isère) de &nbps;1931 à 1934.

Il prend l'habit au noviciat de Nozeroy (Jura), les 30 septembre 1934, et prononce ses premiers vœux le 1er octobre 1935, à Nozeroy. Après l'année complémentaire à Layrac (Lot et Garonne), &nbps;1935-1936, il fait la philosophie au scolasticat de Scy-Chazelles (Moselle) de &nbps;1936 à 1938.

Après quelques mois de service militaire, il fait une année d'œuvre comme professeur à l'alumnat de Scy Chazelles. Après la déclaration de guerre, il est fait rapidement prisonnier à Verdun d'abord puis à Metz. Une fois libéré, il est envoyé faire ses études de théologie à Lormoy (Seine et Oise), de&nbps;1940 à 1943, et c'est là qu'il est ordonné prêtre, en 3ème année, le 12 juin 1943.

Après avoir terminé sa 4ème année de théologie, à l'automne 1944, il est envoyé comme professeur d'école à l'orphelinat de Douvaine, où il a la responsabilité des plus grands (13-14 ans) qu'il devait préparer au certificat d'étude.

En 1951, il est nommé professeur ici même, à l'alumnat de Saint Sigismond. En 1954, il est nommé professeur à l'alumnat de Scy-Chazelles et en 1956 il est nommé professeur à l'alumnat de Scherwiller, jusqu'en 1977, date de la fermeture de l'alumnat

En 1977, il rejoint la communauté de l'Allée Spah, à Strasbourg. Il apporte une aide à la paroisse Sainte Madeleine et assure quelques heures de catéchèse. En juillet 1992 il est nommé à la communauté dite intermédiaire de Souffelweyersheim, et le 3 juin 2005, il arrive dans notre communauté de Saint Sigismond. Cet arrachement à l'Alsace lui a coûté beaucoup, à lui-même et à ses nièces et neveux, mais sa santé exigeait alors une attention et des soins qui ne pouvaient être assurés que dans une maison de retraite.

Le Père Jérôme a été durant 34 ans un prêtre enseignant, principalement dans nos alumnats. Il aimait enseigner et il aimait les jeunes, s'intéressant à ce qui faisait leur vie, études, sport, . . . .

Être professeur dans nos alumnats, en effet, cela veut dire être enseignant, surveillant, éducateur, une belle mission que plusieurs d'entre nous ont connue. Eveiller des esprits aux beautés de la vie et de l'univers à travers la littérature, les sciences et les arts : peinture, musique par exemple, éveiller des cœurs à la grandeur de l'amitié et du don de soi au Christ et aux autres, éveiller des âmes à la vérité de l'homme et de Dieu, du Dieu qui nous habite, ce Dieu de Jésus Christ, celui que Jésus nous a révélé, celui qu'il a incarné.

Il a répondu à sa manière à cette mission que la congrégation lui avait confiée, comme l'écrit le Père d'Alzon.

"La formation de Jésus Christ dans les âmes des jeunes, voilà le but unique de l'éducation".

Au cœur des ces enfants et de ces jeunes, ont pu germer et s'épanouir des vocations de prêtres et de religieux. Il a eu en effet la joie de voir un certain nombre de ses anciens élèves entrer dans la vie religieuse et arriver au sacerdoce.

Après la fermeture de Scherwiller, dernier alumnat, il rendait, occasionnellement, des services en paroisse, répondant aux demandes des curés de la ville et il est resté intéressé jusqu'au bout aux événements de la vie de l'Église et du monde.

Ici, en communauté, il est resté capable d’attention presque jusqu’au bout. Le personnel de la maison s’en est rendu compte bien souvent. Il appréciait de converser avec lui, car il s’intéressait à beaucoup de choses et il en parlait avec un plaisir non dissimulé. C’est ce souvenir que nous garderons du Père Jérôme après son court passage de quatre mois dans notre maison.

Denys (Jean-Adam) FROMHOLZ

1918-1984

 

Religieux de la Province de France.     
Jean-Adam Fromholz est né le 25 janvier 1918 à Lengelsheim, près de Bitche, en Moselle. A la fin de ses études primaires dans son village, il entre à l'alumnat Ste-Jeanne d'Arc où il étudie de 1929 à 1933; à partir de 1933, jusqu'en 1933, il continue ses études à Miribel-les-Echelles (Isère). Il fait ensuite son noviciat à Nozeroy (Jura) où il prend l'habit le 29 septembre 1935 et ne prononce ses premiers vœux, sous le nom de Frère Denys, que le 30 mars 1937. Suivent les études de philosophie, commencées à Scy- Chazelles, maison Saint-Jean, en 1938, et achevées en 1941 à Layrac (Lot-et-Garonne), entrecoupées par le service militaire et la guerre. Le Frère Denys se retrouve à Lormoy (Essonne) pour l'étude de la théologie (1943-1945). Les vœux perpétuels sont prononcés à Layrac, le 19 mars 1942; l'ordination sacerdotale est conférée le 19 juin 1944.   
L'enseignement sur tous les fronts. Le P. Denys va consacrer toute sa vie sacerdotale à l'enseignement. Son premier poste, de 1945 à 1947, est précisément cet alumnat de Scy-Chazelles où il a lui-même commencé ses études secondaires. Ses supérieurs l'envoient ensuite en Tunisie comme professeur au collège de La Marsa où il reste neuf ans (1947-1956). Il ne cache pas que ces années en Afrique du Nord sont les plus belles de toute sa vie. A son retour en France en 1956 le collège de La Marsa vient d'être fermé -, il est affecté au collège de Mongré (Rhône) où, en plus de sa charge de professeur il exerce les fonctions de premier conseiller à partir de 1958. En 1960, il vient, toujours comme professeur, à l'alumnat de Scherwiller (Bas- Rhin). Il enseigne successivement dans les classes de 3ème et de 4ème notamment l'allemand.

A Scherwiller, il est également choisi comme premier conseiller en 1962. En 1972, il devient professeur et aumônier au collège des Frères de Matzenheim, tout en restant attaché à la communauté de Scherwiller. Après la fermeture de l'alumnat, il réside au collège de Matzenheim. Malade du cœur depuis des années, il tient à garder cette fonction d'aumônier jusqu'à la limite de ses forces. En août 1983, il vient prendre sa retraite à Strasbourg, dans la communauté du troisième âge, au n° 16 de l'Allée Spach, près de l'ancien palais du Conseil de l'Europe. Tous ceux qui ont connu le P. Denys et travaillé à ses côtés le présentent comme un professeur exigeant. Il demande beaucoup à ses élèves qu'il suit de très près. Aussi les résultats sont-ils excellents. En communauté, il se montre bon confrère, mais pas toujours communicatif, parfois même un peu bourru et renfermé. Loin de s'en formaliser, ses confrères mettent cela sur le compte de sa maladie. Lorsque le P. Denys arrive à Strasbourg en août 1983, il est en fait gravement malade. Le cardiologue consulté ne laisse guère d'espoir. Mais, peu à peu, en raison de soins intensifs et de la vie calme qu'il mène, sans fonction précise, mais toujours prêt à rendre service, il commence à remonter la pente, à la surprise d'ailleurs du médecin. 

Une mort-surprise.

Se sentant en forme, il accepte de se rendre à Oberbronn pour remplacer pendant le mois de juillet 1984 l'aumônier de la maison-mère des Sœurs de Niederbronn. En raison de la mort accidentelle de celui-ci, il y reste plus longtemps que prévu. Le 13 septembre, il se rend à Lengelsheim pour quelques jours de vacances en famille. Malheureusement, son état de santé a commencé à se dégrader sérieusement, au mois d'août. C'est dans sa maison natale qu'au soir du 17 septembre 1984, il est terrassé par une crise cardiaque foudroyante. Le P. Denys est inhumé dans son pays natal, après des obsèques célébrées par le P. Jean-Daniel Gullung, représentant le P. Dominique Bouverot, Vice-Provincial de l'Est.

Jean De La Croix (Joseph) GALLAND
1905-1991

 

Religieux de la Province de France.     
Jeunesse: 1905-1930.     
Joseph, benjamin d'une famille de 5 garçons, naît à Chabottes (Hautes-Alpes), le 19 décembre 1905. Il passe par les alumnats de Saint-Sigismond (1918- 1920) et de Vinovo (1920-1922), prend l'habit à Saint-Gérard (Belgique) le 31 octobre 1922 fait profession le 1er novembre 1923. Il choisit le nom religieux de Frère Jean de la Croix. La philosophie se fait à Taintegnies (1923-1924), suivie d'une année de service militaire (1925) et de quatre années de théologie à Louvain (1926-1930). Profès perpétuel le 8 décembre 1927, il est ordonné prêtre à Malines le 20 avril 1930.

Enseignernent: 1930-1966.       
Pendant 36 ans le P. Jean de la Croix enseigne les mathématiques et les sciences, à Philippopoli d'abord (1930-1948). En 1948, il doit comme tous les religieux étrangers quitter la Bulgarie dont il va garder un souvenir inoubliable. En France, il prépare au baccalauréat des collégiens, des alumnistes ou de jeunes frères assomptionnistes: Briey (1948-1950), Miribel-les-Echelles (1950-1955) Valpré (1955-1959) et Lormoy (1939-1966). Il laisse le souvenir d'un charmant confrère, d'un professeur aux explications lumineuses qui arrive en classe comme en Orient, sans un livre sous le bras. Sa première leçon de mathématiques méduse quand il trace un cercle parfait au tableau noir. Le P. Gorazd Kourtev ancien de Plovdiv, témoigne: « Bon professeur et éducateur, ayant très à cœur son travail, le Père est aimé de ses élèves. Voilà plus de 40 ans que le collège est fermé, mais certains de ses anciens que je rencontre se souviennent encore de lui, évoquent son nom avec joie et vénération. Apprenant que cette année je pars de nouveau pour la France, plusieurs me chargent expressément de saluer deux professeurs que je leur dis toujours vivants: les FP. Boillot et Galland. Au premier j'ai transmis leur salut et exprimé ma propre joie de le revoir. Pour le P. Jean de la Croix je suis allé au caveau des Pères, dans ce jardin de Lorgues où nous nous sommes promenés en 1979 et 1981. Il est mort presque à l'improviste pendant que j'étais à Rome. Et moi je me réjouissais à la pensée de le rencontrer de nouveau ».

Economats: 1966-1976.   
De 1966 à 1971, le P. Jean de la Croix est économe à Miribel-les-Echelles dont l'alumnat ferme en 1969, après 82 ans d'activité et d'où l'Assomption se retire en 1971, après avoir réussi à vendre les bâtiments au département, pour l'hôpital de Saint-Laurent du Pont. Des personnes âgées et handicapées viennent y remplacer la jeunesse. Le P. Jean de la Croix est nommé économe de la maison de repos à Lorgues (Var). Mais en 1976, effrayé par les travaux à entreprendre, il donne sa démission.

Dernières années: 1976-1991.   
« Quand on a passé sa vie au service des jeunes, on ne s'imagine pas que l'on puisse vieillir. Les infirmités de l'âge exercent une forte influence sur le comportement et le caractère du Père. Mais il garde toujours le sourire devant les petites taquineries de ses confrères » atteste le P. Albert Heckel. Le 5 février 1991 le P. Jean de la Croix fait une chute dans le grand couloir de Lorgues qu'il arpente en priant son chapelet. C'est une fracture du col du fémur. Hospitalisé et opéré à Draguignan, il tient jusqu'au 11 février: Notre-Dame du Laus vient chercher son fidèle serviteur. Le P. Jean de la Croix a noté sur son carnet cette dernière prière: « Viens, Jésus! Que ta visite soit notre paix. Que notre cœur trouve la joie parfaite en ta présence. Alleluia! ». Les obsèques sont célébrées à Lorgues le mercredi des Cendres, 13 février. Le P. David Laurent prononce une abondante et substantielle homélie, en évoquant le P. Jean de la Croix homme de prière et de dévouement qui a su donner, se donner, penser aux autres, selon le conseil de Paul aux Corinthiens: « Faites de toute votre personne une offrande agréable à Dieu ».

Jules GLAD


1922-1987

 

Religieux de la Province de France.     

Formation avant, pendant et après guerre.    

Jules Glad est né le 10 février 1922 à Macheren (Moselle). Après avoir été alumniste à Scy-Chazelles (Moselle), de 1937 à 1938, et à Miribel-les-Echelles (Isère), de 1938 à 1941, il prend l'habit religieux à Layrac (Lot-et-Garonne), le 15 octobre 1941. Il prononce ses premiers vœux le 16 octobre 1942 à Cavalerie (Dordogne) où s'est ouvert un noviciat provisoire pour la zone libre. Il garde son prénom de baptême, Jules (1). Après un an aux Chantiers de jeunesse (1942-1943), il peut revenir à Layrac pour étudier la philosophie (1943-1945). Il fait ses études de théologie à Lormoy (Essonne) pendant une année (1945-1946) et pendant deux ans à Scy-Chazelles (1946-1948) pour terminer à Valpré (Rhône) où il est ordonné prêtre le 11 février 1949. Il est profès perpétuel à Scy depuis le 16 octobre 1946.        

Emplois et résidences.     
Deux mots résument le ministère sacerdotal du père Père Jules: l'enseignement et la paroisse. Il passe deux ans au collège de Briey (Meurthe-et-Moselle), de 1949 à 1951, trois ans à l'alumnat Ste-Jeanne-d'Arc de Scy-Chazelles (1951-1954), neuf ans au collège d'Alzon à Bône en Algérie (1954-1962) et six à l'alumnat Sainte-Odile de Scherwiller (Bas-Rhin), de 1962 à 1966. Ce sont quatre lustres au service de la jeunesse (2). De 1969 à 1975, le P. Jules Glad est nommé vicaire à Marseille-Capelette, avec une interruption pour une année de formation et recyclage (1972-1973) à l'Institut catholique de Toulouse de (Haute-Garonne). En janvier 1975, il est nommé à Vellexon (Haute-Saône) et est chargé des paroisses rurales de Vézet et de Saint-Gand qu'il dessert jusqu'à la fin de l'été 1987. Le P. Jules est décédé à l'hôpital de Besançon (Doubs) le 1er novembre 1987, après quelques semaines de maladie.

La presse locale relata ses obsèques qui furent célébrées devant un grand nombre de fidèles de ses paroisses et des paroisses environnantes. Y participèrent le vicaire épiscopal, l'abbé Viennet, représentant Mgr Lucien Daloz (3) retenu à Lourdes, le Vice-Président du Conseil Général, 27 prêtres ou Assomptionnistes, des Petites-Sœurs de l'Assomption de la communauté de Vellexon patrie du P. Pernet, les maires de Vézet et de Saint-Gand qui surent trouver les mots justes pour retracer la vie du défunt au service des paroisses de Haute-Saône. Laissons le journaliste conclure:

« Le P. Jules Glad laissera parmi ses paroissiens le souvenir d'un prêtre dévoué, prenant part aux joies et aux peines de chacun, ne ménageant pas ses visites lorsque le besoin s'en faisait sentir. A sa famille attristée par des deuils successifs et récen ts, nous présen tons nos condoléances ».

(1) La meilleure raison est sans doute qu'à cette date, dans les limites de la Province de Lyon d'alors, aucun autre religieux ne porte ce prénom. Le Père Jules Boutry, de la Province de Paris, est mort le 30 janvier 1942. Le martyrologe ne compte pas moins de neuf Saint Jules.

(2) On peut remarquer un 'trou' dans la chronologie biographique du P. Jules Glad. Nous n'avons rien trouvé à son sujet correspondant à ces trois années 1966-1969, à part les indications sommaires de la Répartition des religieux (1966-1967) P. Glad à la communauté de Scherwiller, deuxième conseiller; (1967-1968): idem-, (1968-1969): la répartition n'a pas paru. Ce qui revient à dire que la chronologie dressée n'est pas exempte d'erreurs ou d'approximations, volontaires ou involontaires, pour des raisons que nous ne pouvons que conjecturer. Cette omission provient peut-être du fait que le P. Jules Glad s'est trouvé à un moment donné en difficulté avec la police des mœurs.

André GOSSEIN

1924-2005

 

André GOSSEIN était un enseignant, philosophe et aussi spécialiste de Saint Exupéry. Il a enseigné dans les collèges de la Province de Lyon, au scolasticat de Layrac, dans un lycée de Chambéry, et, après avoir pris sa retraite, au scolasticat de Fianarantsoa à Madagascar. Là il découvre la situation déplorable des prisonniers et il s’engage dans des démarches diverses et des actions de mobilisation pour améliorer leur sort. On aurait pu penser que l’âge venant André restreigne son activité et se consacre désormais à sa sœur handicapée. Au contraire, il est volontaire pour découvrir de nouveaux horizons et rendre service à la communauté de Plovdiv. Là il est sollicité par le Lycée « Saint Exupéry » pour des interventions sur la littérature française et, bien sûr, Saint-Exupéry. Ses obsèques ont été célébrées en l’église St Dominique, Paris 14ème, et il a été inhumé dans notre caveau du cimetière Montparnasse. A côté des membres de sa famille, des anciens élèves de Chambéry étaient venus témoigner de l’influence qu’André avait exercée sur eux. Il est décédé à Athènes le 4 septembre, à l’âge de 81 ans, sur une des terres de la Mission d’Orient dont il était devenu un fervent apôtre depuis qu’il apportait son aide à la communauté de Plovdiv six mois par an.

Florian (Antoine) GRIESEMER

1891-1964

 

Religieux de la Province de Lyon.        
Une recrue du P. Césaire Kayser.        
Antoine Griesemer est né à Haguenau (Bas-Rhin), le 12 juin 1891, dans une famille de onze enfants. Quatre de ses soeurs entreront au couvent, deux chez les Sœurs de Niederbronn et deux chez les Oblates de l'Assomption. En 1905, le P. Césaire Kayser, dans une de ses tournées à travers l'Alsace, fait la connaissance de la famille Griesemer, et le jeune Antoine exprime son désir de se consacrer à Dieu. Le P. Césaire dirige Antoine sur Sart-les-Moines, maison de vocations tardives en Belgique: Antoine y fait ses études de grammaire et d'humanités jusqu'en 1911. Il entre alors au noviciat de Gempe, non loin de Louvain, et prend l'habit le 14 août 1911, sous le nom de Frère Florian. En 1912, le noviciat se transporte au Luxembourg. C'est là que le Frère Florian prononce ses premiers vœux, le 15 août 1912. Après ses vœux, il est envoyé en Orient, et jusqu'au déclenchement de la guerre de 1914, il est professeur à Karagatch où il prononce ses vœux perpétuels, le 11 septembre 1913. De 1914 à 1918, il est mobilisé dans l'armée allemande. La guerre finie, il rejoint l'Orient, Kadi-Keuï, où il enseigne l'allemand et reconstitue les propriétés de l'Assomption que, durant le conflit, les Turcs ont plus ou moins occupées. En 1919, il vient à Taintegnies pour ses études de philosophie et, en 1921, à Louvain pour celles de théologie. Il y est ordonné prêtre le 26 juillet 1925.     

Un religieux actif, au sens pratique.   
Le P. Florian, ayant un grand amour de la mission d'Orient, est envoyé aussitôt à Varna (Bulgarie), de 1925 à 1927 où il enseigne l'allemand et la musique instrumentale (flûte et baryton). De là il passe en Roumanie, à Blaj et Lugoj de 1927 à 1928 où il adopte le rite gréco-slave.     

A la fin de 1933, il doit revenir en Occident pour prendre un peu de repos. Il est alors attaché à la maison de Scheidegg en Bavière. Là il remplit la fonction de l'économat et dirige la revue en langue allemande Die Missionen. Mais l'arrivée au pouvoir du national-socialisme hitlérien rend la situation de la maison de plus en plus critique. En 1935, le P. Libermann Weisshaar, supérieur, fiché comme déserteur de l'armée allemande, doit quitter Scheidegg: le P. Florian le remplace comme supérieur et est chargé de la liquidation des biens en 1938. Il rejoint alors Scherwiller (Bas-Rhin). En 1939, éclate la seconde guerre mondiale. L'alumnat est réquisitionné. Le P. Nicolas Rauscher se réfugie avec les alumnistes à Saint-Albin de Vaulserre, près de Miribel (Isère). Le P. Florian reste seul comme gardien à Scherwiller. Il fait fonction de vicaire à la paroisse du village de 1940 à 1943, puis fonction de curé de 1943 à 1945 et de directeur de l'asile des vieillards de la commune. Après les hostilités, l'évêché de Strasbourg nomme un nouveau curé à la paroisse et le P. Florian reste comme vicaire et directeur de l'asile. L'alumnat rouvre ses portes, le P. Florian y est économe, professeur de dessin et de chant. Ses forces déclinant, on lui adjoint le P. Marie-Grégoire Brun pour le remplacer progressivement comme économe et, en 1961, le P. Victor Stemmelin devient vicaire de la paroisse à sa place. Désormais le P. Florian se contente de la correspondance avec les bienfaiteurs-donateurs de l'alumnat et de l'asile. Il rédige le bulletin Vers l'autel. A la fin de l'année 1962, l'état de santé du P. Florian se dégrade. Une intervention énergique du docteur traitant lui accorde quelque répit. Mais le 15 mars 1964, il doit être hospitalisé à la clinique de Colmar (Haut-Rhin). Son état critique est jugé désespéré par le corps médical. Il meurt le mardi 24 mars 1964. Son corps est déposé dans la chapelle de l'alumnat de Scherwiller le jeudi 26 mars. Son cercueil est emporté à Haguenau, selon la demande exprimée par une sœur du P. Florian. C'est là qu'ont lieu le service funèbre et l'inhumation, ce jeudi étant celui de la Semaine sainte. Une messe est chantée à l'église paroissiale de Scherwiller le lundi de Pâques suivant, 30 mars. De caractère aimable et enjoué, ce religieux au sens pratique développé ne laisse que des regrets.

Alix (Alexis Claudius) GRUFFAT

1898-1972

 

Religieux de la Province de Lyon.        
Un parcours de formation clarifié.     
Alexis Claudius Gruffat est né, le 28 janvier 1898, à Salles (Haute-Savoie) dans une famille foncièrement chrétienne. Déjà un de ses frères a choisi la vocation sacerdotale; un de ses oncles a été curé de Douvaine où il a laissé un souvenir fort. Un cousin, Mgr Bunoz, originaire lui aussi de Salles, a été évêque dans le Grand Nord Canadien. A onze ans, Alexis entre à l'alumnat de Vinovo (Italie). A 14 ans, il poursuit ses humanités à Ascona (Suisse). Ses temps et lieux d'engagement dans la vie religieuse ont été précisés par lui, devenu Père Alix en religion, parce que trop masqués par les tourbillons des changements liés à la première guerre mondiale. Etudiant en théologie à Louvain, il y est ordonné prêtre le 25 juillet 1926.

Le P. Alix enseignant.      
Dès septembre 1926, le P. Alix part pour Varna (Bulgarie), au collège Saint-Michel comme professeur de philosophie. Il connaît la vie d'un collège, ayant passé trois ans à Worcester (U.S.A.), de 1919 à 1923. A Varna, il enseigne devant un auditoire restreint: ce collège, un peu excentrique, éloigné des grands centres, manque de recrutement et doit être fermé pour des raisons budgétaires en 1934. Alors que ses compagnons rejoignent le collège Saint-Augustin de Plovdiv, le P. Alix reste sur place au service d'une petite communauté de catholiques (1934-1937), aidant aussi le pensionnat des Sœurs Oblates. Aumônier, il montre ses qualités de bon conseiller et de directeur de conscience. 

Le P. Alix dans les noviciats.     
En 1938, il est rappelé en France, comme maître des novices à Nozeroy (Jura) pour prendre la relève du P. Gausbert Broha.     
Les circonstances le promeuvent supérieur de l'alumnat pendant la période de guerre, en un temps où le noviciat déplacé cède la place à cet alumnat provisoire. Après la guerre, il reste sur place à Nozeroy, mais comme formateur aidant les maîtres des novices successifs, les PP. Christophore Figuet et Romain Durand (1945-1958). Homme discret, plein d'attention, d'une vie intérieure profonde, d'une intelligence limpide et d'une bonté jamais lassée, le P. Alix se montre tel qu'il est, un religieux priant et studieux. Il assure les cours de 'grand noviciat' et de liturgie. Sa personnalité offre un contraste frappant: l'extérieur est celui d'un homme inquiet, tendu, labouré par des angoisses de conscience jusqu'au scrupule; mais l'homme vivant en communauté est bon, apaisant, toujours accueillant, compréhensif et encourageant. Il est desservi parce que l'on peut apercevoir extérieurement de lui: il ne cesse de mener des combats, même à haute voix, contre le 'prince des ténèbres' par des invocations, des intercessions, des oraisons jaculatoires et cette croix, le P. Alix, l'a acceptée ainsi que les tics ou les grimaces qui rendent son visage austère et ingrat. Et pourtant ce religieux inscrit l'amour de Dieu et de ses semblables au cœur de sa vie par une délicatesse et une bonté que tous lui reconnaîssent. Après la fermeture de Nozeroy, le P. Alix gagne le noviciat de Pont-l'Abbé-d'Arnoult (Charente- Maritime). Les 8 dernières années de sa vie (1964-1972), il les passe d'abord à Miribel-les- Echelles, au service de la correspondance avec les bienfaiteurs, puis, à partir de 1969 à la maison provinciale de Lyon-Debrousse, dans la même tâche. Il note fréquemment sur des bouts de papier, retrouvés après sa mort, des pensées et réflexions en forme de prières, témoignant d'une intensité et d'une profondeur constantes dans son union à Dieu. Le P. Alix est mort comme il a vécu, simplement, sans bruit. Conduit à l'hôpital Saint-Luc pour une occlusion intestinale, il subit deux opérations. Il supporte bien la première mais ne résiste pas à la seconde. Il meurt le 14 juin 1972. Ses obsèques sont célébrées dans la chapelle de la communauté de Lyon-Debrousse. Son corps repose au cimetière lyonnais de Loyasse, sur la colline de Fourvière, en compagnie des 5 autres religieux qui l'ont précédé.

Marie-Albert (Guillaume) HAUMESSER 

1915-1999

 

Religieux de la Province de France.     
D'un pays de frontière.  
Guillaume Haumesser voit le jour le 12 mars 1915 à Riedwihr, dans le Haut-Rhin actuel. Le 29 mars 1920, il est intégré de plein droit dans la qualité de Français, en exécution d'une Annexe du Traité de Versailles signé en juin 1919. Il est alumniste à Scherwiller (Bas-Rhin) de 1924 à 1930, puis à Miribel-les-Echelles (Isère) jusqu'en 1932. Le 2 octobre 1932, il prend l'habit au noviciat de Nozeroy (Jura), sous le nom de Frère Marie-Albert et sous la conduite du P. Gausbert Broha, maître des novices. Le 3 octobre 1933, il prononce ses premiers voeux « je crois ce jeune homme sincère, un peu rêveur et souvent un peu nerveux. Il devra se corriger de sa susceptibilité » note le P. Gausbert. Suivent deux années d'étude de la philosophie à la maison Saint-Jean à Scy-Chazelles (Moselle), de 1933 à 1935, puis deux années de service militaire à Colmar, de 1935 à 1937, et enfin deux années d'étude de la théologie à Lormoy (1937-1939). Lors de la mobilisation générale en septembre 1939, le Frère Marie-Albert rejoint son régiment en Alsace. Après quelques semaines de captivité, il est libéré en juillet 1940. Revenu à Lormoy (Essonne), il peut prononcer ses voeux perpétuels le 26 janvier 1941, après avoir été recalé plusieurs fois. Il enseigne les lettres aux alumnistes de Soisy-sur-Seine (1941- 1944) et des Essarts (1944-1945), cherchant à les éveiller à la poésie et écrivant lui-même des vers. Il passe un an à la maison provinciale de Lyon- Debrousse, puis est nommé au collège de Briey, (Meurthe-et-Moselle) en 1946. Les différents rapports qui suivent son parcours de formation, mentionnent les indéniables qualités intellectuelles du Frère Marie-Albert, sa simplicité et sa bonhomie, mais aussi sa négligence et son manque de régularité incorrigibles.
Le Frère professe des idées larges qui ne font que couvrir ses négligences pratiques. Il est dommage qu'il soit inadapté à toute forme d'organisation.ll est ordonné prêtre à Strasbourg, le 11 juillet 1948.        
Dans l'enseignement. En 1951, il est envoyé au collège Saint-Louis à la Marsa en Tunisie. Le collège ferme ses portes en 1956. Rentré en France l'année suivante, il est d'abord affecté à l'alumnat Sainte- Jeanne d'Arc de Scy-Chazelles où, avec patience, il initie les plus grands aux mystères du grec et les plus petits aux beautés sévères du calcul D'après Lettre à la Famille, 1957, p. 128. Les derniers postes d'enseignement du P. Marie-Albert sont le collège de Bône en Algérie en 1959, celui de Nîmes en 1963 et l'alumnat de Miribel-les-Echelles en 1965 (1). En 1969 il quitte l'enseignement et se rend à Marseille (Bouches-du-Rhône) où il est nommé aumônier de l'hôpital Sainte-Marguerite. Affecté à Saint-Sigismond (Savoie) en 1981, il devient supérieur de la maison de repos en 1982. Venu dans la communauté de Nîmes en 1984, il assure divers ministères jusqu'en janvier 1990. Il rejoint alors les aînés de Lorgues (Var) où il vit sereinement, occupant ses loisirs à la lecture et aux mots croisés. Il décède à l'hôpital de Draguignan le mercredi 27 octobre 1999 à trois heures du matin. Les obsèques du P. Marie- Albert sont présidées par le P. Georges Ball, le 29 octobre. Huit neveux et nièces sont venus d'Alsace pour la cérémonie. Le corps du Père Marie-Albert repose au cimetière communal de Lorgues, dans la concession des Religieux de l'Assomption.

(1) L'alumnat de Miribel-les -Echelles, fondé en 1887, ferme ses portes après l'année scolaire 1968-1970. La maison est vendue au département qui y installe d'abord une unité médicale pour enfants handicapés, puis, sous la direction de l'hôpital de Saint-Laurent du Pont, une annexe pour personnes âgées.

Albert Heckel (1924-2006)

Albert Heckel est né le 10 octobre 1924, à Strasbourg. Il est le 3ème enfant d’une famille de six enfants. (cinq garçons et une fille). Trois d’entre eux ont choisi la vie religieuse. L’aîné, Roger, entre dans la compagnie de Jésus. Nommé ensuite évêque coadjuteur de Strasbourg, il est décédé prématurément, le 26 septembre 1982, à la suite d’une tumeur cancéreuse au cerveau. Albert entre chez les Assomptionnistes, tandis que Mariette entre chez les Petites Sœurs de l’Assomption en prenant le nom de Myriam. Un frère aîné, Gérard, enrôlé de force dans l’armée allemande, est tué sur le front russe, le 7 janvier 1944. Albert est entré à l’alumnat de Scherwiller en 1936. Il poursuit ses études secondaires à l’alumnat de Miribel-les-Echelles en Isère de 1938 à 1941. Il prend ensuite l’habit religieux à Layrac et achève son noviciat à Pregonrieux en Dordogne.

De 1942 à 1944, il fait sa philosophie à Layrac et il commence ensuite sa théologie à Lormoy, puis à Scy-Chazelles. En 1945, il tombe malade, atteint de tuberculose. Le médecin l’envoie se soigner au sanatorium du clergé de Thorenc dans les Alpes Maritimes de juillet 1947 à avril 1948, puis au sanatorium départemental du Haut Rhin à Colmar. On lui enlève un poumon. D’avril 1950 à août 1951 il prend une année de repos en famille à la Walck. Entre temps, il avait poursuivi ses études de théologie en particulier et il avait reçu le sous-diaconat et le diaconat à l’évêché de Strasbourg et il avait été ordonné prêtre la veille de la fête de l’Assomption le 14 août 1949 par Monseigneur Weber dans sa chapelle privée. Il avait reçu un indult spécial de Rome pour cette ordination presbytérale.

Ayant retrouvé une santé satisfaisante en 1951, ses supérieurs l’envoient à l’alumnat de Miribel-les-Echelles comme économe dans ce cadre magnifique face au massif de la Chartreuse. C’est là qu’il passe 9 belles années dans cette maison qui avait enchanté ses années de jeunesse estudiantine.

En 1960, il est nommé économe du grand scolasticat de Valpré nouvellement construit et en 1964 le Provincial d’alors, le Père Noël Bugnard, l’appelle auprès de lui pour être économe provincial de la grande province de Lyon. Il saura mettre en valeur ses nombreuses qualités de compétence, d’homme sérieux et rigoureux, tout en étant compréhensif aux situations plus particulières, suivant les personnes, les communautés et les pays, en France et hors de France, depuis l’Allemagne jusqu’à la Turquie, en passant par l’Italie, la Yougoslavie et la Grèce. Le mur de Berlin n’était pas encore tombé. Il n’avait pas pu se rendre en Bulgarie, ni en Roumanie.

Dans chacune des maisons, Miribel, Valpré, Lyon-Debrousse, avec les diverses responsabilités qu’il a assumées, le Père Albert a donné le meilleur de lui-même. Reconnu pour ses compétences sur le plan économique et financier, on a fait appel aussi à lui pour participer au Comité Assomption Bayard Presse à Paris. Lourdes responsabilités !

En 1979 il passe la main à un plus jeune, le Père Jean-Daniel Gullung et le Père Albert est affecté à la communauté de Strasbourg-Orangerie pour une année de recyclage, comme il l’avait souhaité. En 1982, il rejoint la petite communauté de Souffelweyersheim, où on lui confie la responsabilité de supérieur et d’économe. Cela lui permet aussi de prendre un service de vicaire dans une paroisse de la ville, la paroisse de St Amand, jusqu’en 1987. On fait alors appel à lui pour être le supérieur de la communauté de la maison de retraite et de repos de Saint-Sigismond durant 6 ans. En plus de sa charge, il assure volontiers la messe le dimanche à la chapelle de la Léchère et il accompagne le groupe de Vie Montante de Saint-Sigismond.

En 1993, il quitte la maison et retourne à la communauté de Lyon-Debrousse qu’il connaît bien jusqu’en octobre 2002. On lui demande de mettre de l’ordre dans les archives de la Province de Lyon et il assure une aumônerie auprès des religieuses Salésiennes tous les jours. Et en 2002, il rejoint à nouveau la communauté de Souffelweyersheim jusqu’en octobre 2006.

Le 7 octobre, il arrive à Saint-Sigismond, faible et fragile, souffrant d’une insuffisance respiratoire et cardiaque. Le 12 novembre, il est hospitalisé en urgence. Il revient en communauté le 28 novembre. Le 12 novembre, il est conduit en urgence à l’hôpital d’Albertville, atteint d’une mauvaise bronchite qui compliquait tout. Il a demandé lui-même à recevoir, en toute lucidité, l’onction des malades, comme s’il avait le pressentiment d’un départ prochain possible. Après 17 jours d’hôpital, il est revenu, mais il n’est pas arrivé à reprendre le dessus, ses forces ne revenaient pas. Il a eu la consolation de revoir sa soeur religieuse durant 3 jours. Il s’est éteint sans souffrances particulières, à la fin de la toilette faite par le personnel soignant. Le cœur avait cédé. Il était dans sa 83ème année.

Portrait d'un économe

Dans ses fonctions d’économe, il a été amené à accomplir bien des taches matérielles. Il a été amené à avoir aussi des contacts très variés, avec des personnes diverses par leur fonction ou leurs convictions, au sein des conseils d’administration de nos différentes Associations en particulier. Il a toujours eu à cœur de mettre dans ces relations avec les hommes d’affaires rencontrés ce qui fait le spécifique de l’homme de Dieu qu’est le prêtre, à savoir le sens des autres; l’attention aux personnes, parce qu’on est soi-même à l’écoute des autres. Il a su allier une haute compétence technique dans les problèmes administratifs à la simplicité de l’homme qui sait être proche des autres.

Lorsque son travail le lui permettait, il a toujours été heureux de pouvoir accomplir un ministère pastoral, soit à Lyon, soit à Strasbourg. Si le Père Albert n’a pas reçu comme d’autres la mission d’enseigner, il a toujours eu le souci d’étudier, de lire, de se mettre à jour, pas autant qu’il l’aurait voulu, bien sûr, mais il avait gardé le souci de chercher à mieux comprendre la période de mutation que nous avons traversée depuis les années 60, le souci de marcher avec les hommes, même si parfois il ne comprenait plus et qu’il se raidissait, la voix pleine d’émotion.

Comme économe ou comme supérieur ou même comme simple confrère, il a rayonné son sacerdoce, à sa manière à lui, parce qu’avant tout, il était un homme de prière, à l’écoute de Dieu et à l’écoute des hommes. Il fut un économe actif, organisé, dévoué, soucieux du bien commun. Il a été de ceux qui ont assuré le succès du passage de la responsabilité de Bayard de la Curie générale aux Province françaises. Compétent, sérieux, voire rigoureux, il savait aussi faire preuve de compréhension. Souvent critique devant les évolutions sociales ou ecclésiales, il cherchait à toujours mieux comprendre les mutations en cours. Malgré parfois une certaine raideur dans les propos, surtout quand il se sentait déstabilisé, il était apprécié pour sa simplicité et sa capacité à établir une relation naturelle et amicale avec ses interlocuteurs. 




Marie-Gérard HIRN

1933-2012

 

Gérard Hirn, fils d'Edouard Hirn et d'Anne-Marie Bertrand, naît le 27 mars 1933 à Brumath. Il y est baptisé le 16 avril 1933 et confirmé le 19 juillet 1942.

Il fait ses études secondaires : d'abord la grammaire de 1945 à 1950 à Scherwiller (avec un séjour de 6 mois en sanatorium), puis les humanités de 1950 à 1953 à Miribel, avec une année complémentaire en 1954 à Valpré, où il obtient le bac de lettres I.

Réformé, il n'effectue pas le service militaire.

Il entre au noviciat à Nozeroy le 4 octobre 1953, y prononce ses premiers voeux le 7 octobre 1954.

Les études de philosophie se passent à Lormoy de 1955 à 1957 et la théologie à Lormoy de 1957 à 1959, puis à Valpré de 1959 à 1961.

Il prononce ses voeux perpétuels le 21 novembre 1958 à Lormoy, est nommé sous-diacre le 29 juin 1960 à St Jean de Lyon, est nommé diacre le 17 décembre 1960 à Valpré.

Il est ordonné prêtre par Mgr Weber le 19 mars 1961 à Brumath.

Après une année de pastorale de 1961 à 1962 à Valpré, il part le 31 août 1962 au collège de Mayen (Allemagne), où il est nommé 2ème conseiller le 15 juillet 1965, puis premier conseiller le 18 août 1967.

Le 19 juin 1970, il est nommé supérieur du collège pour un triennat, renouvelé les 19 juin 1973, 3 juillet 1976 et le 26 septembre 1979.

Le 30 juin 1981, il revient en France et est nommé supérieur de la communauté de l'Orangerie à Strasbourg le 20 octobre 1981 pour un triennat, renouvelé le 26 août 1984 et le 29 septembre 1987, tout en étant 3ème conseiller du vice-provincial de l'Est.

Le 1er septembre 1989, il part à Lille, où il est nommé supérieur le 7 octobre 1990 pour un triennat, renouvelé le 7 octobre 1993 et le 7 octobre 1996.

Le 1er septembre 1997, il intègre la communauté de Souffelweyersheim en tant que 1er conseiller, avant d'en être nommé supérieur le 1er septembre 1999 pour un triennat, renouvelé le 1er septembre 2002 et le 1er octobre 2005. A partir du 25 janvier 1999, il reçoit aussi mission de la part du provincial de France de soutenir matériellement et spirituellement les communautés de l'Assomption en Bulgarie, plus particulièrement à PlovdivLe 5 septembre 2006, il revient dans la communauté de l'Orangerie, où il décède le 8 décembre 2012.

Alype (Armand-Joseph) HURSTEL

1909-2002

Une belle figure de l’Assomption en Alsace.

Le Père Alype était une grande figure assomptionniste en Alsace où il a passé toute sa vie. Il fut nommé professeur à Scherwiller l’année même de son ordination (1936). Il le fut encore au lendemain de la seconde guerre mondiale et résida dans cette maison jusqu’à sa fermeture. Il a été recruteur et aussi supérieur  1(956-1962),   

avant le Père André Wenger qui prit les rênes de la maison Sainte-Odile vers 1963. Religieux actif et sympathique, homme énergique, avec beaucoup de savoir-faire, une longue pratique de l’éducation, parfois un peu sévère et tatillon dans les observances, il est remarqué pour ses qualités de cœur, son esprit surnaturel et son sens du dialogue en communauté. Il est d’ailleurs surnommé ‘doctor humilis’, ce qui en dit long sur ses capacités à faire confiance à son entourage.

Durant la guerre, le diocèse le chargea de la paroisse de Schirmeck ; il a desservi aussi très longtemps celle de Dieffenthal, dans les collines sous-vosgiennes de la moyenne Alsace, tout en voyageant depuis sa résidence communautaire avec une modeste 2 CV. Après la fermeture de l’alumnat (1977) - fermeture suivie de quelques années de scolarité à Matzenheim pour les élèves restants - il se consacra à l’organisation et à l’animation de pèlerinages Notre-Dame de Salut avec résidence à Strasbourg, Boulevard de l’Orangerie, avant que la maison ne soit réaffectée au service des vocations en 1973.

Il sillonne les sanctuaires marials des diocèses bordant le Rhin : Alsace, Suisse, Allemagne. Retiré dans la communauté de Souffelweyersheim à partir de 1982, après une étape transitoire d’une communauté d’aînés logée chez les Frères de la Charité (située derrière l’ancien palais de l’Europe, allée Spach), il continua un apostolat auprès des personnes âgées.

La fin de la vie du Père Alype fut marquée par ‘la nuit des sens’. Il se ferma progressivement au monde extérieur, se perdant et ne reconnaissant plus ni ses amis ni ses familiers. Le Père Alype est décédé le 1er mars 2002, à l’âge de 93 ans, dans la maison des Frères de la Charité où il avait dû être hospitalisé, après un essai infructueux à la maison de Saint-Sigismond où il avait perdu tous ses repères +.

Notice récapitulative.

Armand-Joseph Hurstel est né le 9 novembre 1909 à Kertzgfeld, près de Benfeld (Bas-Rhin), d’Emile et de Thérèse Lorentz. Il entre comme alumniste à la toute nouvelle maison Saint-Odile à Scherwiller, après la première guerre mondiale. Là se déroulent ses premières années dites de grammaire  :(1920-1925).

Il connaît ensuite l’alumnat de Miribel pour les humanités  :(1925-1927). Admis au postulat, il se présente au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle) où il prend l’habit le 21 novembre 1927 sous le nom de Frère Alype, un nom qu’il ne quittera plus. Il y prononce ses premiers vœux le 22 novembre 1928, ayant passé l’année sous la férule du Père Savinien Dewaele : * Le Frère aime bien sa vocation, il s’y trouve heureux. C’est un jeune religieux pieux et sincère qui donne de bons espoirs de persévérance +. Les mêmes remarques bienveillantes remplissent les différents rapports faits sur lui au cours de ses années de formation, tant à Louvain (Belgique) qu’à Lormoy. Il est reçu à profession perpétuelle le 21 novembre 1933 à Louvain et il est ordonné prêtre à Lormoy le 8 mars 1936. Le Père Cayré son supérieur note à son sujet : * Le Frère Alype est un excellent religieux qui avec des moyens ordinaires arrive à de très bons résultats pour les études, mais il sait rester fort modeste et a toujours peur d’être surestimé. Je pense qu’il se défie trop de lui-même. Il a une solide vertu et ce sera un très bon religieux +. Cette estime de ses supérieurs vaudra au Père Alype tout au long de sa vie apostolique des marques de confiance renouvelées.

Biographie du père Morand Kleiber (1922-2014)

 

Morand KLEIBER est né le 30 mars 1922 à Illfurth (Haut-Rhin en Alsace). Il est entré à l'alumnat assomptionniste de Scherwiller (Bas-Rhin) en 1935, puis il a continué sa formation à l'Assomption de Nozeroy (Jura) et de Layrac (Lot-et-Garonne). Il a fait ses premiers voeux le 1er novembre 1941, puis il a été ordonné prêtre à Scy-Chazelles (Moselle) le 2 mars 1947.

Trois périodes ont marqué le ministère du père Morand Kleiber : l'enseignement, le provincialat et la mission au Congo.

Son ministère sacerdotal débute par l'enseignement. Il a d'abord été professeur de dogme à Lyon-Valpré de 1949 à 1953, puis de philosophie de 1953 à 1961, toujours à Valpré. De 1961 à 1967, il est supérieur et enseignant à l'alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) et de 1967 à 1969 Supérieur à Valpré. Durant ces périodes, comme tout au long de sa vie, le père Morand a témoigné d'une réelle passion pour transmettre les découvertes de ses recherches, tant philosophiques que spirituelles. C'était un passionné de l'annonce de la bonne nouvelle.

Cette passion l'amènera à accueillir le service de supérieur provincial de 1969 à 1981. C'est pendant cette période de grande mutation, de contestation et de recherche dans tous les domaines, qu'il sera amené à manifester toute sa patience, son autorité, et son bon sens pour accompagner les changements qui bousculent les communautés et les provinces de France. A la fin de son mandat, le père Morand séjourne deux années aux Etats-Unis, à Boston et New-York pour un temps de recyclage.

En 1983, le supérieur général lui demande de partir au Congo pour enseigner la philosophie et être aumônier des religieuses Oblates et Orantes de l'Assomption. De très nombreux frères congolais (plus de 270) ont pu bénéficier de la richesse de son enseignement, de son dynamisme et de sa présence fraternelle. Jusqu'en 1994, il partage une période de paix relative. Puis vient le génocide du Rwanda : 800 000 morts en trois mois. Dès lors, un lourd climat de guerre s'installe avec les déplacés et les réfugiés. Le père Morand abandonne la philosophie, car il y a d'autres urgences qui se manifestent. Il est impératif pour lui de s'occuper des blessés, des orphelins, des femmes en maltraitance, des malades. Les gens sont pauvres sur une terre au sous-sol très riche, mais exploité par des étrangers. Une nouvelle vocation pousse le père Morand dans ce nouveau service missionnaire. J'entends encore le père Morand nous dire : "J'ai vu les orphelins dans les fossés, ils étaient comme le Christ, qui me disait : Est-ce que tu me vois ? Est-ce que tu m'aimes ? Est-ce que tu peux m'aider ?" Cela a complètement changé sa vie : du coup, il fallait qu'il s'occupe de ces pauvres. C'est à cette époque qu'il a créé un orphelinat, et un centre pour les diabétiques (centre qui d'ailleurs pris son nom). Le père Morand reste au Congo jusqu'en 2002, année où il rejoint la maison de repos de Lorgues (Var). Cela ne l'empêchera pas d'y retourner à plusieurs reprises jusqu'en 2005. Une grand fatigue commence à se faire sentir, mais il reste investi sur la mission et crée un grand réseau de bienfaiteurs à partir des connaissances de son village natal et des amis qu'il suscite en diverses occasions.

En 2010, le père Morand rejoint la maison d'Albertville( Savoie). Il se met alors, à 88 ans, à la découverte de l'informatique et d'Internet. Il a besoin de rester en contact avec ses protégés, de connaître leurs besoins et leurs projets. Il ne peut pas rester inactif : le courrier, les relations, la recherche de bienfaiteurs occupent le plus clair de son temps. Souvent il explique : "Je dors à Albertville, mais je vis et je suis au Congo". Effectivement, la mission ne le quitte pas et le provincial d'Afrique lui témoignait sa profonde reconnaissance pour sa constante intervention en faveur des Africains.

Il nous a quittés le 4 décembre 2014, dans sa 93ème année. Les obsèques ont été célébrées dans la communauté le 8 décembre et l'homélie a été prononcée par le père Gervais Mulumu.

Père Jean Exbrayat.

Alphonse Kocher (1930-2016)

Alphonse est né le 06 août 1930 à Haguenau (Bas Rhin) dune famille de 9 enfants.  Juste après la guerre, Alphonse entre à l’Assomption en  septembre 1945 à l’alumnat de Scherwiller. Il  continue son  parcours dans les diverses maisons de l’Assomption : Miribel, Nozeroy pour le noviciat et Lormoy près de Montlhéry pour la philosophie et la théologie. Il est ordonné prêtre le 20 décembre 1958 à Lormoy.

Alphonse fait son année de pastorale à Lyon-Valpré qui vient juste d’ouvrir ses portes comme maison d’études. Son premier poste en septembre 1960 est le collège de Mongré, où il est en même temps professeur d’allemand et "préfet de discipline". Très vite, plein de vigueur et de générosité, il fait une demande pour la mission de Côte d’Ivoire au collège de Notre Dame d’Afrique à Abidjan. Il rejoint la mission en septembre 1961. Il lui est demandé d’assurer les cours d’histoire et de géographie, cours pour lesquels il n’est pas spécialement préparé. Aussi il se tourne assez rapidement vers la pastorale paroissiale, où plusieurs confrères sont heureux de ses services.

Cependant, il ne reste que trois ans en Côte d’Ivoire, une lourde infection amibienne le contraint à être rapatrié en France en 1964. Après un temps de repos, il rejoint à nouveau le collège de Mongré, où il reprend la charge de responsable de discipline et le service de l’animation spirituelle. Même si Alphonse a beaucoup d’humour à partager, les deux domaines ne vont pas tellement ensemble pour la même personne. Aussi, pour la rentrée de 1968, il demande de retrouver l’alumnat de Scherwiller, où il est professeur d’allemand et s’occupe de l’animation spirituelle de la maison.

Mais en 1973 l’alumnat doit fermer ses portes. Alphonse demande à faire une année de recyclage à l’institut catholique de Toulouse avant de reprendre un service pastoral en paroisse.

De 1973 à 1999, le service paroissial va bénéficier de son dynamisme et de sa bonne humeur.

D’abord vicaire à La Garde près de Toulon jusqu’en 1981, Alphonse est appelé à être curé de la paroisse de Lorgues, où nous avions une maison de repos. Il y reste jusqu’en 1989, il a à cœur de mettre en place et de susciter des équipes d’animation pastorales (EAP). Il avoue à plusieurs reprises sa difficulté de se mobiliser pour un avenir. Des engagements ponctuels, oui bien volontiers, mais ils ne se renouvellent que très peu.

En 1989 il est nommé curé de Carnolés à Roquebrune. La collaboration semble plus importante, il est heureux de trouver beaucoup plus de disponibilité pour la participation à l’animation spirituelle de la paroisse. Cependant, dit-il, «j’ai cru percevoir que je me trouvais dans une région qui a été christianisée, mais où l’Evangile n’a pas pénétré les cœurs et cela me cause parfois des insomnies».

Pendant 10 ans, là encore, Alphonse se donne de son mieux pour l’animation de sa paroisse. Mais en 1999, un lourd infarctus avec quadruple pontage lui demande de lever le pied. Il ne peut plus assumer de responsabilité importante. Il a seulement 70 ans, mais il doit rejoindre la maison de repos de Souffelweyersheim près de Strasbourg. Là, en se ménageant, il rend quelques services paroissiaux, mais sa santé l’a beaucoup fragilisé.

En 2006 Alphonse rejoint notre communauté de St Sigismond et en 2007 l’EHPAD de Notre Dame des Vignes. Pendant quelques années, il peut encore assurer quelques services communautaires, mais la fragilité fait son chemin. Bientôt ses déplacements sont plus laborieux et les soignants sont obligés d’être de plus en plus proches de ses besoins. Mi-février 2016, un malaise, puis une chute, Alphonse est hospitalisé. Il ne se relève pas de cet incident. A sa demande, le 11 mars de retour dans notre maison, Alphonse est accompagné avec la plus grande délicatesse par le personnel soignant, ses frères viennent régulièrement lui rendre visite et c’est cela qu’il attendait. Après une longue épreuve, il s’endort dans la paix de Dieu le 1er mai 2016 en ce mois de Marie.

Père Jean Exbrayat

Arcade (Fortuné Joseph) MULLER


1882-1975

 

Religieux de la Province de Lyon.        

Au Proche Orient. 
Fortuné Joseph Muller est né le 12 janvier 1882 à Robecq (Pas-de-Calais). Il entre en 1896 à l'alumnat de Taintegnies en Belgique et passe en 1898 à celui de Clairmarais (Pas-de-Calais). Il doit quitter le sol national pour faire son noviciat, la première année à Gemert aux Pays-Bas où il prend l'habit le 18 septembre 1900 sous le nom de Frère Arcade, et la seconde année à Phanaraki en Turquie où il prononce ses vœux perpétuels le 18 septembre 1902. Le Proche Orient va être longtemps son champ d'action. Le Frère Arcade y fait tout d'abord ses premières armes de professeur à Konia (1902- 1905) et à Koum-Kapou (1905-1906). Ce n'est qu'après ces 4 années d'enseignement qu'il peut commencer ses études philosophiques et théologiques, à Louvain en Belgique d'abord (1906- 1910), puis à Jérusalem où il est ordonné prêtre le 2 mars 1912. À nouveau et pour longtemps, le P. Arcade est affecté à l'enseignement (Varna 1912- 1913; Ismidt 1913-1914) qu'interrompent seulement les années de guerre 1914-1918. Le Père, dispensé jusque-là du service militaire parce que résidant à l'étranger, est incorporé et versé dans un service sanitaire. Démobilisé, il rejoint lsmidt d'où il est parti et y demeure cinq ans (1918-1923). Puis se succèdent de brefs séjours à Eski-Chéïr (1923- 1925), Zongouldak (1925-1926), Plovdiv (1926- 1929), Koum-Kapou (1929) et Varna qu'il quitte en 1934 pour rentrer en France.

A Scherwiller.      
Ce sont les alumnats de Scherwiller (Bas-Rhin) et de Saint-Sigismond (Savoie) qui désormais vont bénéficier de l'enseignement et de l'expérience pédagogique du P. Arcade. Il commence par Scherwiller où il fera deux séjours, l'un de 1934 à 1939, et l'autre de 1961 à 1966. Entouré de sa famille, de ses frères religieux et des alumnistes, il y célèbre dans l'allégresse et l'action de grâce
son jubilé d'argent en 1937 et son jubilé d'or en 1962. Le Père Arcade est d'un caractère gai et bon, avec un brin de malice. Aussi gagne-t-il l'affection des élèves avec qui il s'entretient volontiers en récréation. Sa surveillance en étude n'a rien de redoutable. Il reste le religieux compréhensif et bon. Beaucoup d'élèves se confessent à lui: il sait réconforter et donner courage parce qu'il se sait un ministre du Dieu de toute miséricorde et de toute clémence. Parmi les fonctions qui lui reviennent, il faut compter celle d'organiste qui lui plaît entre toutes. Le Père aime la musique et le plain-chant et dans les années où il n'enseigne plus, il passe de longs moments à l'harmonium. Faut-il chercher là le secret de la bonne humeur qu'il a toujours su garder et qui partout l'a fait apprécier? A Scherwiller, le Père Arcade connaît comme supérieur le P. Nicolas Rauscher. Il est son sous-prieur, ne cherchant nullement à s'imposer, en homme effacé et discret qu'il sait être. Il parle peu, aime plutôt écouter d'un air bienveillant avant de donner son opinion. Comme les gens de son pays natal, il aime le café, le buvant sans sucre. 

A Saint-Sigismond.
Au début de la seconde guerre mondiale, le P. Arcade se retrouve à Saint-Sigismond (1940- 1947). Titulaire de la classe de sixième, il dirige aussi les classes de chant et tient l'harmonium à tous les offices. La vie de communauté est celle d'une ruche bourdonnante, comportant heures de prière, de cours, de surveillance et aussi des moments de détente. On y connaît le P. Arcade comme à son habitude, homme discret, modéré, calme, qui fait contrepoids à des confrères plus jeunes et volontiers plus turbulents. Moins frileux que beaucoup, il n'a pas de poêle dans sa chambre et ne veut pas de feu. A 65 ans, il quitte la Savoie. Il est affecté d'abord un an à Menton (Alpes-Maritimes), puis deux années à Villette (Isère), près de Saint-Laurent du Pont. En 1950, il est nommé à Tunis (Tunisie) où, dix ans durant, il assure l'aumônerie de l'hôpital de la Libération, tout en apportant un concours à la paroisse de Dubosville. Il y assure les chants, préparés avec la chorale et il enseigne le catéchisme aux plus petits. Frère sans histoire, il aime ériger la règle en absolu, en faisant parfois un but et non un moyen. Il rentre en France en 1960, est envoyé à Menton, puis à Florence et gagne Scherwiller (1961-1966). En septembre 1966, il gagne la maison de Lorgues (Var) à 84 ans. Il n'est pas le plus âgé ni le moins valide. De sa grande taille, il n'a perdu un pouce et ses cheveux n'ont pas blanchi. Il se promène quotidiennement, prend part à tous les exercices de la vie commune. Lorgues a le privilège de pouvoir fêter en 1972 ses 90 ans d'âge et ses 60 ans de sacerdoce. Le 6 février 1973, quand dix religieux de la maison reçoivent l'onction des malades des mains de Mgr Brand, il ne veut pas se joindre à eux en rétorquant qu'il n'en est pas encore là! Au Père Pellegrin qui un jour s'inquiète de sa santé et d'une menace de phlébite, il répond qu'il croit commencer à vieillir! Il meurt doucement le 8 janvier 1975, à 4 jours de son 93ème anniversaire. Il est inhumé à Lorgues le lendemain. Le Provincial, le P. Morand Kleiber, retenu à une réunion d'évêques et de supérieurs majeurs, s'est fait représenter par le P. Albert Heckel.

Magnus BUCHER (1896-1973)

L’enfance et la jeunesse en Bavière

Magnus est né le 10 juin 1896 à Grosskemmat en Bavière dans le diocèse d’Augsbourg dans une famille paysanne de trois enfants. Son père, Magne, qui a eu un bras coupé à l’âge de 16 ans, a cependant assez de courage pour assurer la vie matérielle de son foyer. Magnus qui fait la guerre entre août 1916 et novembre 1918, entre d’abord chez des Bénédictins, mais une fois novice, il doit les quitter pour raisons de santé. Après quelques années, âgé de 38 ans, il se présente au noviciat assomptionniste de Scheidegg, animé et dirigé par le Père Libermann. Il prend l’habit le 28 août 1934 et se livre avec beaucoup d’ardeur à différents travaux manuels : charpente, menuiserie, maçonnerie, jardinage. Il prononce ses premiers vœux le 7 septembre 1935 : "C’est le meilleur de nos 4 novices, d’un dévouement à toute épreuve, d’un esprit surnaturel, travailleur forcené, surtout à la menuiserie. Il est aimé de tous ses confrères, bref un excellent sujet " note le Père Florian Griesemer.

Plovdiv en Bulgarie

Après 4 ans passés au noviciat de Scheidegg, le Frère Magnus quitte l’Allemagne alors en proie aux manifestations nazies. En compagnie des Frères Grégor et Bernard, il gagne la Bulgarie et, dès l’arrivée du trio au collège Saint- Augustin, il peut prononcer avec ses confrères ses vœux perpétuels le 17 janvier 1939. Plutôt menuisier de profession, il a tout de suite beaucoup de travail. Chaque jour on lui apporte un lot de réparations et des commandes d’aménagements urgents. Le Frère Magnus ne rechigne pas à la tâche, il a même tendance à exagérer et passe pour un bourreau de travail. Il veille très tard dans sa menuiserie et, tous les autres étant couchés, il rabote encore quelque planche ou colle quelque vieux meuble.

En plus de son ardeur au travail, ce que l’on remarque chez le Frère Magnus, c’est sa grande piété. Si on le voit peu à la chapelle en semaine, par contre le dimanche il n’en sort guère comme pour se rattraper de n’avoir pu s’y attarder les jours ouvrables. Tôt levé le matin, il sert le plus de messes possibles, souvent 4 à 5 par jour, à partir de 5h 30. Bien qu’il n’ait que peu de relations avec les élèves, le frère toujours souriant n’en a pas moins une influence réelle.

Scherwiller en Alsace

A la fermeture du collège de Plovdiv en 1948, le Frère Magnus vient en France. Il est d’abord affecté à la nouvelle maison de Valpré, aux portes de Lyon, mais dès 1950 il est accueilli à Scherwiller (Bas-Rhin), où il va rester une vingtaine d’années. Il y laisse le souvenir, tant à l’alumnat qu’au village, d’un religieux profondément pieux. Souvent il lui arrive de pleurer à la consécration. Le dimanche il fait un petit pèlerinage dans l’un ou l’autre sanctuaire de la région. Son culte de l’obéissance est proverbial, il suffit de lui rappeler le mot : "Le supérieur l’a dit" pour que toute discussion soit terminée et toute hésitation levée. C’est lui qui réalise les coffrages pour les portiques du bâtiment construit par le Père Diss. Artisan habile et même astucieux, il se fait aussi maçon : il réalise les escaliers conduisant au sous-sol de ce même bâtiment. Volontiers jardinier, au temps de la moisson et des récoltes, il se lève à 4 h pour aller faucher. Avec le Père Grégoire, il aime s’occuper des vignes et être chargé de la fonction de caviste. Rien ne se perd : quand le raisin est passé par le grand pressoir, le moût est ensuite pressé au petit. Le Frère fait aussi la quête des œufs et des pommes de terre dans les villages et souvent des gens demandent des nouvelles du "Frère qui parle allemand". En 1971 il est réduit à l’inactivité à cause d’une attaque qui nécessite son transfert à Lorgues le 13 juillet 1971. Se savoir à charge lui coûte énormément, lui si actif et si solitaire. Paralysé, alimenté par perfusion, il reste de longues journées assis dans un fauteuil, acceptant seulement d’être conduit à la tribune en silence. Même le Frère Gabriel Guisi ne peut le distraire ou le faire bavarder. Le Frère Magnus reçoit le sacrement des malades le 1er mai 1973. Il meurt au matin du mercredi 2 mai 1973. Ses obsèques sont célébrées le 3 mai.

Son jubilé d’argent

A Scherwiller, avec quelques mois d’avance, le Frère Magnus Bucher, a célébré le 19 mars 1960 le jubilé d’argent de sa profession émise à Scheidegg (Bavière) le 29 août 1935. Le Frère fut conduit en procession à la chapelle où le Père Alexis Diss, assisté des Pères Emilien Rauscher et Claude Appel, chanta la messe. Le Père Libermann, supérieur de Vellexon, tenait les orgues et prêcha, magnifiant dans le religieux l’homme de Dieu et l’homme d’église. Au dîner, on leva un toast en son honneur pour rappeler le labeur acharné et le savoir-faire du Frère Magnus à Plovdiv (Bulgarie), dont il continue à faire preuve à Scherwiller, puis ce fut la cantate et la lecture des vœux du Pères Général, le Père Wilfrid, accompagnés d’un portrait du Pape Jean XXIII. Le soir une séance cinématographique, alliant le drame et le rire, clôtura cette journée de reconnaissance et de joie. Il y eut, selon la coutume, lecture d’un compliment qui retraça les 25 ans de vie religieuse du frère Magnus, depuis la Bavière, en passant par la Bulgarie, la maison d’études de Valpré et Scherwiller.

 

Jean-Pierre ROBIN

1913-1970

 

Religieux français de Lyon                 
Jean-Pierre Robin est né à Drusenheim (BasRhin), le 10 avril 1913. Le village est situé sur la Moder, non loin du Rhin. Jean-Pierre est l'aîné d'une famille de 7 enfants. Son père, Jean-Baptiste, exerce le métier de forgeron et de maréchal-ferrant. De son milieu familial et de son village alsacien, Jean- Pierre hérite de quelques traits qui burinent son portrait et mettent quelque piquant dans sa physionomie: une certaine curiosité pour les petits potins, le plaisir de connaître des détails ignorés des autres, un certain goût pour les pointes qui, sans vouloir blesser, peuvent égratigner légèrement... À onze ans, il gagne l'alumnat de Scherwiller (Bas- Rhin) où il entame de solides études classiques (19241928). Ses compagnons se souviennent de ce jeune homme un peu timide, à l'intelligence lucide et délicate, d'une piété ardente mais peu expansive, à l'imagination volontiers poétique et à la plume alerte nourrie par de fortes lectures. Avec dix compagnons, Jean-Pierre gagne Miribel-les- Echelles (Isère) pour les humanités (1928-1930). Cet alumnat deviendra plus tard sa 'Montagne de Sion' pendant 24 ans entrecoupés de courts séjours sous d'autres cieux. Le 12 octobre 1930, il prend l'habit au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle) et y prononce ses premiers vœux le 13 octobre 1931. Il prépare ensuite sur place son baccalauréat et étudie deux ans la philosophie (1931-1934). On lui demande de commencer de premières armes d'enseignant à Scherwiller (1934-1935) avant d'accomplir les obligations militaires l'année suivante. Puis il est envoyé à Rome pour les études de théologie à l'Angelicum (1936-1940). Profès perpétuel à Rome le 21 novembre 1937, il est ordonné prêtre à Paris, le 7 janvier 1940. Mobilisé pendant la drôle de guerre sur la ligne Maginot, A.A il peut achever sa théologie et acquérir ensuite une licence

Une seconde ligne continue dans l'enseignement. La vie du P. Jean-Pierre est entièrement consacrée à la tâche exaltante de l'enseignement. Il se dépense d'abord pendant une année à Douvaine (Haute-Savoie), au service des orphelins (1941). En 1942, il est envoyé à l'alumnat de Miribel-les-Echelles et pour lui permettre de terminer sa licence-ès-lettres, on lui accorde un répit d'un an à Lyon-Debrousse (Rhône) en 1943. Il revient à Miribel pour un premier séjour de onze ans (1944-1955). Il est nommé directeur académique de l'établissement après le départ du P. Bruno Linder. Curieux de tout ce qui se passe, il se fait volontiers petite souris aux aguets. Pendant ses temps libres, il aime cultiver les fleurs, autres que celles de la rhétorique, son jardin habituel. Il orne les autels de la chapelle de roses, de lys et de dauphinelles. Il prépare aussi les séances théâtrales. D'une conscience professionnelle exemplaire, il a le souci de cultiver l'esprit de ses élèves. Peu expansif, un peu froid au premier abord, il gagne leur sympathie en faisant appel à leur initiative pour préparer et exposer un thème d'après un livre contemporain. En 1955, il est nommé supérieur au collège de La Marsa en Tunisie, faubourg de Carthage, autrefois célébré par Flaubert dans Salambô. Il ne garde pas de ce premier intermède un souvenir très agréable. En 1956, il retrouve son charisme de professeur au collège chambérien de La Villette, tenu par le clergé diocésain. Les effectifs des classes sont surchargés, rendant le travail scolaire pénible. En 1957, le P. Jean-Pierre retrouve avec joie sa chère thébaïde de Miribel. Une seconde étape de douze ans l'y attend (1957-1969). A la fermeture de l'alumnat, le P. Morand Kleiber, Provincial, l'envoie à Mongré (Rhône). Malgré sa longue expérience de professeur, le P. Jean- Pierre y rencontre des difficultés d'adaptation, le régime d'un collège étant assez différent de celui des petits séminaires. Il continue de réserver une partie de ses congés scolaires pour les petites paroisses de Saint-Pierre et de Saint-Hugues de Chartreuse. Egal à lui-même, toujours compagnon agréable, excellent professeur peut-être méconnu par ses élèves d'un autre genre, le P. Jean-Pierre ne fait que passer à Mongré. Nommé en septembre 1969, il meurt brutalement le vendredi 3 avril 1970, à l'âge de 57 ans, foudroyé par un infarctus du myocarde. La veille au soir, se sentant fatigué, il avertit le P. Raphaël Steyer qu'il ne prendra pas son repas en communauté. Le lendemain matin, son confrère, allant prendre de ses nouvelles, le trouve mort. Cette fin si brusque est un peu à l'image de sa vie, détachée, sans bruit, sans éclat extérieur, toute tendue vers l'intérieur. La dépouille mortelle est déposée dans un cercueil de zinc avec scellés. Une première cérémonie religieuse a lieu le lundi 6 avril à la chapelle de Mongré, à l'issue de laquelle le cercueil, porté par quatre prêtres célébrants, est accompagné par une haie d'honneur formée par les élèves de seconde jusqu'au fourgon funèbre venu de Drusenheim. Une seconde cérémonie se déroule le lendemain, mardi 7 avril, dans l'église du pays natal. Le corps est inhumé dans le cimetière de Drusenheim.

Victor STEMMELIN

1912-2005

 

Originaire d’Alsace, il suit le cursus de formation des Assomptionnistes de la province de Lyon à l’époque : Scherwiller, Miribel, Nozeroy, Lormoy, et comme ceux de sa génération, il est mobilisé en 1939. Fait prisonnier, il s’évade, rejoint la zone sud et termine sa théologie à Layrac. Son premier poste est à l’orphelinat de Douvaine, puis il s’insère dans la communauté qui a en charge le secteur pastoral de Cevins (Tarentaise), avant de se voir nommer en Algérie à la paroisse St Ambroise de Bône, près du collège que nous venions de fonder. Comme dans ses postes précédents, il y est très apprécié, y compris des musulmans. C’est sans doute grâce au respect qu’on lui manifeste qu’il échappe à une fusillade. A son retour d’Algérie, après l’indépendance, il passe une année à Marseille (paroisse du Rouet) avant de rejoindre celle de Scherwiller où il restera jusqu’à l’âge de 75 ans. Il passe les sept premières années de retraite à Souffellweyersheim et rejoint Lorgues en 1999. C’était un homme bon, dévoué, généreux, ayant un réel esprit missionnaire, préoccupé de ceux qui ignoraient l’Evangile. Il est décédé à St Sigismond le 4 septembre, à l’âge de 93 ans.

Gordien (Marcel-Alphonse) THOUVENEL

1910-1974

 

Religieux de la Province de Lyon         

Parcours de vie     
Marcel-Alphonse Thouvenel est né le 16 mai 1910 à Schiltigheim, banlieue de Strasbourg (Bas-Rhin). C'est à l'alumnat de Scherwiller (Bas-Rhin) qu'il fait la connaissance de l'Assomption. Il fait partie des premières générations d'alumnistes qui y sont scolarisées (1921-1925). Il poursuit ses études secondaires à l'alumnat de Notre-Dame du Rosaire à Miribel-les-Echelles (Isère), de 1925 à 1927. Sous le nom de Frère Gordien, le P. Savinien Dewaele lui donne l'habit, le 30 octobre 1927, au noviciat Saint- Jean à Scy-Chazelles (Moselle) où il prononce ses premiers vœux, le ler novembre 1928. Le Frère Gordien étudie la philosophie à Saint-Gérard (1928- 1931). Après son temps de service militaire (1931), il est envoyé à l'alumnat de Davézieux (Ardèche), de 1932 à 1933, où il prononce ses vœux perpétuels le 11 février 1933 (1). Puis ce sont les études de théologie au scolasticat Saint-Augustin à Lormoy (Essonne), de 1933 à 1937, où il est ordonné prêtre le 21 février 1937. A la rentrée scolaire 1937-1938, le P. Gordien inaugure un long temps d'enseignement à l'alumnat de Saint-Sigismond (Savoie), où il demeure plus d'une vingtaine d'années (1937-1961), pour la classe de 4ème (2). On lui connaît aussi un temps d'enseignement à l'alumnat de Scy-Chazelles (1961-1966) avant son retour à Scherwiller. En 1970, il quitte la maison pour assurer l'aumônerie du couvent des Bénédictines de Ottmarsheim (Haut-Rhin). Loin de se considérer comme rejeté de Scherwiller, il y revient aussi souvent que possible et avec plaisir. Ces passages en communauté lui sont très agréables. Ceux à qui il se confie savent qu'il souffre un peu de son isolement. Il conserve son régime de vie de ferveur et de régularité. Levé tôt, il consacre à la méditation les premiers moments de sa journée.
Au moment de célébrer l'Office, il n'y a guère que la retransmission en direct d'un match de football pour lui faire différer de quelques minutes la partie du bréviaire qu'il veut prier. Il meurt à Ottmarsheim le 29 juillet 1974. Ses obsèques sont célébrées le jeudi ler août 1974 en l'église de Scherwiller où se sont rassemblés parents, amis, paroissiens de Scherwiller, d'Ottmarsheim et de Schiltigheim et une vingtaine de religieux, représentants les communautés assomptionnistes. La célébration est présidée par le P. Clément Raesch. Le P. Gordien repose au cimetière de Scherwiller, non loin de l'alumnat où il a enseigné dans la dernière partie de sa vie

Portrait d'un religieux enseignant       
L'apostolat du P. Gordien a été consacré entièrement à l'enseignement en alumnat et à la formation de futurs prêtres. Ses anciens élèves se souviennent de l'intérêt qu'il savait leur communiquer pour la connaissance des langues mortes (latin et grec) et du français, les matières de base de la formation classique. Mais sa grande passion fut la recherche de la perfection dans le plain-chaint et d'une liturgie célébrée avec ferveur et beauté. On admirait sa belle voix. On souffrait aussi quelque peu aux longues répétitions de chant où les mélodies et les rythmes n'étaient à ses yeux pas toujours conformes à ses canons. On le savait aussi capable de piquer de saintes colères qui ne laissaient pas de rancune. Au contraire on parlait toujours avec sympathie de ce religieux dans les villages de Savoie et de Haute-Savoie où il se déplaçait à bicyclette. La qualité du relief de montagne de ces régions et la taille du Père Gordien donnaient à l'exercice un réel mérite. De nombreuses familles appréciaient ses visites, sa simplicité naturelle, la grande facilité avec laquelle il tissait des liens d'amitié. Ne restait-il pas souvent en relation épistolaire avec de nombreux anciens élèves? Bien qu'il ait passé presque toute sa vie dans les alumnats, il n'a pas réussi à accepter les changements ou les mutations inévitables que l'évolution des temps y apportait et cela sans doute lui a causé de réelles souffrances. D'après le P. Maurice Métral.

Albert (Anselme-Maxime) VONROSPACH

1913-1999

 

Religieux de la Province de France     

Etudes et premières armes       
Anselme-Maxime Vonrospach est né à Albé, village alsacien au fond de la vallée de Villé (Bas-Rhin), le 29 mai 1913. Il est le sixième enfant d'une famille paysanne à la foi très solide qui en comptera dix. Anselme entre à l'alumnat de Scherwiller (Bas- Rhin) en 1924 et à celui de Miribel-les-Echelles (Isère) en 1928. Il prend, l'habit religieux, sous le nom de Frère Albert et la conduite du P. Savinien Dewaele, au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), le 12 octobre 1930. Profès le 13 octobre 1931, il reste sur place pour les études de philosophie. Après son service militaire à, Nancy (Meurthe-et-Moselle) de 1934 à 1935, il se rend à Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. Il y est reçu à la profession perpétuelle, émise le 21 novembre 1936, et il y est ordonné prêtre par Mgr Pie Neveu, le 26 février 1939. Mobilisé en 1939, le P. Albert est nommé aumônier dans un hôpital militaire. Il devient ensuite vicaire à Maranville, dans la Haute-Marne, pendant un an.     

Au service de la jeunesse

De 1941 à 1969, le P. Albert est affecté dans des maisons de formation de l'ex-Province de Lyon. En 1941, il est nommé professeur au collège de Briey (Meurthe-et-Moselle). En 1951, il passe au service du collège de Mongré à Villefranche-sur-Saône (Rhône). En 1955, il devient supérieur de l'alumnat de Miribel-les-Echelles et en 1958 conseiller du Provincial de Lyon. Religieux très avenant, sensible, il se montre tout à fait à l'aise et adapté dans ce service des vocations. En 1959, un accident dont le souvenir va le hanter jusqu'à la fin de ses jours, coûte la vie à Christian Vasseur à cause d'une chute mortelle à la descente du Grand Som en Chartreuse. Malgré un début de campagne de presse, le Père Albert est innocenté, Page :351/351 sa responsabilité dégagée, mais son moral en prend un coup. Il quitte les lieux. Il devient supérieur à Mongré où il se soucie beaucoup de l'animation spirituelle des jeunes. Le P. Michel Zabé se souvient: « je puis témoigner du zèle que le P. Albert avait à les rendre proches de Dieu. Nous nous répartissions la responsabilité de la prière des grands. Ce n'était pas toujours facile de rendre vivante et actuelle une telle expression de foi chaque matin! je ne dis pas que nous avons réussi, mais au moins nous cherchions à ne pas perdre ceux qui nous étaient confiés. C'était tout de suite après le Concile de Vatican Il. Il nous fallait vivre cette période de transition entre une tradition figée et une expression de la foi plus vraie. Ce ne fut pas sans problèmes ni tensions de la part de bien des familles ». En 1968, le P. Albert est nommé supérieur à l'alumnat de Scherwiller qui avait alors du mal à préserver sa vocation, étant donné les évolutions sociales et religieuses. Il estime la tâche au-dessus de ses forces et demande à partir au bout d'un an (1)        

Aumônerie en Suisse. Fin de vie en Alsace    

Avec l'autorisation de ses Supérieurs, voilà le P. Albert redevenu le P. Anselme dans le Jura suisse, d'abord aumônier d'un hospice à Saint-Ursanne, puis vicaire à Porrentruy (1970-1973) et enfin desservant de Bressaucourt. En 1987, il rejoint la communauté de Souffelweyersheim (Bas-Rhin). Il doit la quitter à cause de ses infirmités en février 1996. Le P. Michel Zabé, alors Vice-Provincial de l'Est, évoque ainsi sa dernière visite chez les Frères de la Charité à Strasbourg où le P. Anselme est soigné: « Dans son fauteuil, il ne sait plus que dire oui ou non aux questions que je lui pose. Je comprends ce qu'est le chemin du serviteur entré dans la pauvreté humaine, mais invisiblement soutenu par Dieu. Il ne peut plus hausser le ton ni faire entendre sa voix sur la place publique, mais là, faible parmi les faibles, pauvre parmi les pauvres, il reste le témoin de la fidélité de Dieu qui ne cesse de l'accompagner toute sa vie ». Le P. Anselme rend son âme à Dieu au matin du dimanche 28 février 1999, alors qu'est prévue pour l'après-midi la célébration de ses 60 ans de sacerdoce. Ses obsèques ont lieu le 3 mars à Souffelweyershelm où il est inhumé

(1) Extrait de l'homélie, le jour des obsèques, du P. Michel Kubler, neveu du P. Anselme

Libermann (Albert-Joseph) WEISSHAAR

1897-1991

 

Religieux de la Province de France     
Un destin marqué par les frontières   

Albert-Joseph Weisshaar est né -le 14 mai 1897 à Altenstadt, un petit village du nord de l'Alsace qui se trouve alors sous la domination allemande depuis la guerre de 1870. Issu d'une famille de 7 enfants, il ne peut poursuivre, malgré son désir du sacerdoce, les études secondaires nécessaires à sa préparation. Grâce à sa ténacité, à son intelligence et à sa piété, il connaît le chemin de l'Assomption par son cousin homonyme, le Frère Libermann (1888-1913). C'est ainsi qu'il entre à l'alumnat de Zepperen en Belgique (1910-1911) avant de passer à Bethnal Green (Londres 1911-1914). C'est là que le surprend le déclenchement de la première guerre mondiale. En tant que sujet allemand, craignant des difficultés avec les autorités anglaises, il doit partir pour Ascona en Suisse achever ses humanités (1914- 1916). Le 15 octobre 1916, il prend l'habit au noviciat de Notre-Dame de Lumières (Vaucluse), en reprenant le prénom de religieux de son cousin, décédé depuis 1913, qui est celui du restaurateur de la Congrégation du Saint-Esprit, déclaré vénérable en 1910. Il y prononce ses premiers vœux, le 15 octobre 1917. Il passe ensuite à la maison d'études de Bourville (Seine-Maritime) pour la première année de philosophie (1918-1919) avant de rejoindre Taintegnies (1919-1920). C'est dans son Alsace natale, redevenue française, à Scherwiller (Bas-Rhin) où il participe à la fondation de l'alumnat, qu'il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1920. En 1921 il retourne en Belgique, fait sa théologie à Louvain (1921-1925) et y est ordonné prêtre le 26 juillet 1925

Au service des vocations 
Le ministère du P. Libermann commence à l'alumnat de Scherwiller où il enseigne de 1925 à 1933 le français, l'allemand, le chant et la liturgie. En janvier 1933, il est nommé supérieur de la communauté de Scheidegg en Bavière et maître des novices des Frères coadjuteurs. A l'automne de 1935, il est professeur à l'alumnat de Scy-Chazelles (Moselle). Proche de la ligne Maginot, la maison est fermée aux jeunes à l'été 1939. Alumnat et scolasticat sont occupés par la Direction régionale de la S.N.C.F., repliée de Metz. Trois religieux dont le P. Libermann, mobilisé sur place, restent pour surveiller meubles et immeubles. Le 20 juin 1940, l'armée allemande occupe le village et les religieux sont expulsés dans les semaines qui suivent. Prudent, le P. Libermann gagne l'Isère et devient aumônier d'une maison d'enfants, à Villette, près de Saint-Laurent du Pont. Bien des événements lui ont été pénibles qui le poussent à demander son intégration dans le clergé séculier de Grenoble. 'Le P. Gervais Quenard le réconcilie avec son passé et lui assure la confiance de l'Institut. Le P. Libermann est le premier en janvier 1945 à Scy à se dépenser pour remettre les lieux en état. Il va y passer encore douze ans comme professeur et sous- prieur. De 1957 à 1963, il est supérieur de l'alumnat de Vellexon (Haute-Saône). Il retourne ensuite à Scherwiller ou il enseigne jusqu'en 1970.

Au service des personnes âgées 
À 73 ans, toujours énergique, le regard pétillant dans sa silhouette fine, il refuse de prendre sa retraite et s'engage comme aumônier dans un centre de personnes âgées, à Saint-Ursanne, petite bourgade d'une verte vallée du Jura suisse. Il y reste 13 ans. En 1983, le P. Libermann est rapatrié dans son Alsace originelle et rejoint la communauté de Souffelweyersheim. Le poids des ans est de plus en plus lourd. Sa santé exige des soins assidus. Il est conduit à Lorgues (Var) le 4 mars 1990. Il s'y dit heureux, bien entouré, mais ne quitte plus sa chambre. Il s'y éteint paisiblement dans la soirée du 17 octobre 1991, dans sa 95ème année. Ses obsèques sont célébrées le surlendemain. Le P. Albert Heckel prononce l'homélie en rappelant le parcours exceptionnellement long d'un religieux dont l'engagement remonte il y a plus de 74 ans

Le Père André WENGER (1924-2012)

 

Père André Wenger

 

André Wenger naît le 7 juin 1924 à Rohrwiller. (Il était cousin du père Antoine Wenger, rédacteur en chef du journal La Croix, décédé en 2009). Il fait ses études chez les assomptionnistes à Scherwiller et à Miribel, où il effectue son noviciat en 1944. Après ses 1ers voeux à Valpré le 11 novembre 1945, il étudie la philosophie à Layrac et à Scy, puis la théologie à Valpré. Il prononce ses voeux perpétuels le 21 novembre 1948 et est ordonné prêtre à Lyon le 12 février 1951 par Mgr Gerlier. Jusqu'en 1957, il est professeur à Scherwiller, puis au collège de Bône, en pleine guerre d'Algérie, jusqu'à 1962. De retour en Alsace, il est nommé supérieur de l'alumnat de Scherwiller de 1962 à 1972. De 1972 à 2004, il prend la direction des pèlerinages Notre-Dame du Salut, dont le siège est au 26, bd de l'Orangerie à Strasbourg. Il organise ainsi de nombreux pèlerinages à Lourdes, mais aussi en Terre Sainte et dans les hauts lieux spirituels européens. Au moment de sa retraite, tout en faisant de nombreux remplacements dans les paroisses, il intègre la communauté Strasbourg-Santé rue des Francs-Bourgeois avec les pères Denis Ledogar et Alain Fontaine. Souffrant, il rejoint en 2010 l'Ehpad Sainte-Croix à Neudorf, avant d'être transféré le 27 juin 2012 à l'Ehpad des Assomptionnistes à Albertville, où il s'éteint le 24 décembre 2012. Ses obsèques ont eu lieu sur place le 27 décembre, mais une messe sera célébrée en sa mémoire dans son village natal le 4 janvier 2013 à 20h.

 

Louis HOLDER

 

Antoine Wenger (1920-2009)

Scientifique de formation, journaliste par obéissance, puis avec passion, diplomate par goût, c’est ainsi qu’on peut présenter Antoine Wenger. Ses biographes ont déjà évoqué un parcours hors du commun. Ses travaux sur les Pères de l’église grecs et ses découvertes, ses relations de confiance avec le Patriarche Athénagoras, les papes Jean XXIII et Paul VI, le rôle qu’il fit jouer à La Croix durant le Concile aux séances duquel il a été le seul journaliste à participer et durant la guerre d’Algérie, son rôle de conseiller des ambassadeurs de France auprès du Saint Siège et de la Russie, son amour de ce pays, dont il continuait à lire régulièrement la presse, les relations entretenues avec divers responsables religieux ou politiques, les missions plus ou moins secrètes qui lui ont été confiées. Mais l’essentiel doit aussi être souligné : il a été un religieux, qui est resté attaché à l’Assomption en toutes circonstances, retrouvant avec humilité et plaisir la vie communautaire, aimant l’Eglise et le monde d’aujourd’hui, travaillant passionnément à l’unité des croyants. Antoine Wenger est décédé à Lorgues le vendredi 22 mai, à l’âge de 89 ans.

 

 

Bregler Jean Alfred

( 06/08/1922  - 06/05/2019)

Jean est le 2èmed'une fratrie de 7 enfants. Les parents étaient de petits cultivateurs, avec une parcelle de terre où ils cultivaient l'orge, le blé, le tabac et un peu de vigne.  Jean perd sa maman en avril 1934, il n'a que 12 ans. Il commence à faire la cuisine et s'occupe un peu de ses frères et sœurs. Mais très vite est accueilli à Scherwiller où il restera 4 ans.

Dès cette époque il perçoit que l'Assomption va devenir sa nouvelle famille, il s'y trouve heureux et bien soutenu. Il me disait « J'ai pris l'Assomption à cœur dès l'alumnat » Il poursuit le cursus habituel de tous les alumnistes et rentre au noviciat en 1941 à Prigonrieux. Il ne fera sa première profession que le 29 sept 1943, car entre-temps en 1942-43 il est sur les chantiers de jeunesse au Pic du Midi et à Toulouse. De 1943 à 1945, il fait sa philosophie à Layrac et en 1945-46 sa théologie àLormoy, puis à Scy-Chazelles et Valpré, où il sera ordonné prêtre le 11 février 1949.

Deux grandes missionsont accompagné sa vie religieuse : l'enseignement pendant25 ans et l'aumônerie d'hôpital à peu près aussi pendant 25 ans. En 1949 commence pour Jean Alfred une longue activité d'enseignant. Sa première nomination est l'orphelinat de Douvaine pour dix ans, il se donne à fond auprès de ces enfants. Enseignant, éducateur, il participe aussi à la mise en forme physique. Passionné de foot, il joue aussi dans l'équipe de la ville de Douvaine. De 1960 à 63, il rejoint le collège d'Alzon à Bôneen Algérie où il enseigne le français et l'allemand. En 1964 il est une année à Vellexon, puis à Scherwiller jusqu'en 1976. Comme enseignant, me disait-il, « j'ai eu la joie d'essayer de transmettre ce qui m'avait été donné, j'aimais beaucoup les enfants, il fallait que je redonne tout. »

A partir de 1976,c'est une nouvelle mission qui va lui être confié. Jean est invité à Marseille comme aumônier d'hôpital. Il n'y reste pas longtemps, car la communauté de Strasbourg le sollicite aussi comme aumônier d'hôpital et vicaire de la paroisse St Maurice. Pendant 15 ans il assure en même temps l'aumônerie d'une clinique et l'aumônerie des sœurs du Bon Pasteur. En 1992,Jean rejoint la communauté de Souffelweyersheim, où il assurera le service de supérieur jusqu'en 1999. Sa santé est alors assez fragile : bronchite chronique, polyarthrose, et grande fatigue. Cela ne l'empêche pas de continuer ses visites régulières auprès des malades du quartier et d'assurer quelques messes paroissiales. Cependant le 6 novembre 2005,Jean Alfred rejoint la maison de repos de Lorgues, la fatigue est de plus en plus importante, mais Jean reste un compagnon très agréable. Quand il a fallu quitter la maison de la rue Saint Honorat et rejoindre l'EHPAD de Notre Dame des Anges, Jean a accepté très facilement ce transfert. 

Le 23 juillet 2015,il rejoint notre maison de Notre-Dame des Vignes àAlbertville. On nous l'avait annoncé comme très fatigué et finalement son transfert a été pour lui, comme un regain de vitalité. A Notre-Dame des Vignes il retrouve une communauté, avec la possibilité d’une vie de prière régulière, cela lui manquait beaucoup à Lorgues. Il s’adapte bien au rythme de la maison, participe aux rencontres communautaires, mais l’âge et la fatigue sont là. Il suit les matchs de foot de Strasbourg à la radio, car la télé le fatigue trop. Le mercredi 17 avril, un 1er AVC le frappe et un 2ème le 29. Très rapidement il rejoint ceux qu’il a aimés et qui l’ont précédé. Entre les mains du Seigneur il a remis son souffle le 6 mai 2019 dans sa chambre de Notre Dame des Vignes. 

 

 

Alphonse LIEBHARD

1942 - 2020

 

 

Monsieur l’abbé Alphonse LIEBHARD, né le 20 octobre 1942 à Strasbourg, d’une famille originaire de Sélestat. Il grandit dans le quartier du Wacken. Au décès de sa mère, alors qu’il est jeune adolescent, il est pris en charge par sa tante. Il effectue les études secondaires chez les Pères Assomptionnistes, dans les alumnats de Scherwiller et de Miribel, puis rejoint le séminaire Saint-Thomas pour le deuxième bac avant d’entrer au grand séminaire et à la faculté de théologie en octobre 1964. Les études sont interrompues par le service militaire, qu’il effectue à Toul, puis à Tours. Il est ordonné prêtre le 28 juin 1970 en la cathédrale de Strasbourg par Mgr Elchinger, qui le nomme vicaire à Illkirch-Graffenstaden. Quatre ans plus tard, il est envoyé à Obernai, toujours comme vicaire, où il prend en charge l’aumônerie des lycées et collèges. Il entre dans le ministère curial en 1982, prenant en charge la paroisse Notre-Dame de Saint-Louis. Il la quitte en 1989 pour devenir curé de la paroisse Sainte-Geneviève de Mulhouse. Il effectue un court passage, comme curé, à la paroisse du Christ-Ressuscité de Strasbourg, entre septembre 1997 et août 1998, avant d’être nommé curé des paroisses de Neuwiller-lès-Saverne, Weiterswiller, La Petite Pierre, Bouxwiller et Kirrwiller. Il s’y fait notamment remarquer par ses visites originales de la collégiale. En 2008, il devient prêtre coopérateur de la communauté de paroisses du pays d’Erstein, en résidence au presbytère d’Osthouse. Il y reste après la retraite, qu’il prend en septembre 2019, continuant de rendre des services pastoraux.  Il célèbre son jubilé de 50 ans d’ordination à Gerstheim en août 2020. Atteint depuis plusieurs mois par un cancer, il décède au presbytère d’Osthouse dans la nuit du 23 au 24 septembre 2020. Pour des raisons liées à la pandémie, ses obsèques sont célébrées dans la grande église d’Erstein le mardi 29 septembre.