Pelerinage en ROUMANIE, Mai 2012.

      Un groupe de 32 personnes proches de l'Assomption ont fait un circuit-pelerinage en Roumanie sous la houlette de notre ami Michel Kubler (ancien rédacteur en chef de "la Croix" et actuellement directeur du centre d'études byzantines de Bucarest) pour visiter les différentes communautés assomptionnistes et découvrir la beauté et la richesse des monastères orthodoxes et des hauts lieux de la culture roumaine. Ici devant l'église de la paroisse assomptionniste de Margineni avec quelques enfants du lieu.    

 

Compte-rendu du Pèlerinage en Roumanie 

du 11 au 20 mai 2012

(réalisé par MADO) 

 

 

 

Vendredi 11 mai 2012

 

PARIS-Aéroport de ROISSY

Il est 7h, après une bonne nuit, sans déjeuner,-on trouvera bien à l’aéroport- nous regagnons le hall du terminal 3 pour prendre le « shuttle » direction terminal 2. Nous arrivons à 7h30 et nous attendons. Le pointage est effectué ainsi que la distribution d’un sac ICTUS, en coton bio, rouge, par famille, contenant des informations sur la Roumanie, entre autre « le petit futé » à lire dans l’avion. Nous allons zone 5 d’enregistrement pour les valises, puis à la porte F 50 pour attendre le vol AIR France de 10h25 pour Bucarest.

Nous passons la porte « F50 » à 10h pour entrer dans l’avion A 320. Le décollage a lieu avec 20 mn de retard. Le trajet est court (environ 2h40) et nous avons un décalage horaire (+1h). Nous avons droit à un repas ou plutôt un sandwich, type SNCF mini, avec une boisson. C’est léger mais ça ira bien.

 

Il est 14h40 (au lieu de 14h15 prévu) avec 28°C quand nous débarquons à l’aéroport «Henri Coanda » de BUCAREST. Le retard pris va se répercuter sur notre arrivée à l’hôtel vu le long trajet. Le père Michel KUBLER nous accueille avec la guide, Nicoleta et le chauffeur Luciano (Lucien). Nous attendons un peu tandis que Michel donne ses instructions car il ne nous rejoindra que le dimanche très tard après la profession de foi des enfants de sa paroisse. Il a toujours autant d’humour et les embrassades vont bon train.. Nous prenons l’ascenseur pour rejoindre quelques mètres plus loin notre car, rouge, facile à repérer. En attendant les valises, quelques-uns en profitent pour faire le change à taux zéro pour avoir de l’argent roumain (des « lei »).

Nous montons rapidement dans le bus car le trajet pour rejoindre BLAJ est de 4 à 5 heures. Nous dînerons en court de route. La guide évoque un peu sa vie et l’acquisition de la voiture de ses parents en 1974 sous CEAUSESCU. Elle parle de DACIA et de SANDERO. Le parc automobile a plus de 8 ans. Elle nous apprend à dire « bonjour » et « bonsoir » en roumain. Les Roumains sont innovateurs dans l’aviation en référence au nom de l’aéroport.

Roum : origine d’un berger qui veut dire la « joie ». BUCAREST est aussi appelée « Petit Paris ». Ses quartiers anciens datent du 19ème siècle. Bucarest, avec les nombreux appartements a été construite par les communistes permettant de loger les ouvriers. Sur le chemin se trouve un immense lac de plusieurs hectares. Tout au long du trajet, Nicoleta commente ce que nous voyons : la maison de la presse, comme à Moscou, construite par la presse communiste de l’époque, le musée du village de 1936 et toutes les maisons qui le composent ont été apportées sur plus de 20 hectares, l’arc de triomphe, avec six rues qui se rejoignent, comme à Paris, l’ambassade des USA... Nous sommes sur un grand boulevard –Champs Elysée roumains- où il y a beaucoup d’arbres. En juillet, ce boulevard est fermé, pas de circulation automobile, afin de le laisser libre pour la pratique du sport. Nous voyons deux musées, l’un à droite, l’autre à gauche détenant toutes les traditions rurales de Roumanie.

Il y a de grands immeubles anciens, type communiste et des modernes de plus de 12 étages, les tramways et trolleys bus sillonnent la ville comme en Russie. Nous passons le nouveau pont construit à cause du nombre croissant de voitures. Il a été inauguré il y a 6 mois. Après le pont, la rivière Dambovita coule tranquillement. Ceausescu a transformé la ville en ville industrielle avec les habitants venus des villages alentours.

Il y a beaucoup de circulation et encore 4 à 5 heures de route ! Un arrêt est prévu à la sortie de BUCAREST dans un centre commercial pour s’acheter un casse-croûte afin de tenir jusqu’au dîner. C’est «AUCHAN» : quelques achats et passage aux toilettes. C’est comme en France, sauf que nous payons en « lei » soit 1 € = 4,13 lei. Puis à 17h nous prenons l’autoroute vers CLUJ. Nous ferons une halte à SIBIU, à 300 km de là pour voir un monastère.

En 2007, la Roumanie entre dans l’Europe. SIBIU est une très belle ville avec un vieux centre où nous dînerons. Une rapide visite extérieure au monastère qui est fermé quand nous arrivons. Nicoleta survole le programme 

Nous irons à CLUJ, 400 000 habitants. La TRANSYLVANIE est l’une des plus belles et grandes régions de Roumanie. Le MARAMURES est un pays de traditions bien respectées où nous visiterons des églises en bois, peintes, visite du cimetière de SAPÂNTA où la mort est une continuité vers la vie ; traverser les Carpates et ses forêts ; découvrir trois régions, la Moldavie, la Transylvanie et la Bucovine. Les nombreux monastères de Bucovine comptent 300 moniales.

Nicoleta, continue à parler du programme et s’interrompt pour signaler les puits de pétrole et des nombreuses raffineries. Nous aurons la visite d’un orphelinat, de la ville de BRASOV, ville fortifiée que nous pourrons parcourir, la rencontre avec les assomptionnistes, visite de BUCAREST en bus puis à pied dans le centre ville, restaurant dans un parc près du lac. Chaque matin le programme du jour sera détaillé. Nous serons aussi hébergés au monastère des Carmes en cours de pèlerinage.

Sur la route, énormément d’acacias en fleur, ça sent bon. Les Roumains installent des ruches proches de ces arbres et font du miel d’acacias qu’ils vendent sur le bord des routes. Depuis un moment nous franchissons les Carpates et beaucoup de virages de montagne, il est un peu plus de 19h.

La Roumanie compte 23 millions d’habitants, se compose de 41 départements plus Bucarest avec 2 millions d’habitants et sa superficie est de 238 000 km2 soit la moitié de la France. Elle est entourée de l’Ukraine, de la Hongrie, de la Serbie, de la Moldavie indépendante et de la mer Noire. Le pays comprend 31% de montagnes dont les Carpates. (Charles d’Angleterre a acheté trois maisons en Transylvanie). La faune et la flore sont bien conservées grâce au communisme car pas de vente ni de coupes de bois comme actuellement. Des ours et des aurochs subsistent encore ; le Danube coupe les Carpates en deux. La vigne est cultivée sur près de 33% de collines calcaires. L’énergie hydroélectrique est fournie à 80% par les nombreuses rivières. Les plaines au sol fertile (tournesol, colza, maïs) occupent 36% du territoire.

Plus de 17 000 moines et moniales vivent dans les nombreux monastères situés dans les collines. Les cigognes sont très présentes et nichent très souvent en haut de poteaux électriques. Le Danube est la frontière naturelle et se jette en mer Noire par un delta en zone protégée (Commandant Cousteau). On y trouve des esturgeons, des roseaux et tous les oiseaux du monde viennent s’y réfugier. Le littoral de la mer Noire s’étend sur 247 km et est exposé à l’Est avec des plages de 500 m de large. Beaucoup de personnes viennent du monde entier dans les nombreux centres gériatriques fondés par une doctoresse roumaine. Il y a aussi de nombreuses stations balnéaires.

La religion orthodoxe est majoritaire à 87% et a son propre patriarche. Les protestants représentent 5%, les catholiques 4%. Quant à la population, elle est constituée de 87% de roumains, 7% de Hongrois et 2% de gitans, gens du voyage qui ne s’intègrent pas ou peu dans le pays ce qui crée souvent des problèmes.

Nous faisons une halte à 19h40 où nous entrons, par une allée d’arbres, au monastère de COZIA, construit à la demande de Michel le Vieux, prince de Roumanie. Après une demie heure de visite dans ce lieu très reposant avec une fontaine au milieu, nous reprenons la route, il est tard et nous sommes encore loin de BLAJ.

 

Le peuple roumain s’est constitué au 1er siècle après JC avec les Romains et les Daces. Le nord de la Moldavie s’appelle la Bucovine. Cet ancien territoire s’appelait « Dacia Félix » car habité par les descendants des Daces, peuple monothéiste. Ils étaient agriculteurs, cultivaient de tout et récoltaient le miel. « Félix » signifiant fille heureuse.

Le sous-sol roumain est riche, il produit beaucoup d’or, d’eaux thermales et minérales ainsi que de divers minéraux. L’élevage de moutons se pratique partout et les bergers viennent jusqu’aux bords des routes. La langue d’origine varie selon les régions, en fonction des pays limitrophes : romanche, slave, mais principalement latine. Il faudra attendre 2000 ans après JC pour que les quatre régions essaient une unification, elle ne sera réalisée qu’en 1918. C’est le jour de l’unification, le 1er décembre 1918, que le roi Ferdinand est entré en guerre contre l’Allemagne.

À la seconde guerre mondiale, le roi Carol II ne veut pas s’engager mais le maréchal Antonescu, contre le gré du peuple, autorise l’Allemagne à pénétrer en Roumanie. Cependant l’insurrection fait chuter le maréchal et le peuple se bat aux côtés de l’URSS contre l’Allemagne. Beaucoup de juifs et de tsiganes ont été déportés. En 1947, le roi Michel a dû s’exiler et c’est un communiste qui a été nommé.

C’est à partir de 1980 seulement que tout se complique. En effet, Charles de GAULLE remet la médaille de président communiste démocratique à CEAUSESCU ! C’est alors que le peuple s’appauvrit. En 1989, tout le privé est à reconstruire car le communisme employait, pour l’État, tous les Roumains, d’où une chute terrible.

La route est longue et pas très bonne. Nous avons roulé jusqu’à SIBIU et dîné à l’ « hôtel continental », très chic avec un repas excellent et apprécié à cette heure tardive ! (potage aux brocolis, bœuf braisé et riz, ensemble de légumes crus de tomates, salade, choux, gâteau à la crème mystère au chocolat).

Après le dîner, vers 22h, quelques-uns ont visité avec Nicoleta la vieille ville médiévale. D’autres sont restés proche du bus, sous une nuit sereine, à se reposer. Il faisait vraiment bon. Nous repartons vers 23h en direction de BLAJ. La route est en travaux, peu large avec souvent de fortes dénivellations, des fossés et parfois un vrai chemin de traverse mais notre chauffeur a été stoïque et prudent jusqu’au bout.

Finalement, nous arrivons à une heure du matin à l’hôtel « Manprésident » de BLAJ. C’est une pension où nous sommes accueillis par le frère ANTOCI. Malgré la fatigue, nous récupérons nos valises que nous montons dans la chambre au 1er étage sans ascenseur. C’est une grande chambre avec trois lits, une TV et un réfrigérateur très discret. Une large salle d’eau avec un douche, un lavabo et un WC. Ici, au moins, il y a de la place pour ouvrir les valises ! Je cherche ma pile électrique car les lampes de chevet n’ont pas de prises à proximité pour les brancher. Malgré le bruit régulier des trains qui passent peu loin de l’hôtel, nous tombons dans les bras de Morphée !

 

 

Samedi 12 mai 2012

 

Il est 6h30, heure locale. Le soleil est levé et les montagnes sont juste en face, c’est calme. Le coucou et d’autres oiseaux chantent. Selon la météo, il va faire chaud, il faut donc mettre une tenue adéquate.

Le soleil chauffe déjà. Nous rangeons les valises comme nous le ferons tous les soirs. Le petit déjeuner est prévu au 1er étage dès 8h. Nous allons tranquillement déjeuner (légumes crus, charcuteries, fromages, pain, confiture, beurre, thé, café) puisque nous ne partirons que vers 10h, le chauffeur respectant la réglementation des heures de conduite, ce qui est normal. Ensuite, nous descendons les valises par les escaliers avec autant de mal que la veille et pourtant un seul étage !

Nous nous installons sur la terrasse en attendant l’heure du départ. Un roumain tente de nous vendre des fleurs de colza. Claude lui offre une cigarette qu’il semblait désirer. Il fait bon se détendre avant de reprendre le chemin du pèlerinage. Il reste du temps pour aller visiter l’église orthodoxe de BLAJ, aux peintures magnifiques sous le soleil. Un crochet par le marché, sous les halles, où trônent une grosse quantité de choux et de légumes de toutes sortes. Petite flânerie en prenant des photos à droite et à gauche.

 

10h : départ de l’hôtel avant que la route ne soit coupée pour un cross destiné à tous les âges. La ville de BLAJ date du 13ème siècle et compte 23000 habitants. Cette ville est constituée de 98% de Roumains (Transylvanie). Nous nous arrêtons à la cathédrale de la Ste Trinité de BLAJ, située hors de la ville, près de la place des libertés où se dresse une obélisque. Nous sommes accueillis par un assomptionniste et une historienne qui nous fait un mot de bienvenue. Elle situe la cathédrale à travers les âges. (français pas toujours facile à saisir car accent et résonance). De 1949 à 1989, le régime communiste persécute les catholiques. En 1991, un assomptionniste recréa le retour à la religion catholique.

Nous trouvons une immense iconostase baroque de 1765. Le dragon est le symbole du diable et entre les deux dragons se trouve symbolisée la mort. Sur la porte des diacres, St Stéphan est représenté avec des pierres et de l’autre côté du chœur, une porte représente St Laurent, brûlé. Comme c’est une cathédrale gréco-catholique, le prêtre monte toujours en chaire pour le sermon. La cathédrale a été rénovée en 1837.

Dehors, en face, sur la place de la Révolution, dans le jardin, se trouve la statue de l’évêque Iion INOCENTU (1700-1768), fondateur de cette église.

 

Nous nous dirigeons vers le centre assomptionniste où le père Georges nous fait un petit exposé : (entre temps quelques-uns ont goûté à l’eau de vie du terroir !)

« La région est gréco-catholique avec les assomptionnistes. En 1923, le père Georges était professeur de français et à l’origine de la construction d’un séminaire à Blaj puis ensuite un autre près de Oradea. Il est gréco-romain, en lien avec le lycée gréco-catholique où six jeunes logent au foyer ;il y a aussi le père Bernard et le père Ambroise. Le prêtre choisit, avant ses vœux perpétuels, le célibat ou le mariage. Lorsque la femme d’un prêtre marié meure, il ne peut pas se remarier. La plupart des mariages se font à la cathédrale alors qu’ici, à la paroisse ce sont surtout des sépultures. Le mariage civil est obligatoire avant le mariage religieux mais de plus en plus de concubinage.

Les premières années du collège, les cours de catéchisme sont obligatoires. L’Église latine est allemande ou hongroise donc peu de relations avec l’Église gréco-romaine .Nous trouvons souvent deux églises dans un même village et parfois l’une près de l’autre (orthodoxe et catholique)

Une fois, un patriarche orthodoxe a réattribué une église aux catholiques et en plus, il a communié lors d’une célébration catholique ce qui n’a pas été bien vu dans son milieu.

En fonction du Prince, le peuple prenait la religion du Prince. Chaque nouvel an, a lieu la bénédiction des maisons. Les religieux ont une partie de traitement versé par l’État mais il faut réclamer pour en avoir un peu sinon rien et faire des tas de choses, style management. Actuellement, il manque la génération des 50-60 ans puisque le communisme évinçait les religieux. Sous Ceausescu, les orphelins n’ont pas été vraiment adoptés car ils étaient en mauvaise santé ».

12h : nous reprenons le bus pour aller au lycée où les assomptionnistes ont pu récupérer la chapelle des sœurs : « Casadoir ». L’iconostase a été amputée pour laisser voir l’autel lors des célébrations journalières de messe.

 

Rappel : en 1923, deux assomptionnistes arrivent à BLAJ (un Belge et un Français) dont le père STEFF décédé. En 1951, le père Bernard STEFF a été condamné à cinq ans de travaux forcés près de la mer Noire. Après sa libération, originaire de Nîmes, il retourne chez lui et cultive la terre tous les matins et l’après midi il prie. Après la chute du communisme, il revient dans sa cathédrale roumaine. Il continue sa mission jusqu’à sa mort en 2010. Nous chantons « Christ est ressuscité » en roumain puis récitons le «Je vous salue Marie » en français.

À 12h30, nous nous arrêtons dans la 1ère église faite par les Assomptionnistes : « Casa Domnului » (Maison du Seigneur) aux peintures très spéciales et assez sombres. Il y a une préparation de sépulture. Le cercueil est toujours ouvert pour la prière de la famille et des amis jusqu’à ce que la sépulture ait lieu. À côté se trouve une petite table recouverte d’une nappe blanche où sont déposés une bouteille de vin et un pain.

Derrière le lycée, sur la colline se trouve une sorte de croix en souvenir de la révolution et de la libération du peuple roumain en 1918.

Nous reprenons le bus pour aller déjeuner à l’hôtel restaurant « Manprésident » où nous avons été hébergés la veille. Nous déjeunons au 1er étage où il fait chaud et peu d’aération : (potage à la viande, porc avec purée pommes de terre, gâteaux pommes caramel, eau plate et eau gazeuse. On ne sert pas de café le midi en Roumanie). Une petite pause d’une demie heure avant de repartir pour CLUJ à 100km. Il fait 27°C à 14h30. CLUJ est la plus grande ville de Transylvanie. Nous empruntons la route du vin, beaucoup de vignobles. La production de vin rosé, de vin rouge, de vin blanc est importante. En Roumanie, quand on boit du vin au repas, ce n’est pas une, mais des bouteilles qu’on ouvre ! Nous irons à TURDA, petite ville possédant la plus ancienne saline produisant le sel et utilisée aussi pour la santé. Tous les villages n’ont pas encore tous l’eau courante. Les petites maisons sont de toutes les couleurs, jaunes, vertes, roses, violette, grises…aux toits en fibrociment, très peu de tuiles et encore moins d’ardoises. Construites le long de la route E81, elles sont très modestes.

Une musique douce avec Demis Roussos nous endort, on se sent bien et Nicoleta ne parle plus afin que tous profitent de ces instants de calme de montagne sur une route moins cahoteuse qu’hier. On voit encore de nombreux transports avec des chevaux tirant des chars. Des enfants, des familles entières se déplacent encore avec ce moyen. Ils viennent des villages dans les collines. Nous sommes près des fabriques de verre aussi les produits se vendent souvent sur le bord des routes. Des statues de Remus et Romulus évoquent la souffrance des Roumains.

TURDA, ville de 60 000 habitants, est connue pour sa forte industrialisation et ses fabriques de verres encore en activité. Nous avons aperçu le palais des gitans, construction très spéciale. Après un petit détour, nous tentons, à 15h45 d’entrer aux « Salines » de Turda mais impossible de visiter car il est trop tard, donc retour à la case départ.

Les lieux publics n’acceptent pas les « euros » seulement le « leu » contrairement aux restaurants ou hôtels. Nous circulons dans le centre rénové de Turda. Toutes sortes de religions en Roumanie officient dans leurs propres églises et le dimanche, chacun se répartit sauf pour les musulmans qui prient le vendredi. Il est 16h30 et nous avons encore 30km à faire pour être à CLUJ. Le nom de la ville est écrite en trois langues : hongrois, roumain, allemand (c’est en fonction de la majorité des ethnies). C’est une ville estudiantine qui a donné beaucoup de génies : « la pauvreté donne la richesse intellectuelle ».

Pause WC pour quelques personnes. Des élevages de poissons se font dans de grands lacs. Quand la valeur de l’ « euro » fluctue, le « leu » varie aussi (le « ron » est la nouvelle appellation du « leu »). CLUJ a une cathédrale fortifiée du 13ème siècle. Nous avons vu un bus de la « RATP » immatriculé en Roumanie ! nous verrons aussi l’église catholique St Joseph en construction mais déjà opérationnelle au rez de chaussée. Nous passons devant la cathédrale orthodoxe St Michel située devant la statue, entourée de jets d’eau, du Roi Mathias REX de Roumanie ayant lutté pour la liberté. Nous faisons le tour de la ville avant d’aller déposer les bagages à l’hôtel « Victoria » malgré les insistances du gérant qui gardait une place pour le stationnement.

Nous entrons dans la cathédrale et ensuite quelques-uns avec Nicoleta montent en haut du clocher à plus de 80 m soit 170 marches en bois à gravir et à redescendre ! très bonne gymnastique mais la sécurité laisse à désirer !!!. Ça coûte quand même 5 lei pour monter plus les efforts ! les bâtiments, jaunes et rouge brique, ressemblent à ceux de la Russie. Nous regagnons cette fois l’hôtel « Victoria » récupérons nos bagages. Demain petit déjeuner à 8h et départ à 8h30. Nous descendons à 19h30 pour le dîner dans une vaste et belle salle. (potage, poisson, salade de fruits)

 

Après le dîner, à 20h30, accompagnés de l’évêque gréco-catholique, Mgr Florentin CRIHALMEANU, ( nommé le 6 janvier 1997) nous marchons vers l’église catholique St Joseph toujours en construction. Le sous-sol est aménagé en garage. Le rez de chaussée est occupé par une librairie, des salles pour les « Caritas » et l’église avec un autel. Nous chantons le « Notre Père » dans le chœur. Dans cette zone, les protestants sont majoritaires et veulent imposer le catéchisme aux orthodoxes. Les archives viennent du Vatican pour une exposition dans le hall de l’église. Un palais épiscopal est construit à BLAJ pour l’évêque.

Mgr Florentin nous fait le récit de tous ces prêtres et religieux qui ont souvent payé de leur vie durant le communisme. D’innombrables noms figurent:

Vasile Aftenne à Bucarest (1899-1950), Valeriu Traran Frentu à Oradea (1875-1952), Ioan Sucu de Alba Julia (1907-1953), Tit Liviu Chenezu (1904-1955), Ioan Alexi (1856-1863), Ioan Vanera de Buteasa (1869-1892), mihai Pavel (1873-1879), Ioan Szabo (1879-1911) et la liste est longue : Ioan Bâlan (1880-1959), Alexanderu Russu (1894-1953), Ioan Plescaru (1959-1994), Alexandru Todea (1992-2012), Vasile Hossu (1912-1916), Juliu Hossu (1917-1970), Ioan Chertes (1949-1990), George Guter (1990-2012)…

Sept évêques ont été emprisonnés en Sibérie pendant cinq ans et comme ils étaient maigres et avaient perdus toutes leurs dents, ils ont été soignés en hôpital puis ensuite mis, en résidence surveillée, dans des monastères orthodoxes. Mgr Florentin continue de nous expliquer toutes les hiérarchies des évêques, c’est très intéressant mais un peu long et nous sommes tous plus ou moins « chaos ». nous rentrons un peu « HS » après la balade à pied. Les illuminations du théâtre et de la cathédrale sont très jolies.

 

 

Dimanche 13 mai 2012

 

Le vent souffle et pas de soleil. Il fait frisquet et nous prévoyons une petite laine car ici le temps change vite. Petit déjeuner, toujours aussi copieux (jambon, œufs, fruits, café, thé…) À 8h20, nous apportons les valises au bus. Il fait froid, nous n’avons que 9°C, ça change d’hier où il faisait 27°C dans l’après midi. Départ à 8h45. Nous passons devant la cathédrale St Michel. Nous allons dans le Maramures.

Autrefois, le mariage se faisait le dimanche, jour des vivants alors que le samedi, c’est le jour des morts. Maintenant, les mariages se font le samedi et cela dure de 3 à 7 jours. En ville, on éteint la musique à 23h. c’est la tradition orthodoxe. Nous allons à l’église jésuite pour la messe célébrée en rite latin. Dieu, c’est pour tout le monde et ce n’est pas lui qui a crée des divisions. C’est plutôt à cause de l’argent qu’elles se sont faites la plupart du temps.

Le chauffeur et la guide cherchent l’église car elle n’est pas indiquée et l’endroit n’est pas facile à trouver dans une petite rue et sans clocher : la voilà, pas évident ce lieu !

9h : nous célébrons la messe du jour à la chapelle de la maison des Jésuites. Cette chapelle est très moderne, belle et pourtant très sobre avec une dominante jaune. Après une brève visite des lieux, nous repartons vers 10h15 avec une température de 8°C. Ionnel, séminariste, nous quitte près de la cathédrale St Joseph. On tourne en rond car les panneaux indicateurs sont peu nombreux et nous avons du mal à trouver la direction de l’aéroport. (9°C à 10h40).

Beaucoup d’églises en construction. Dans les églises orthodoxes, la messe commence à 8h et se termine à 12h. la communion au pain béni se pratique à jeun (depuis minuit) sinon, ceux qui ont mangé le matin, assiste jusqu’à la fin pour être bénis par les huiles saintes. Nicoleta raconte l’histoire du monastère de ROHIA:

Un prêtre, Rohia, ayant perdu sa fille, eut une voix qui lui demandait de faire une maison pour la Vierge. Un jour il plante une croix et le lendemain il retrouve la croix en haut de la colline. Étonné, il pense que ce doit être l’endroit. C’est alors qu’est construit le monastère vers 1920. C’est un juif qui s’est converti à la religion orthodoxe qui a dirigé le monastère de Rohia.

Le long de la route, les Roumains vendent des radis rouges longs et toujours beaucoup de moutons dans les prairies. Histoire du radis : «  un villageois fait pousser le plus gros radis et pour l’arracher, il demande à toute la famille, rien n’y fait, il reste bien planté. Il lui faut appeler tout le village pour l’aider à le tirer. Moralité :dans la vie, il ne faut pas vouloir plus qu’il est nécessaire. ». Autre histoire : « un paysan mouilla deux grains de blé puis il pria pour l’un des deux seulement pour qu’il grandisse. Au bout de plusieurs semaines, le résultat fut pareil ce qui veut dire que Dieu est pour tous. »

Dans les mines d’or du Maramures, les fleurs de mines -cristaux d’or- sont découvertes, c’est inestimable. Les orthodoxes pensent que le taux de suicides est important dans les pays où les gens ont perdu le sens de la vie et la perte de la croyance, de l’espoir. Le signe de croix se fait, avec trois doigts, de droite à gauche contrairement aux catholiques. Les trois doigts (pouce, index, majeur) représentent Adam et Ève devant Dieu pour se faire pardonner. Le signe de croix est fait trois fois pour manifester la Trinité. Quand on s’abaisse vers la terre, en faisant le signe de croix et en regardant le Christ, on se rapproche de Dieu : lien entre terre et ciel. Le jeûne dure sept semaines avant Pâques puis trois semaines avant l’Assomption ou Dormition (15 août).

Chaque région a un métropolite qui fait ce qu’il veut dans sa région mais pas ailleurs. L’église a la forme d’une croix car elle représente la croix projetée sur la terre. Il y a toujours confession avant la communion et l’étole est mis sur la tête du fidèle. Cela peut durer quarante minutes. Dans la plupart des villes, les prêtres sont mariés donc pas de prêtres célibataires. Les monastères sont féminins ou masculins mais jamais mélangés. Les églises ou les monastères peuvent recevoir de l’argent de l’État s’ils en font la demande. Les moniales ou moines cultivent la vigne et vont à la pêche. Les moniales ont une heure trente de liberté l’après midi.

La Roumanie a été unifiée après la 1ère guerre mondiale (1918). La Roumanie, de langue latine, est entourée de pays de langue slave et se trouve au carrefour des routes et du commerce. Pour se protéger, les gens faisaient des portes basses ainsi les envahisseurs à cheval ne pouvaient pas entrer. Jusqu’en 1877, la Roumanie est sous domination ottomane et après, elle devient indépendante. L’histoire des musulmans actuelle s’inscrit depuis le 15ème siècle.

Nous passons à DEJ, 35 000 habitants traversée par la rivière Somes. Beaucoup de pèlerinages sont organisés pour visiter les monastères. Nous prenons la direction de BAIA MARE, 89 km, il est 11h30 et 9°C, il pleut.

L’iconostase a 2, 3, ou 4 registres selon la période de construction. Nicoleta rappelle la signification. Une seule fois les femmes peuvent entrer par la porte de l’iconostase, contrairement aux hommes qui ont toujours le droit, c’est lors de la bénédiction de l’église. Les femmes sont à gauche devant la Vierge et les hommes à droite, devant le Christ. Il n’y a pas de chaises et il faut se tenir debout ou être à genoux durant la célébration, seules quelques chaises sont disponibles pour les gens âgés ou malades. La prière du cœur se dit tout bas car le diable n’entend pas que ce qui est dit tout haut : « Seigneur, Jésus… »

Nous roulons sur des routes de montagne (11h45 et 8°C). dans la région de DEJ, les petites églises se ressemblent toutes. Beaucoup de moines ou de moniales orthodoxes se trouvent dans les monastères de Jérusalem, en Grèce, tout comme en Roumanie.

Les gens de la région du MARAMURES mettent des drapeaux roumains et européens à leur maison. Quand il y a une fille à marier, on met aussi un pot de cuisine (casserole… etc) sur le bord de la fenêtre. Le sapin est symbole de l’homme tandis que les couleurs (guirlandes, boules,…) mises dedans sont symboles de la femme. (baba veut dire vieille femme). Nous voyons beaucoup de femmes. Elles portent, au-dessus du genou, des jupes plissées ou non, sur fond noir avec des fleurs de toutes couleurs et ont un châle sur la tête. Nicoleta raconte : « Dans un village, l’église était en feu et pour la sauver, les Roumains qui étaient en train de traire leurs vaches vidèrent tout leur lait pour éteindre le feu ».

Les routes que nous empruntons, sont de plus en plus mauvaises avec de gros trous remplis d’eau. Il est 12h30, nous montons au monastère de ROHIA avant le déjeuner. La route est trop étroite pour le bus et nous devons descendre pour faire le reste du chemin à pied sous une pluie fine. Nous visitons l’église puis la bibliothèque. Le pope a eu 10 enfants dont une fille, décédée à 10 ans. Plus tard il l’aura en rêve mais il ne comprend pas la signification. Ensuite, une femme lui a dit la même chose puis un prêtre. C’est alors qu’il planta une croix qui fut déplacée plusieurs fois avant de construire, à un endroit précis, le monastère, vers 1923-1925 dédié à St Nicolas.

Une grosse pluie s’abat pour gravir marches et escaliers extérieurs lors de la visite. Il y a des abris pour mettre des bougies, d’un côté bougies pour les vivants et de l’autre, bougies pour les morts.

 

Nous arrivons au restaurant « Casa Preturii » de TARGU LAPUS à 14h où nous attend un déjeuner vraiment très copieux. À 16h, nous reprenons le bus pour visiter l’église en bois de 50m de haut. Il pleut encore à seaux, tout est bâché. Les traditions roumaines sont le porc à Noël et l’agneau à Pâques. Le porc est égorgé et le village est là pour le manger ou pour regarder et boire du « snaps ». Les chevaux ont des pompons rouges pour les protéger tout comme les jeunes enfants en habits rouges afin de les protéger des mauvaises choses. Les portails de bois sont tous plus ou moins sculptés.

Malgré la pluie, nous faisons une halte à 17h pour visiter l’église en bois de SURDESTI au clocher de 54m de haut. Elle est très jolie avec ses peintures, ses tapisseries. Des draps de laine recouvrent tout le sol et les bancs.

À Pâques, les arbres sont décorés avec des œufs dedans. La pluie est devenue crachin et il fait frais. Nous arrivons à DANESTI SISESTI à l’hôtel « Secret Garden », en pleine campagne, à l’entrée assez étroite mais notre chauffeur est bon sur toutes ces routes étroites et sinueuses.

La pluie a cessé : petite promenade dans l’immense parc avec trois piscines chauffées, un terrain de tennis. C’est vraiment sympathique en pleine montagne et au calme. Les chambres sont spacieuses avec un balcon. La salle d’eau, moderne mais une tablette serait bienvenue pour poser les affaires de toilette.

Le dîner, dans la salle à manger s’est fait autour d’une grande table (nous sommes 32) aux nappes et sur-nappes blanches. Le repas, encore une fois copieux a lieu à 19h soit quatre heures à peine après le déjeuner déjà copieux ! (de l’eau de vie de prune en apéritif, potage, dinde aux pommes de terre, légumes crus composés de choux, de tomates, de concombres, deux crêpes fourrées à la crème de marron).Digestion à faire avant de dormir !

 

 

Lundi 14 mai 2012

 

Il continue de pleuvoir et il fait frais. La météo annonce 12°C ici, alors qu’à Bucarest il fait 24°C et du soleil!!! Il est 7h et nous descendons prendre le petit déjeuner, c’est un peu désorganisé : Le départ est à 8h10 et il fait 10°C. Le père Michel KUBLER nous a rejoint : « CRISTOS A INVIAT ! » (bonjour pendant la période de Pâques) auquel nous répondons : « ADEVARAT A INVIAT » !

Nous chantons « Cristos a inviat ». Michel nous lit une prière «sur moi, fais luire la lumière » .Nicoleta chante le « Cristos » des orthodoxes en roumain. Pour en savoir plus, lire « Trésors de la prière d’Orient » du père Martin de la Roncière. C’est le 150ème anniversaire des Assomptionnistes en Orient. Nous nous dirigeons vers SIGHET.

Nicoleta nous donne le programme. Nous voyons un hôtel au milieu de la campagne. Il y a encore de la neige sur quelques montagnes. Les bâtiments en béton sont communistes, sinon les autres sont en bois. De nombreuses stations balnéaires se sont développées sous le régime communiste, elles appartenaient à l’État et par la suite ce fut difficile de les rénover. (Nicoleta nous dit qu’elle s’est baignée à la piscine de l’hôtel de « Secret Garden » vers 22h avant d’aller chercher Michel Kubler à l’aéroport !.). Il n’y a pas eu de travaux faits dans les maisons réquisitionnées par l’État durant quarante cinq ans, ce qui a posé problème après ce régime. Dans les prisons, faites en 1949, ont été emprisonnées plus de 2000 personnes et de nombreux évêques sont morts dans d’atroces souffrances physiques et morales : pas le droit de dormir car ils devaient voir la lumière avant de mourir, on les empêchait donc de dormir.

 

DESESTI : nous visitons l’église orthodoxe en bois, classée UNESCO en 1998, construite au 18ème siècle. En fait, comme elle est fermée, nous ne voyons que l’extérieur. Nicoleta nous explique : l’église comprend une entrée, une abside et le cimetière toujours à côté de l’église où sont enterrés les gens du village. Ici, le prêtre ne vient que le dimanche. Chez les orthodoxes, le purgatoire n’existe pas. Sur les murs intérieurs en bois une peinture représente le feu. L’église a été restaurée en 1996-1998 mais pas toutes les peintures car trop difficile pour obtenir la même couleur. Les villageois venaient se réfugier dans les églises aux portes basses faites par respect pour Dieu et aussi pour empêcher aux envahisseurs d’entrer. Tout est en bois de sapin.

C’est l’église Ste Parasquina (elle donnait ses vêtements aux pauvres, ses reliques sont vénérées le 14 octobre, jour de sa fête). Tout autour se trouve le cimetière avec de l’herbe partout, comme dans tous les cimetières de Roumanie. Cet aspect naturel est reposant et joli. Les tombes fleuries sont au milieu de l’herbe de ce « cimetière-prairie ». Il y a même des poules qui viennent picorer et se promener dedans, par habitude.

Le slavon, langue utilisée en liturgie pendant la domination et cela jusqu’en 1887, ensuite ce sera le roumain. Sur une quantité de maisons des croix, des cœurs, des fleurs sont accrochés. Beaucoup d’arbres avec des casseroles dedans, encore des filles à marier ! À la campagne, des bancs trônent devant les maisons permettant de bavarder entre voisins. Tout au long des routes, les cigognes ont fait leurs nids au dessus de pylônes électriques. Elles reviennent chaque année dans le même nid. Des sortes de toits abritent le foin de la pluie, c’est très original et très sensé ! Les portails sculptés indiquent que les soucis sont restés dehors, à l’extérieur de la maison. 10h : La route de montagne est très tortueuse avec de chaque côté des acacias. La forêt est très verte et belle.

 

Nous arrivons vers 10h30 à SIGHETI. La maison d’Élie WIESEL a été transformée en musée juif roumain. Quant à nous, ce sera la visite du Mémorial du communisme. L’entrée, avec une sculpture en bois, s’ouvre avec des photos des camps et la carte des quatre cents lieux environ d’enfermements. La visite est libre mais il faut bien s’organiser pour tenter de tout voir tellement il y a de cellules à découvrir sur deux étages. Dans quarante huit chambres, des fiches explicatives sont déposées. Un espace de recueillement et de prière où sont inscrits le nom des morts, construit en 1997, se trouve à l’extérieur.

Au rez de Chaussée : immense galerie avec plus de 7 000 photos de visages. Les cellules avec les portes épaisses sur lesquelles sont marqués, souvent, le nom des prisonniers y ayant été enfermés. Il faut s’organiser pour arriver à parcourir tous ces lieux terrifiants, parfois dur à voir. A l’extérieur, à l’arrière du bâtiment, se trouvent des hommes sculptés prêts à être fusillés. Que de vies tronquées avec autant d’atrocités ! que de sinistres cellules ! c’est vraiment très impressionnant. Il est 12h30, nous reprenons le bus où nous ne pouvons, pour l’instant, oublier ce que nous avons vu dans ce lieu de mémoire.

 

Nous continuons vers le cimetière de SAPANTA où la mort, ici, y est représentée avec humour. En effet, les Daces disaient : « Il faut pleurer à la naissance car la vie est faite d’ennuis alors qu’à la mort il faut rire puisqu’on échappe aux ennuis ! » À l’origine, un fils du village faisait des croix et un jour il mit des couleurs et des choses concernant le mort. Cela plut aux villageois et il continua à faire ces images sculptées et peintes du mort, de sa vie, de sa mort avec une dominante bleue et accompagnées de poèmes (ex : une personne morte par accident de voiture, on voit un homme en bascule sur une voiture ! ou bien celle d’une jeune fille frivole où ses formes sont provocantes !). Cette visite nous redonne le sourire, c’est vraiment beau et original.

Quelques maximes sur les repas roumains : « le petit déjeuner est pour soi, le déjeuner est à partager avec les amis, le dîner est à partager avec les ennemis ! »

Pour nous, le déjeuner sera plus tard car à 13h20 nous repartons en bus vers le monastère de BARSANA construit fin 16ème siècle. Nicoleta continue ses commentaires sur son pays : tout le monde a la TV aux nombreuses chaînes mais pas forcément Internet. Beaucoup de maisons ne sont pas terminées car la construction s’est arrêtée faute d’argent, la crise est très présente. Nous passons à 3 km de la frontière avec l’Ukraine. Souvent, les églises, orthodoxe et catholique, sont proches l’une de l’autre. Les orthodoxes construisent dès que les catholiques construisent afin de s’imposer aussi. La Roumanie a une grande communauté juive (Élie Wiesel)

 

Le monastère de BARSANA a d’abord été un monastère de moines pendant 200 ans puis tout a été détruit. En 1993, un nouveau monastère a vu le jour avec 12 moniales qui travaillent et qui sont aussi payées par l’État. Le site est splendide et reposant mais fait un peu penser à Disney land vue la façon dont tout est disposé et entretenu. Nous reprenons le bus à 14h45 pour aller manger à IZEI, le village sauvé du feu par ses habitants. Le patriarcat de Bucarest et les règles sont les mêmes pour toutes les moniales de Roumanie. Sur le chemin, nous voyons des maisons de toutes les couleurs. Il y en a des rouges, des oranges, des vertes, des violettes, des roses etc… c’est très drôle. Les toits sont en fibrociment, (parfois en tuiles plastiques) rouge ou gris. Les bois sont riches en sources d’eau minérales. Nous roulons dans la région du Maramures, profonde, très rurale avec des maisons de bois. La tradition y est très présente.

La route s’arrête et devient un chemin de terre et de pierres que le bus ne peut pas franchir. Nous parcourons donc les 100 m à pied pour aller au restaurant. Il est 15h30, nous arrivons au restaurant la « Domitia » à POIENILE IZEI avec une devise « viens comme un touriste et repars comme un ami ». Quelle surprise d’être accueillis en musique et costumes traditionnels de la famille (plusieurs générations présentes) et bien sûr le petit « snaps » pour mettre l’ambiance !

Nous avons eu un repas digne de fête : boulettes, saucissons, beignets puis potage, suivi de cuisses de poulets maison accompagnées de pommes de terre rissolées et pour terminer, des gâteaux au chocolat et un café. Sur la table, des carafes d’eau de vie maison, du vin de framboise, un peu aigrelet étaient à disposition. Tout au long du repas les musiciens et musiciennes ont chanté et animé ce repas. Josée et Nicoleta ont pris des habits traditionnels et se sont mêlées aux Roumains : un joyeux et sympathique repas festif, terminé par des grandes embrassades avant de repartir vers 17h30.

Plusieurs églises à BOGDAN-VODA sont peintes sur la façade extérieure et ornées souvent du drapeau roumain. Les couleurs traditionnelles de Roumanie sont le noir, le jaune et le bleu. Vers 18h30, nous passons à MOISEI, il fait 9°C. Nous écoutons le CD des moniales de BARSANA.(super !). Sur le massif de RODNA, où la neige perdure, des pistes de ski sont ouvertes jusqu’en mai. La température descend : 7°C sur la route vers BORSA et l’altitude affichée, 1416 m. Nous retraversons les Carpates pour aller en BUCOVINE. La neige est encore là, sur le bord de la route et le brouillard est apparu, dense, il ne fait plus que 4°C !

Nous traversons des petits villages. Les routes deviennent de véritables chemins de traverse « aux nids de poules ». Nous ne roulons plus qu’à 20km/heure tellement la route est défoncée ! Nous franchissons CIRBABA à 19h50 avec 5°C. nous continuons un peu pour faire, en rase campagne, une « pause pipi », juste devant le panneau « bienvenue à Valéa Stani, que Dieu vous protège », les hommes d’un côté, les femmes de l’autre, près de la rivière. En même temps ça dégourdit les jambes et permet au chauffeur et à Claude de fumer une cigarette.

Quarante monastères ont été construits par Étienne le Grand. (il était de petite taille) Il lançait son épée de 1,20m et là où elle tombait, il construisait un monastère. En passant à CIOCANESTI, nous découvrons des œufs immenses décorés. Nous apprenons à compter jusqu’à dix en roumain. Il est 20h45 par 5°C quand nous prenons la direction de CAMPULANG. Nous roulons maintenant sur l’autoroute, ça change ! nous passons à MESTECAMS.

 

Nous arrivons à l’hôtel « Zimbru » de CAMPULANG à 21h30. L’hôtel est ancien et date de l’ère communiste remis plus ou moins au goût du jour mais garde cependant ce cachet strict et peu spacieux avec des ascenseurs assez ringards munis d’une double porte ne pouvant contenir que trois personnes sans valises ou deux avec bagages !!! le dîner a lieu à 21h45 dans une grande salle, style « kolkhoze ». le repas est copieux mais peu importe puisque le précédent s’était terminé aux environs de 17h. : potage, tranche de dinde farcie, gâteau léger, (type charlotte).

 

 

Mardi 15 mai 2012

 

TV5 Monde : il fera 6°C à 8°C.

7h30 : petit déjeuner toujours copieux. Le bus part à 8h30. nous chantons « Cristos a inviat » et le père Michel Kubler nous invite à la prière du matin : prière d’Orient et le « Notre Père ». Le temps est gris mais pour l’instant, il ne pleut pas! Croisons les doigts !

Les gens de Moldavie sont les plus croyants de Roumanie, d’ailleurs c’est la région la plus riche en monastères, en gens de Dieu et en écrivains aussi. C’est une région de réserve naturelle d’aurochs. Nous sommes toujours sur des routes de montagne mais cette fois, la route est belle et nous longeons une rivière comme hier. Nicoleta nous rappelle que le vin de framboise est une variété de raisin ayant le goût de framboise donnant un vin peu alcoolisé et légèrement aigrelet.

La plupart des monastères sont dans les collines des Carpates où coulent aussi beaucoup de rivières. Le delta du Danube offre une réserve d’oiseaux et plantes sur plus de 4 600 km2 en Roumanie. Trois couleurs dominent en Roumanie : le noir évoque la souffrance du Christ, le jaune, la terre et ses richesses et le bleu, le ciel, l’optimisme.

La température monte un peu : 11°C. Dans les petites villes ou villages, ce sont des chevaux avec des carrioles ou chars qui transportent tout (poubelles, bois, foin, bidons de lait, etc…). nous traversons la rivière Moldova et toujours beaucoup de nids de cigognes sur les poteaux électriques. La visite de céramique noire est prévue (3ème au monde). La céramique est brûlée, sans oxygène, jusqu’à devenir noire.

 

Nous visitons le monastère de VORONET construit en 1747 sous Étienne le Grand. C’est mère Éléna qui commente, en français, et avec humour, le lieu.

« Sur la façade, est peint le Jugement Dernier avec les signes du zodiaque. Une colombe blanche annonce la Trinité, en bas les Apôtres puis Moïse, à côté, Jésus et au-dessus le diable. Les anges Gabriel et Michel sont à gauche. Le Saint Patron du monastère est St Georges. Sur la façade sud, c’est St Nicolas et tous ses miracles. Alexandre le Bon et les moines apportent un sarcophage. Sur le bleu de Roumanie, une peinture de l’arbre de Jessé, du roi David, de la Vierge et de l’ange Gabriel. L’écriture était en cyrillique avec les philosophes comme Platon… »

Dans l’entrée de l’église, des images des saints de toute l’année sur les murs et le plafond. Dans la salle suivante, celles de tous les apôtres. Dans la 3ème salle, encore des peintures aux murs, au plafond, dans la coupole tandis qu’une iconostase, minutieusement sculptée et décorée fait de bois d’if du 15ème siècle, s’impose devant nous. Quatorze sœurs résident dans ce monastère autrefois dédié aux hommes.

Petite pause avant de remonter en bus. Nous continuons notre route à 10h30 vers un autre monastère : MOLDOVITA. À l’origine, c’était une église en pierre construite sur une église en bois, mais un glissement de terrain oblige à construire ailleurs le monastère. Les murs ont 6m de haut et 1m d’épaisseur. Les peintures datent de 1537, celles de la façade est bien conservée. À l’intérieur, des broderies du 15ème siècle, une collection d’icônes anciennes et un « trésor » remis par l’association des journalistes : « la pomme d’or » pour la beauté. Au musée, nous pourrons voir une tapisserie de l’ensevelissement du Christ sur fond bleu ciel avec des anges en grisé.

Toujours autant de chevaux tirant des carrioles dont les roues sont avec des pneus. Ces chars sont immatriculés !. Elles transportent les bidons de lait, les ordures, le bois, les gens…etc. Le soleil pointe timidement.

 

Nous arrivons à 11h30 au monastère de MOLDOVITA et une fois encore, il faut payer un lei pour prendre des photos, même en extérieur car c’est interdit à l’intérieur mais une parade est trouvée pour le faire, sans flash ! tousser et personne n’entend le « clic » de l’appareil ! d’ailleurs d’autres en ont pris aussi.

Sœur Tatiana commence, en français, la visite de son monastère :

« Le fondateur est Pierre RARES, fils d’Étienne le Grand. La peinture intérieure date du 16ème siècle. À l’extérieur, tout s’abîme surtout côté nord-ouest. Ici, ce n’est qu’en 1924 que le calendrier « Julien » a été remplacé par le calendrier « Grégorien ». la Roumanie a eu beaucoup de problèmes avec les Polonais, les Arméniens puis ensuite les Musulmans et les Juifs. Pourtant, Jésus est pour tous : la vie c’est la lumière. L’école de peinture a été fondée en Bucovine par Pierre Rares et Thomas. Un bateau représente la nef et des niches tapissent les murs. Tous les monastères portent le nom de rivières (petite ou grande). Douana est le plus riche monastère de Moldavie. Le nouveau monastère construit en 1532 est occupé par des moines jusqu’en 1785 et devient indépendant en 1890. Il est maintenant occupé par des moniales qui ont fondé ensuite d’autres monastères.

Un incendie abîma une partie des peintures. Le lapis-lazuli est utilisé pour la peinture bleue et l’argile rouge pour le rouge. Le monastère jouait le rôle administratif de la paroisse. Les moines écrivaient aussi tous les livres. Le chiffre « 7 » est le nombre de peintures qui correspond au nombre de jours de la semaine avec le nom des anges. La grotte est aussi le symbole du tombeau. L’échelle de Marie : les peintures se lisent de bas en haut. Elles sont disposées l’une au-dessus de l’autre. La peinture montre une citadelle dont une tour est semblable à celle du monastère. Toutes les peintures se relient entre elles en passant de l’ancien testament au nouveau testament.

Notre vie vient par les Livres, la doctrine. La Vierge est présente dans une étoile avec 8 pointes car Jésus est ressuscité le 8ème jour. Marie est présentée aussi avec 3 étoiles évoquant la Trinité : une sur la tête et une sur chaque épaule. Marie a été protectrice de la Moldavie après l’invasion des ennemis. L’échelle des vertus part du bas vers le haut où se trouve le paradis. Avant l’entrée dans l’église, une peinture représente le jugement dernier : les ennemis (catholiques, Polonais) sont mangés par des animaux en tant que personne mais pas leur âme car tous ressusciteront. Dans la nef se trouve une peinture de Constantinople et celles de l’Avent , de Noël (septembre, octobre, novembre,décembre). Il y a énormément de peintures partout. »

Sœur Tatiana parle vite dans un français correct, c’est un moulin à paroles, pleine de vie et d’humour.

« La seconde partie de la nef évoque les saints du jour, la 3ème partie, avec la coupole au plafond symbolise le Christ car il monte et descend du ciel. La couleur dominante est le jaune. Une fenêtre a été percée pour laisser passer la lumière. Chez les orthodoxes, le Christ est montré, courbé, alors que les catholiques le montrent droit. Les scènes du Nouveau Testament se succèdent : le lavement des pieds, Jésus devant Caïphe, le reniement de Pierre la première, la deuxième et la troisième fois, la descente de la croix, la mise au tombeau. Plus loin ce sont des peintures de saints : St Eustache, St Georges, St Nestor, St Pacôme… »

Nous terminons notre visite par le chant du Salve Regina, la prière du « Notre Père » et Sœur Tatiana conclut en chantant une hymne orthodoxe. Actuellement trente huit sœurs résident ici.

 

Quand nous sortons, il est 13h. Nous descendons à pied les 100m qui nous séparent du restaurant « chez Crisanténa » où nous attend le déjeuner. (chou râpé, soupe aux boulettes de viande, tranches de porc aux pommes de terre rissolées, gâteau). Le programme est suivi : à 15h, nous remontons dans le bus pour aller à Moldovita-ville visiter la fabrique des œufs peints faits artisanalement en remplacement de la fabrique de céramique que Michel Kubler et d’autres n’avaient pas très envie de voir !!! Un œuf géant, peint, trône à l’entrée du village.

La fabrique est tenue par Lucia CONDREA qui expose ses œuvres. Les vrais œufs sont évidés et peints à la main selon différents motifs et aucun n’est pareil. Cette Roumaine, qui parle un français parfait, a fait plus de 100 expositions en vingt ans à travers le monde et est une habituée de Tours depuis plusieurs années où des prix lui ont été décernés. Œufs aux motifs dentelles, de nappes damassées, de tapisseries, de plafond de cathédrale…donc il est impossible de faire du plagia car c’est un travail excessivement personnel. Elle nous montre comment s’y prendre pour peindre les œufs de cane avec le produit et les baguettes spécifiques et couvrir les couleurs avec la cire dont le travail dure environ quatre heures minimum. Elle a fabriqué plus de 20 000 œufs depuis trente ans. Nous visitons le premier étage aux nombreuses vitrines contenant des œufs venant d’autres pays, puisque lors des expositions, des échanges sont faits. C’est joli et fascinant. Les achats sont nombreux.

Mais à 16h, il est temps de repartir pour le monastère de SUCEVITA avec une route sinueuse et du grand soleil. Nous passons à CIURMANA, la route devient mauvaise, il fait 17°C. les vaches se promènent sur la route de montagne. Les paysages sont verdoyants et splendides. À 16h40, nous faisons un arrêt au monument mémoire de ceux qui ont travaillé à la construction des routes. Il ressemble à une longue main qu’on peut escalader par un creux tracé tout autour de la main, symbolisant la route. Là aussi , des jeunes femmes vendent des œufs peints, mais en bois. Nous admirons aussi devant nous, le magnifique paysage de montagne sous le soleil.

 

Nous repartons à 16h50 pour arriver à 17h10 au monastère de SUCEVITA. Nicoleta nous dit que c’est le seul monastère ayant toujours fonctionné, d’abord avec des hommes puis ensuite, sans interruption, avec des moniales.

« Le monastère date de 1582. Un mur de fortification de 7m de hauteur et 3m d’épaisseur le protège. La maison VOVOÏDE (prince) se trouve à gauche. Ce monastère est le dernier monastère peint et le mieux conservé avec la peinture originelle, à dominante verte. Il est classé patrimoine de l’UNESCO. Nous voyons l’immense échelle des vertus, inspiration de St Jean au 6ème siècle. L’échelle compte 30 marches avec vertus et péchés inscrits. Il faut arriver à la dernière marche avant de donner la main à Jésus : « venez à moi ceux qui ploient sous le fardeau ». derrière Jésus, c’est le Paradis, portes ouvertes, gardées par les anges. Des scènes de la fin de la Genèse figure à l’extérieur alors que le début se trouve à l’intérieur. Le blanc est la couleur du paradis, le gris celle de la vie sur terre. La vie de St Pacôme apparaît. Par strates, nous voyons les prophètes, les anges, les martyrs, les moines puis tout au sommet des 30 marches, l’espérance, la foi et la charité. »

Nous entrons dans l’église où trois salles se succèdent, c’est vraiment sombre : le jugement dernier en 366 images soit une pour chaque jour de l’année de gauche à droite et de bas en haut ; au plafond, le chêne de Mambré et tout est fait en bois d’if donc dur et bois poison par conséquent pas de vers le détruisant. La seconde salle est celle des scènes de l’Ancien Testament (Israéliens et la mer, histoire de la vie du peuple juif), et celle des tombes. Dans la troisième salle, les peintures ont été restaurées et c’est magnifique : la vie de Jésus Christ, le début de la Genèse ainsi que les autres jours de l’année et la création du monde.

Une très belle Vierge à l’enfant, toute argentée avec une couronne est une peinture faite par un métropolite et qui a été rapportée de Constantinople. Une iconostase en relief, toute ciselée et dorée atténue la partie sombre de l’église. Chaque semaine, les moniales ont des célébrations en présence d’un prêtre. Ici, c’est la Bible en images, une véritable catéchèse. Nous ressortons : la paroi sud est la mieux conservée car moins exposée aux intempéries. Les couleurs sont très belles. On voit les prophètes, les philosophes et au-dessus des fenêtres, une prière pour la Vierge. En bas, une peinture représentant les têtes des moines du monastère coupées par des païens.

 

Nous reprenons le bus à 18h20 pour le retour à l’hôtel sans passer par cette fameuse fabrique de céramique noire que Nicoleta voulait nous faire découvrir. C’est à nouveau la route de montagne. Le père Michel Kubler nous annonce que le président Hollande a nommé JM.Ayrault comme premier ministre. Les conversations vont bon train. Cela n’empêche pas de regarder le joli paysage près de SADOVA où les derniers rayons de soleil s’évanouissent. Nous arrivons à 19h30 à l’hôtel « Zimbru », pour le dîner. (salade de crudités, poisson avec pommes de terre, gâteau marbré au chocolat).

Après le dîner, à 21h10, nous nous réunissons dans la salle du rez de chaussée avec le père Michel KUBLER : Le programme de voyage a été organisé avec les deux communautés assomptionnistes.- le père Benoît GSCHWIND nous souhaite le bonjour-. Chacun se présente plus ou moins succinctement. Le père Michel Kubler rappelle le début et les difficultés des Assomptionnistes en Roumanie avec la projection d’un film mémoire.

« Le père ALZON a fondé la communauté de l’Assomption avec une visée doctrinale (catéchèse…), une visée sociale, et la création de petites sœurs de l’Assomption, une vision œcuménique qui n’était pas celle d’aujourd’hui. Il voulait convertir les protestants. Or le 3 juin 1862, il fut reçu par le Pape qui l’envoyait en mission en Orient pour aider l’église catholique à se former en Bulgarie : devenir catholique tout en gardant leurs coutumes. On dit les Uniates en Grèce mais des gréco-catholiques en Roumanie. Le développement se fait d’abord en Bulgarie puis en Turquie, en Russie, en Terre Sainte, en Roumanie, en Grèce…etc. il faut réduire le schisme.

L’arrivée du communisme suspend cette mission. En 1989, à la chute du mur de Berlin, il ne reste que deux ou trois pays où les assomptionnistes sont présents mais qui ont permis de relever l’Assomption grâce aussi à ceux qui viennent, à cette époque (1991) de France, de Belgique, d’Angleterre. En 1923 l’Assomption arrive en Roumanie par l’intermédiaire de l’Église gréco-catholique afin d’avoir des congrégations actives et non monastiques. En Roumanie existent deux Églises catholiques : une de rite latin et une de rite byzantin dite gréco-catholique. Les gréco-catholiques, en 1948 ont été mis d’office dans l’Église orthodoxe et certains y sont restés après la libération.

Après la révolution, la question se posait de savoir si on devait rester en Transylvanie ou aller en Moldavie ou en Roumanie. C’est en septembre 2010 que la Maison Assomption a réouvert à Bucarest. La Province Assomption de France a mis une grosse partie de finances pour Bucarest en vendant un de ses domaines en France. La congrégation a la possibilité d’avoir des prêtres de rite byzantin et de rite latin. (rite=façon de célébrer la messe pour un occidental alors que pour un oriental c’est tout, la foi, la catéchèse… etc.). le Patriarche préside seulement. La Roumanie est le deuxième patriarcat après la Russie. L’Assomption compte huit communautés dans six pays avec une trentaine de personnes chacune. »

 

 

Mercredi 16 mai 2012

 

Nous Partons à 8h30 vers le monastère de NEAMTS en Moldavie centrale. Quand nous sommes tous bien installés, Michel Kubler nous invite à la prière en commençant en chantant « Cristos a inviat », suit une prière d’Orient et le « Notre Père ».

Nicoleta reprend ses commentaires. Le monastère de NEAMTS est le plus vivant comme celui d’Agapia, une laure de près de cinq cents moniales, un véritable petit village. Il fait gris et beaucoup de brume en montagne. Un livret sur « la mission d’Orient » circule. Nous découvrirons au musée, des icônes, datant de la fin du 17ème siècle, peintes sur du verre et visibles des deux côtés. Avant de peindre une icône, il faut être en prière. La lithographie aussi s’est développée. Nous passons dans de nombreux villages. La Roumanie compte 42 départements, l’immatriculation est composée d’une lettre plus un numéro et ensuite trois lettres. (ex : pour Bucarest = B + numéro + 3 lettres, pour Sucevita = SV +numéro + 3 lettres).

Les icônes sont bénies avant de les mettre dans les maisons. L’icône n’est pas un objet décoratif mais est présence de Dieu. Elle nous regarde et pas l’inverse. L’icône est vénérée. Elle est accrochée au mur Est et une chandelle ou bougie est allumée à côté. La lecture du « récit d’un pèlerin russe » nous est faite. La philocalie veut dire beauté de Dieu.

Nous prenons en stop une sœur, la mère Maximilienne. Nous sommes sur la route des vins (sept régions viticoles) et des vergers. La culture des pommes de terre et des oignons est importante. Nous retrouvons des routes en mauvais état. Il pleut à plein temps, tout est bouché. Il est 10h10 et nous avons encore 30 km à faire. Nous arrivons à TARGU NÉAMT, ville de 70 000 habitants. Les directions sont peu visibles et parfois inexistantes. Aux feux tricolores, le décompte pour passer du rouge au vert ou du vert au rouge est indiqué.

Le monastère de NÉAMTU abrite cinquante moines environ. Au 17ème siècle, ils étaient près de mille. À l’intérieur, se trouvent deux églises, celle de l’Ascension du Christ et celle de Saint Georges et une école monacale. En 1933, le corps de Ioan de Jacoceva, parti dans le désert d’Afrique, fut rapatrié dans un cercueil troué afin de laisser passer l’odeur d’huile de myrrhe dont il avait été enduit. Nous prendrons le repas au centre social du monastère. La vie religieuse se compose de la vie érémitique (ermite) et de la vie cénobitique (communautaire) ainsi que de la vie idiorythmique (vivre ensemble mais chacun à son rythme).

 

À 10h30, nous entrons au monastère de NÉAMTU.

« C’est le plus riche et le plus vieux des monastères. Les moines, en 1210, avaient d’abord construit une église en bois sur la place, puis après 1359, le développement du monastère obligea les princes à construire des cellules pour les moines aidant la population. En 1375, l’église est en péril, elle fut reconstruite en pierre mais elle fut endommagée lors de tremblements de terre en 1471 d’où une nouvelle reconstruction en pierre en 1485. tous les murs datent du 18ème siècle avec symbolisation de la Trinité.

L’église Saint Georges possède une peinture de chaque côté et sur le linteau. À l’intérieur se trouve une icône de Saint Jean de Damas. Des cérémonies ont lieu trois fois par jour. La peinture fresque de l’entrée date du 15ème siècle et le clocher, plus ancien, est constitué de 11 cloches dont la plus grosse pèse quatre tonnes. »

Le moine, un peu abrité de la pluie, commente, en français, avec beaucoup d’humour. Dans le cimetière il y a environ trois cinquante crânes de moines. Au milieu de la cour a été creusée la tombe d’un moine inconnu qui sentait la myrrhe avec seulement l’inscription : « 24-05-1986 ». À l’entrée de l’église ancienne se trouve une sorte de cloche sur laquelle on tape dessus avec une baguette en bois. En entrant dans l’église, dans la première salle, il y a le cercueil d’un moine ; dans la seconde salle, trône l’iconostase. Il y règne une odeur de « vieux ». la coupole est très haute. La peinture est très sombre et représente la vie des saints, de la Vierge, de Jésus Christ.

L’année de l’Église commence en septembre, c’est noir et abîmé à cause des cierges et des incendies provoqués par les Hongrois. L’iconostase, en bois d’if, est recouverte de feuilles d’or de style baroque. Un chandelier en bronze de 1882 est composé à la base de huit œufs, le chiffre « 8 » désignant l’infini. Il est très gros et n’est pas allumé, juste une lampe en dessous.

« Durant quinze ans, le monastère a été très prospère. Les moines ont beaucoup traduit les livres. Le moine de l’époque a été canonisé en 1992 dans l’église orthodoxe. Une icône de la Vierge date des années 600, l’une des plus ancienne. Les moines sont présents depuis 1435 et pendant la guerre avec les Turcs, cette icône fut transportée en forêt puis rapportée à la fin de la guerre. Le cadre entourant cette icône protectrice est finement sculpté. Le moine-guide récite ces paroles : «  bénis moi, toi, Sainte Vierge, toi qui est protectrice ». En 1821, un Turc a tenté de la prendre mais il fut paralysé. L’icône est sortie en procession le jour de la fête du saint-Esprit. Au dos de cette icône se trouve celle de Saint Georges peinte en Israël ».

 

À 11h45, nous allons vers le musée où les moines ont exposé les objets qu’ils ont fabriqués : ceintures pour les évêques, copie de l’épée d’Étienne le Grand, triptyque pour prier en voyage, l’Évangile écrit en slavon, l’Évangile de 500 kg avec, sur la couverture, cinq portraits encadrés d’or, imprimé à Moscou en 1759 en 12 langues dont 320 pages écrites en russe, l’iconostase de Briserica de 1726 toujours en réfection, des broderies pour les habits religieux, des croix ciselées en bronze, des croix en bois pour les patriarches, des tapisseries représentant le Christ mort, doré sur fond grenat et tout en relief, la copie de la couronne de Stéfan.

Nous entrons dans une galerie de peintures et de tapisseries. Nous continuons dans une salle de typographie et de l’imprimerie où se trouvent des livres écrits à la main sur de la peau d’agneau, des bibles, des livres sur la vie des saints, le plus grand Évangile roumain écrit en cyrillique, des machines typographiques, des boites avec les lettres pour typographie, des machines pour imprimer. En sortant , c’est la bibliothèque excessivement ancienne.

La devise est « pureté du corps, obéissance, renoncement »

Le soleil apparaît ! Maintenant nous entrons dans l’église Saint Georges : longue fresque de la philocalie avec « prêtre laïc ». Les moines restaient des jours sans manger, ni boire, ni dormir et dans le silence afin d’être plus tournés vers Dieu. Une grande cuve fermée avec deux robinets sert à mettre l’eau bénite.

Une maxime : « une chambre sans livres est comme un corps sans âme ». Le moine est passé sous l’icône de la Vierge car ceux qui y passent font un vœu.

12h40 : nous partons déjeuner au centre social du monastère à pied. Deux jours dans la semaine sont sans viande : le mercredi et le vendredi. Nous sommes mercredi donc pas de viande : potage aux tomates, oignons et pommes de terre, boulettes de champignons mélangées de pommes de terre, gâteau au chocolat.

Le soleil est bien là !!! Après un petit tour à la librairie « Capharnaüm » à 14h, nous reprenons le bus pour le monastère féminin d’AGAPIA. Ce monastère porte le nom d’un moine Agapia qui veut dire « amour ».

 

C’est à 14h30 que nous arrivons dans ce petit village d’AGAPIA, plein de petites maisons entourant le monastère abondamment fleuri.

« Ce monastère construit en 1644 (église en bois d’Agape) a été détruit plusieurs fois par les ennemis. Le peintre roumain, Grigorescu, dès 1858 a peint des tableaux sur le murs en s’inspirant d’autres peintres et de la Renaissance et a utilisé parfois des moniales pour modèle. L’icône de la Vierge, byzantine, fut donnée au monastère au 14ème siècle. Les moines, devenus trop nombreux, laissent la place en 1803 à des moniales qui entretiennent avec beaucoup de soin ce monastère et y travaillent beaucoup. Elles sont environ trois cents à pratiquer différents travaux (confection de vêtements sacerdotaux et civils, de tapis, de broderies) souvent fastidieux (maçonnerie, construction maison) jusqu’à 17h avec une pause de deux heures à midi. De 5h à 8h, temps de liturgie et après 17h, les vêpres règlent leur vie monastique. Elles peuvent prendre leurs repas ensemble ou pas. Elles ont deux ans de formation. Le séminaire orthodoxe ou lycée séminaire accueillent des jeunes filles en internat ».

Les peintures intérieures sont bien conservées. L’iconostase est simple, de style baroque très lumineuse avec de nombreuses dorures. C’est magnifique. L’icône de la Vierge est noire et argentée. Nous visitons les ateliers des sœurs. Les ateliers tapis : des tapis de laine sont confectionnés sur commande (un m2 confectionné par mois) ; les ateliers tricotage : des bonnets, des écharpes, des gants… sont faits sur des machines anciennes Singer, une véritable ruche ; les ateliers des icônes, très petits où règne le silence. Environ vingt moniales habitent ce monastère, elles font toujours le même « métier » manuel.

 

À 16h, nous reprenons le bus après avoir fait quelques achats. Nous avons roulé quelques mètres quand Nicoleta s’aperçoit qu’elle a oublié ses achats au monastère. Le chauffeur fait marche arrière et quelques-uns en profitent pour photographier un cheval avec sa charrette. Nicoleta ayant fait vite nous repartons et le père Michel KUBLER nous lit les lectures de la messe de ce soir. Nous prenons la direction du monastères des Carmes tenus par trois frères assomptionnistes (un Français, un Italien et un Roumain). Il est 17h avec 22°C, nous passons à PATRA NÉAMT, où les mairies ont installé des tables et des bancs pour jouer aux échecs jusque tard dans la nuit. La Tour d’Étienne le Grand s’impose dans la ville.

Le long des routes, des vaches sont attachées à des poteaux électriques ainsi elles broutent mais ne traversent pas la route. Les gens sont assis sur des bancs devant leurs maisons et ils discutent entre eux. En Roumanie, les Gitans seraient près de 7% mais difficile à recenser puisque nomades. Nous voyons des trains réguliers mais pas de TGV ! Un panneau indique « DUM BUM » (Bienvenue).

 

Il est 18h et nous arrivons au monastère de MARGINENI où nous sommes attendus. Nous sommes accueillis dans le jardin du monastère, sous un kiosque : jus de fruits, gâteaux. La chaleur humaine y est présente. Nous écoutons les Assomptionnistes relater l’origine de ce monastère.

« En 1991, il n’y avait rien ici. La construction a été réalisée en deux ans de sorte que les Assomptionnistes ont pu quitter l’appartement de BACAU où ils logeaient. C’est le père Hervé qui en est l’instigateur (il est présent dans le groupe). Par la suite, ils se sont répartis en Moldavie. Le père Catalin a été l’élève du père Hervé au séminaire. Le monastère comporte deux pôles : jeunes lycéens qui étudient et service sur la paroisse. Il est en lien aussi avec les sœurs oblates de l’orphelinat. Un couple de français volontaires, François et Germaine, termine sa mission.

Il y a 782 familles sur la paroisse et environ 12 000 personnes sur la commune. Le mariage mixte ne se pratique pas chez les orthodoxes car leur droit canon ne leur autorise pas donc ce mariage se fait chez les catholiques. Les Roumains sont très croyants et pratiquants (deux ou trois messes par semaine) et beaucoup de confessions, se font même pendant la messe ».

Présentation des membres : Originaire de Bretagne, Guenaël a exercé durant quarante quatre ans au Brésil. Il arrive en 2006 à 73 ans en Roumanie. Un jeune, André et le père Céleste logent ici de même que François et Germaine, originaire du Nord de la France, venus comme volontaires en Roumanie pour s’occuper des jeunes à l’orphelinat, découvrir le pays et le faire découvrir aux Français. À l’orphelinat, une soixantaine d’ enfants ont entre trois ans et vingt ans. La plupart d’entre eux ont leurs parents mais ne peuvent pas rester dans leur famille pour diverses raisons.

La messe est à 19h. Nous allons donc à l’église jouxtant le monastère. L’église est blanche, lumineuse avec des sculptures sur les murs et des médaillons peints (Christ, bergers, évangélistes, scènes de la vie…), le plafond est décoré. Les prêtres gréco-catholiques sont en soutane.

La célébration commence par un chant. C’est le père Catalin qui officie avec six autres prêtres dont quatre français. Il explique notre présence ici et la messe se continue en roumain et pendant ce temps ont lieu des confessions. Tous chantent le kyrie, le psaume en chœur de même que l’alléluia a plusieurs voix. Six enfants de chœur entourent les prêtres. Le prêtre parle simultanément en français et en roumain ! l’homélie est en roumain mais un prêtre la traduit en français au fur et à mesure. Il explique aux Roumains la raison de notre voyage. Il parle de la foi en Roumanie qui doit être redit en France dès notre retour. Il n’y a pas de quête. La prière universelle est lue par le père Céleste, le Sanctus en roumain retentit dans l’église, toujours à plusieurs voix.

Une trentaine d’enfants assistent à la messe. La clochette s’agite pour la consécration. Les pères Hervé et Kubler lisent une partie de la prière eucharistique. Au « Notre Père », je le récite tout bas en français. La paix du Christ est dit en roumain et en français. L’Agneau de Dieu est en roumain. Les Roumains communient dans la bouche et nous faisons tous de même. La chorale entonne le chant de communion avec force.

Après la communion, une prière puis le curé de la paroisse dit un petit mot de bienvenue. Après l’envoi, tandis que les enfants partent, une prière pour les morts est chantée à pleine voix. Ensuite, les français se regroupent devant l’autel pour un chant en français ainsi que le « Notre Père ». La bénédiction est donnée par tous les prêtres puis nous faisons quelques photos souvenirs à l’intérieur et à l’extérieur. En sortant, des vieilles femmes m’embrassent, c’est un moment très fort.

Nous quittons l’église vers 20h30 pour rejoindre la salle à manger où nous attend un plateau de charcuteries, de crudités. Un petit apéritif pour mettre dans l’ambiance. C’est un repas festif, très animé avec le traditionnel « œuf cogné » de l’Ascension. Un merci et nous terminons par une salade de fruits accompagnée d’un gâteau, genre Savoie. Vers 22h, nous allons prier et chanter dans la chapelle.

Nous regagnons le bus pour aller dormir chez les Carmes. Michel Kubler nous donne les noms et les ministères attribués aux nouveaux membres du gouvernement en place, quelques commentaires fusent. À l’arrivée de nuit au monastère, la manœuvre est difficile car l’entrée est étroite mais le chauffeur est un « pro » !

 

 

Jeudi 17 mai 2012   ASCENSION

 

Le petit déjeuner chez les Carmes est bon et très familial. Quelques-uns visitent la belle église du monastère avec des icônes faites de mosaïques. À 8h30, nous reprenons le bus pour l’orphelinat de BARATI situé dans les faubourgs de BACAU, près de MARGINENI et tenu par des sœurs oblates de l’Assomption. Le père M.Kubler nous invite à la prière avec le chant habituel et le « Notre Père ». Nicoleta nous signale que si nous avons apporté du chocolat, des crayons, nous pourrons leur laisser directement sinon nous pourrons acheter de belles icônes simples qui seront un don, les prix étant peu élevés. Claude présente la messe et les chants pour la célébration de ce jour et demande à ne pas oublier de prendre son PEE et le carnet de chants.

 

Nous arrivons à MARGINENI à 9h avec 11°C. Nous entrons dans l’orphelinat à 9h10 après une montée à pied sous la bruine. Des tapisseries naïves mais belles, faites par les grands enfants, décorent les murs du couloir d’entrée. Nous visitons d’abord le rez de chaussée : les salles de classe, le bureau de l’assistante sociale, le bureau du directeur puis. nous nous réunissons dans la salle à manger pour une présentation des lieux par sœur MARINELLA.

« La maison a été construite en 1997 grâce à un prêtre allemand. Actuellement quarante jeunes plus une vingtaine dans des familles et petites communautés soit au total une soixantaine d’enfants sous la responsabilité de la CAZA. Les enfants sont orphelins de parents ou avec des parents en difficulté ou des cas sociaux, ces derniers relèvent de la mairie. Les adolescents vont au lycée ou en école professionnelle mais restent ici jusqu’à la fin de leur cursus ou de leur formation. Ensuite la CAZA les aident pour la recherche de travail. La CAZA inculque l’esprit de famille en vivant ici comme dans une famille nombreuse, grands et petits mélangés. Des pères et mères de familles peuvent venir visiter leurs enfants. L’enseignement donné est chrétien et social avec François et Germaine.

Pendant les grandes vacances, les enfants font des sorties diverses. Pour la formation, le plus difficile est la question financière et des familles parrainent ces jeunes. L’hiver le chauffage coûte très cher surtout cette année. Aujourd’hui, les enfants sont à l’école puisqu’en Orient, l’Ascension est le 24 mai et non le 17 mai comme en Occident. Différentes activités sont proposées : la danse, la cuisine, l’entretien des chambres. Durant l’année, les jeunes, à l’université, travaillent dans quelques grands magasins afin de s’intégrer dans la vie et de s’autofinancer. Les enfants prennent le déjeuner après la fin des cours et les devoirs sont faits dans l’après midi avec les sœurs.

Des adoptions se sont faites au début et ensuite, l’État a refusé car il y a eu des abus. Quelques jeunes de 12 à 14 ans peuvent être pris pour le week-end par des Roumains mais c’est assez rare. Dans la région, il n’y a pas d’autres associations exécutant ce genre de travail ni pour l’aide d’ailleurs. Les problèmes des adolescents sont les mêmes qu’ailleurs mais l’écoute, ici, y est très importante. Le parrainage : verser une fois par an (évite des frais) et l’enfant écrit et communique avec la famille de parrainage. Les enfants ne peuvent être pris qu’à partir de 3 ans.

L’État verse 28% du fonctionnement de la maison. Les enfants sont surtout de religion orthodoxe. La journée se déroule ainsi : 6h30, réveil des enfants; 7h10, prière à la chapelle; 7h30, petit déjeuner; 8h15, préparation des sacs puis école; 12h, retour pour le déjeuner; 14h, sieste pour les petits et devoirs pour les grands; 19h, dîner; 20h30, douche et nuit. Avant d’éteindre, les sœurs passent pour parler avec eux (chez les garçons, ce sont les séminaristes). Tout doit être éteint vers 22h.

Chaque sœur a sa chambre mais une sœur assure une permanence de nuit. Il y a deux dortoirs pour les grands mais une alternance se fait tous les six mois : une fois avec les grands, une fois avec les petits. Les dortoirs ont trois lits par chambre. Les grands disposent d’une salle d’étude (transformée en salle de fête pour les 18 ans de trois jeunes filles, ce week-end) une salle de télévision …etc. les grands font l’aide au ménage et les sœurs, la cuisine. Le sport se pratique souvent en forêt avec un moniteur, séminariste la plupart du temps.

Ici, les cinq sœurs bénéficient de deux semaines de congés par an. Les orphelinats d’État ont été réduits car il ne reste plus que trois cents enfants dans chacun. Les orphelinats, comme la CAZA sont moins nombreux. Les enfants restent très attachés à la CAZA où des laïcs exercent : une assistante sociale, une psychologue, deux cuisinières et une femme de ménage. L’État est très exigent mais il n’est pas prêt de supprimer ce genre de maison. Le bouclage du budget est relativement difficile, et cette année, il fallait trouver six mille euros pour fonctionner ! ».

À 10h, nous commençons la visite de toute la maison CAZA MARIA : la salle des icônes, c’est super puis les chambres des enfants magnifiquement décorées, peintes avec des motifs de contes (Cendrillon, la Belle au Bois Dormant, Bambi…). C’est un peu féerique et joliment entretenu où la vie dans cet atmosphère, semble un rêve.

Nous nous rassemblons à 11h dans la chapelle pour une messe en français avec les six prêtres. Le père Hervé STÉPHAN préside la célébration et Claude l’anime. (entrée : écoute la voix du Seigneur, communion : recevez lecorps du Christ, envoi : couronnée d’étoiles, messe AL 179).

 

Nous reprenons le bus à 12h15 pour aller déjeuner à IZVOARE, chez les oblates au monastère de Sfânta Monica (14°C) où nous arrivons vers 12h30.

Nous descendons dans la salle à manger bien aménagée et décorée pour nous, en vert, en parme. Comme d’habitude, nous avons un repas copieux avec le rite des œufs de l’Ascension : potage aux boulettes, pâté, salade, chou cru, escalopes de porc aux pommes de terre, gâteau marbré roumain et café. Des jeunes filles sont venues chanter avec guitare en fin de repas.

Vers 14h, nous nous retrouvons dans la chapelle où Sœur Valéria nous présente la maison.

« Cela fait vingt ans que la maison existe. Au début dans la maison de noviciat, une maîtresse des novices et le père Hervé professeur à l’époque. Depuis dix ans, les sœurs ont un projet de formation chrétienne pour les jeunes filles de lycée. Les onze filles vont au lycée catholique (ce week-end est fête). Quatre sœurs s’occupent d’elles ainsi que de deux sœurs âgées (une malade de 90 ans et une de 75 ans). La formation spirituelle est donnée par les Assomptionnistes. Nous travaillons : formation, jardin, maison. Il n’y a pas de personnel de maison mais nous avons trois amis de l’Assomption. Ici, c’est une petite paroisse. Dans le cimetière jouxtant l’église, sept sœurs y sont enterrées. Au centre de la ville, une autre communauté de sept sœurs était présente au début de l’Assomption femmes en Roumanie et appelée « communauté du Castel », dénomination codée sous le régime communisme. Il y a des laïcs engagés, personnes proches de l’Assomption et pas seulement celles ayant fait leur promesse. Aujourd’hui, l’autre communauté ainsi que les laïcs engagés ont aidé à préparer le repas qui vous a été servi. La sœur âgée qui travaillait à l’hôpital et à la maison durant le communisme est désormais toujours à la maison car très malade. Sur BACAU, nous avons des relations pas toujours faciles avec les quatre ou cinq congrégations qui s’y trouvent. Ici, les filles sont catholiques ou orthodoxes ou gitanes. »

Comme nous étions dans la chapelle, nous avons chanté le « Magnificat » pour terminer. À 14h30 et 16°C, nous redescendons vers le bus pour aller à BRASOV. Le père Michel Kubler nous explique la Maison Assomption, hommes et femmes. Nicoleta aimerait que ce genre de maison soit partout car, souvent, beaucoup d’enfants ne sont pas très heureux dans leur famille.

 

En Roumanie, c’est le Chaos. La majorité travaille dans le privé. En 2009, le chômage atteint 7,4%. L’État n’aide plus les PME et augmente les impôts de sorte que beaucoup d’entre elles ont coulé d’où une augmentation du chômage. Les PME emploient maintenant au noir au lieu de payer à l’État. Un salaire de 1600 € donne une retraite de 500 € et les gens essaient de travailler à côté pour compléter leurs ressources. Par exemple, comme vendre du miel (il y a des roulottes sur le bord des routes pour ce genre de vente). Le salaire minimum est de 700 rons soit 200 € environ mais d’autres peuvent gagner jusqu’à 12 000 € ! Beaucoup de Roumains sont allés travailler en Italie, en Espagne et envoyaient l’argent pour construire une maison en Roumanie.

Nous avons déjà abordé les Carpates et les routes abîmées. Nous passons à ONESTI à 15h40. Un monument est dressé à la mémoire d’Étienne le Grand. Nous longeons l’Oitaz, rivière qui coule à notre gauche. Il recommence à pleuvoir dommage car le paysage serait encore plus joli sous le soleil.

À la période médiévale, les Juifs sont arrivés pour faire du commerce à Bucarest. En 1932, près de 800 000 Juifs sont venus en nombre faire des affaires (actuellement 7 000 Juifs). En 1939-1945, 100 000 Juifs ont été exterminés ou morts en déportation. En 1947, des Juifs Roumains sont allés en Israël construire leur pays.

Les gitans sont arrivés au 14ème siècle en Roumanie, venant d’Égypte ou d’Inde pour s’installer dans les Balkans. La majorité ne vont pas à l’école et pratique peu les « bonnes choses ». ils parlent le roumain et le romani. Ils ont été utilisés comme esclaves. Le communisme ne supportait pas les gitans aussi ont-ils été obligés de résider en maison même s’ils travaillaient le fer, le paillage.

Après la chute du communisme, les gitans, organisés en clans, ont recommencé leurs « mauvaises actions ». Souvent des enfants seraient volés et ce qui poserait problème dans certains villages. Des filles ont été enfermées dans les porcheries pour subir des « abus sexuels » et quand elles étaient trop malades, elles étaient données aux lions alors que les lions ne sont pas autorisés en Roumanie. Puis les gitans ont commencé à émigrer vers l’Europe (France, Italie…) et ont donné une mauvaise image de la Roumanie.

Le nom « ROM » a été inventé par le gouvernement alors que ce nom ne signifie rien pour les Roumains. Certains gitans sont musiciens ou travaillent et sont appréciés des Roumains qui les aident davantage. Les gitans n’ont, souvent, pas de papiers et leurs enfants ne peuvent donc pas aller à l’école. Chez les Roumains, c’est le plus jeune qui hérite de la maison après s’être occupé de ses parents ou de sa famille. Chez les gitans, c’est différent.

Comme il n’y a pas d’endroit « spécial » sur ces routes, nous nous arrêtons vers 16h30 pour faire un arrêt « pipi » d’un quart d’heure, dans la nature. D’un côté de la route, dans les bois, pour les hommes et de l’autre, côté rivière, pour les femmes. Il fait bon et frais dehors, ça fait du bien de prendre l’air. Nous commençons à redescendre cette route de montagne. De ce côté, de nombreux villages sont fortifiés ou des églises, pour se protéger des envahisseurs, aux murs de trois mètres de large pouvant contenir une chambre pour chaque famille du village.

 

À 18h, nous nous arrêtons à PREJMER pour voir l’église fortifiée du 13ème siècle et ces fameuses cellules pour les familles. Il est trop tard pour la visiter, tout est fermé. Nous avons eu le temps de faire quelques photos et à 18h20 nous reprenons le bus. Il se met à nouveau à pleuvoir. Nicoleta nous raconte des blagues pour changer de ses commentaires très enrichissants. Nous arrivons à 18h35 à BRASOV à l’hôtel « Ramada ». Demain, le départ aura lieu à 9h et ce soir le dîner est à 19h30.

Nous déchargeons nos valises sous la pluie battante et récupérons nos clés pour s’installer dans nos chambres. C’est un hôtel somptueux, la chambre est luxueuse. Quel changement avec hier ! nous redescendons dîner. Là encore, grand luxe, c’est un peu gênant de se retrouver ici. Le repas est presque ordinaire si ce n’est la présentation moderne : potage aux petits pois, médaillon de poulet aux pommes de terre, flan au caramel.

Ensuite nous allons dans le grand salon regarder un DVD relatant « les missions d’Orient » et très bien commenté par Michel Kubler et le père Hervé Stéphan. C’est vraiment très intéressant de voir l’action des Assomptionnistes durant le communisme et après sa chute.

Nous remontons, avec un ascenseur capricieux, dans la chambre vers 22h30.! le lit mesure au moins deux mètres de large et haut de près de soixante dix centimètres ! un traversin pour le dos dans le milieu est possible, il reste encore de la place ! Bonne nuit les grands !

 

 

Vendredi 18 mai 2012

 

Nous déjeunons à 8h20 avec les mêmes variétés d’alimentation que d’habitude mais, malgré le « 5 étoiles », c’est moins sympathique. À 9h10, nous prenons le bus pour visiter le centre de BRASOV, grande ville puissante autrefois au niveau commercial.

Nicoleta nous raconte la vie de Dracula dont le château se trouve dans les Carpates. Dracula, petit, fut emprisonné par les Turcs et plus tard il impose des méthodes d’empalement dans sa région. C’est un héros devant les invasions ottomanes. Il empalait les traîtres du pays. Quand les gens gardaient leur turban, il leur mettait des pointes pour le tenir à vie de sorte que ces gens mouraient rapidement.

BRASOV, située entre les montagnes, avec 500 000 habitants, est la troisième ville urbaine de Roumanie. C’est une ville fortifiée, très industrialisée et avec de nombreuses églises de toutes confessions. Les catholiques sont hongrois ou gitans. Devant nous, une église noire autrefois catholique est devenue évangélique. Le centre de Brasov est très touristique. Les maisons, grandes, accolées les unes aux autres, permettaient de se protéger. Sur notre gauche, se trouve une église avec une tour centrale et quatre petites tours datant du 13ème siècle. L’église est peinte et à côté la première école. Nous irons dans la rue la plus étroite d’Europe et visiterons l’église noire. BRASOV est une ville relativement propre. La température est basse (10°C) et il fait gris, nous apprécions les petites laines !. Les montagnes sont embrumées. L’église noire est luthérienne, l’orgue a quatre mille tuyaux. Elle date de 1377, mesure 90m de long, 26m de large et 36m de hauteur.

 

À 10h nous entrons dans cette église Noire de Brasov (payante) où les sièges peuvent être intervertis pour regarder devant ou derrière, c’est bien pratique ! l’autel de style gothique est ciselé et au milieu, le Christ Pantocrator. Un guide nous explique :

« La construction débute en 1383 et se termine en 1477. pas de spécialistes de la pierre et avec les attaques turques, elle fut détruite en 1420. Des murs de défense ont été ajoutés. Ce sont les Saxons venus de France qui l’ont terminée avant de s’installer en Transylvanie pour faire le commerce. L’église romano-catholique devient protestante. En 1689, l’Autriche incendie la ville et l’église, le jour de Pâques. Le feu monte jusqu’au toit et le plafond en bois , s’écroule, seul le baptistère en bronze résiste. La hauteur de la tour est de 65m avec des murs de 1m à 3m d’épaisseur. Une seule tour a été construite car par manque d’argent, la seconde tour a été arrêtée au plafond. Sur les six cloches d’avant 1914, il en reste trois, les autres ont servi à faire des canons. La première cloche pèse 250 kg, la seconde 1000 kg et la troisième 6300 kg étaient actionnées par huit personnes. Actuellement tout est électrifié. Beaucoup de tentures, de tapisseries rapportées d’Orient. D’un côté les tapisseries de politiciens, de l’autre celles des corporations de métiers. L’orgue fonctionne encore (3993 tuyaux exactement !). Les quarante corps de métiers ont toutes leurs stalles avec des peintures sur le côté ».

Nous reprenons le bus à 11h10 en direction du château de PELES. Au début des rénovations, l’Europe versait des subventions et maintenant ce sont uniquement les mairies. La Roumanie n’a pas utilisé toutes les subventions (22% seulement car les PME ne savaient pas comment faire pour bénéficier de cet argent). Nous repassons devant l’hôtel Ramada, immeuble entourée d’une prairie où paissent des chèvres et des moutons. Nous sommes à nouveau sur des routes de montagne. Nous passons TEMISUL de SUS, très beau paysage, un peu comme dans les Vosges, puis PREDEAL, ville de skis avec plusieurs pistes (skis de fond et skis alpin).

 

DRUM BUN = Bienvenue

Nous arrivons à AZUGA, petite ville où habite la grand’mère de Nicoleta, âgée de 84 ans. Au grand désespoir de Nicoleta, nous ne ferons pas de halte. À la sortie, sur la montagne, se trouve une croix, érigée en souvenir des morts de la première guerre mondiale et qui est illuminée le soir, grâce à ses trois mille ampoules. La montagne est à 2500m d’altitude. Nous arrivons à SINAÏA (vient du mont Sinaï) où est construit, au 14ème siècle, un monastère hommes. Le premier roi est arrivé en 1666.

 

Nous déjeunons à 12h15 à l’hôtel restaurant « le Palace » à SINAÏA: crudités, bœuf avec purée pommes de terre, gâteau au chocolat. Mini ballade dans le jardin du Casino avant de reprendre le bus à 13h40 pour le château de PELES du 19ème siècle. Ce n’est pas très loin et à 14h10 nous entrons dans le château après avoir mis des chaussons aux pieds. Nous avons un guide qui parle français. Tous les plafonds sont ciselés ainsi que certains murs. Il y a soixante pièces. C’est une résidence d’été des rois. Nous montons un escalier en bois sculpté, ciselé avec de nombreuses peintures. Il y a aussi un escalier extérieur dans l’espace de l’entrée, en bois de noyer, tout en colimaçon et décoré. Les chaises sont en tapisserie de Beauvais. La restauration des salles date de 1975-1990. le président Giscard d’Estaing est venu ici. Des armures occupent le couloir et dans une immense salle, c’est un cheval avec cavalier armé. De nombreuses armes sont accrochées aux murs. L’armure du cheval, plus celle du cavalier et de l’épée pesaient 500 kg donc ne servaient que pour les tournois.

Un tableau de 1396 est accroché au dessus d’une grande cheminée ; tout est disposé dans une telle harmonie que rien ne peut effrayer les visiteurs à la vue de toutes ces armes : armes de combats, armes du Japon, de Mongolie, du Népal, la chemise en mailles des Turcs.. une vitrine de médailles militaires. Il y a de nombreuses petites pièces : le bureau du Roi avec de jolis vitraux ainsi que celui de Stéphanie de Beauharnais, son épouse, des peintures de 1808 de la princesse et de belles cheminées de céramique sculptées. Nous entrons dans la bibliothèque contenant cinq cents livres écrits en allemand, en anglais, en français et en roumain. Elle est réalisée en bois sculpté avec un système de climatisation afin de ne pas détériorer les livres.

À la suite, le salon de musique, aux vitraux décorés de très jolies scènes religieuses, est occupé par des instruments : piano, violon, cithare. Tout est en bois de frêne. La salle des festivités officielles possède un siège pour le roi et au-dessus de la cheminée, du marbre décoré et des statues de bronze ; le fauteuil de la reine est espacé d’environ 10 m de celui du roi. Une commode noire est très décorée.

Après la colonne de stuc, entouré d’un miroir donnant l’illusion de salles en enfilade, se trouve la salle à manger. Sur la table sont posés vingt six couverts en porcelaine accompagnés de cinq verres chacun, de bougeoirs et de fontaines (service Rosenthal). Ensuite nous avons une salle au parquet rénové en chêne français, avec un vase Louis XIV, deux tapisseries puis un immense salon avec des canapés rouges aux motifs divers. Un ascenseur électrique, pour un dénivelé de 16m, a été construit en 1901, pour la reine Élisabeth, puis beaucoup de tableaux entourés de marbre et deux miroirs ciselés. Nous terminons notre visite par le théâtre en gradins jaunes. Nous ressortons par l’entrée, munie de nombreuses petites niches dans les murs et au plafond vitré, très décoré

Il est 15h, le temps de prendre quelques photos de ce prestigieux site. Comme le bus n’a pu descendre, nous remontons le chemin et la pluie s’invite à nouveau. Elle se met à tomber fort, juste en montant dans le bus. Comme il n’est que 15h45, nous attendons les derniers pèlerins qui se sont attardés.

À 16h, le bus repart sur BUCAREST sous une très forte pluie. Le restaurant est au centre de Bucarest. Le père Michel Kubler ne vient pas à l’hôtel restaurant ce soir. À côté du restaurant, est édifiée une petite église orthodoxe très jolie. Demain, nous serons reçu à la maison de l’Assomption de BUCAREST où nous assisterons à la messe, ensuite, à 16h, nous serons reçus à la Patriarchie. Nous redescendons les Carpates.

Il est 17h et il ne fait que 16°C ! nous sommes dans la plaine et passons près de NEGNOESTI, ville de puits de pétrole. Ce soir, beaucoup de policiers sont sur la route. 17h20, nous sommes à 50 km de Bucarest, la température remonte : 19°C !

 

17h50 : nous entrons dans BUCAREST (fête nationale le 1er décembre). Le bus s’arrête sur le boulevard et nous prenons nos valises pour continuer à pied dans la petite rue où se trouve l’« hôtel Central ». Nous déposons nos valises dans la chambre et redescendons car nous allons dîner à la mode roumaine dans un restaurant du Centre à 10mn environ de marche à pied. Nous nous mettons à table vers 19h après avoir visité une petite église orthodoxe, sombre, toute proche, où se déroulait l’office. Le restaurant « Caru Cu Bere », au style très roumain dans la décoration, sombre, est excessivement bruyant. Il y a des danseurs et beaucoup de monde pour ce vendredi très festif : soupe, chou farci, chou, purée pommes de terre, grosse part de tarte aux pommes.

Après le dîner, nous faisons une petite ballade digestive à pied avec Nicoleta. (son mari qui a conduit en voiture, les deux ou trois personnes ayant des problèmes pour marcher a dîné avec nous). La ville aussi est très bruyante car c’est la fête avec beaucoup de jeunes et leur musique moderne à forts décibels ! Les rues piétonnes sont encombrées et plein de monde assis aux tables des terrasses. (des chaises et des tables noires tout comme les rideaux et doubles rideaux de notre chambre ! c’est la chambre de Dracula !!!). Nous avons vu des vieux bâtiments, des hôtels, une rue appelée « rue Française », le théâtre, et de nombreuses illuminations.

Nous rentrons, bien fatigués et au calme. Claude prépare la messe pour demain samedi avec une animatrice afin de l’aider pour les chants.

 

 

Samedi 19 mai 2012

 

Il fait encore gris. À 8h, nous prenons le petit déjeuner à l’hôtel et nous reprenons le bus à 8h45 sous l’orage. Près de l’hôtel, il y a un lac (gelé en hiver pour la patinoire et en été pour des ballade en bateau). Hier soir, visite de la ville du 15ème siècle et aujourd’hui la ville nouvelle. Nous allons à la maison assomptionniste. Voici un autre lac de 180 ha. Ce soir, nous découvrirons, sur notre parcours, la cathédrale St Joseph du 18ème siècle, romano-catholique. Il continue à pleuvoir à seaux. Peu de monde dans les rues car vraiment c’est un véritable déluge !

La statue d’un politique roumain trône sur la place. Il est 9h quand nous entrons dans la Maison Assomptionniste sous la pluie battante avec nos « k-way » et parapluies. Les sœurs de la communauté sont présentes. C’est le père Lucian, supérieur de la communauté, qui est en charge ce jour.

 

Pour mémoire :

« L’institut d’histoire byzantine est en Turquie jusqu’en 1936 car ensuite il est expulsé étant non musulman. Le responsable propose d’envoyer cette association assomptionniste à Bucarest. Seule, une maison a pu être récupérée sur les deux ou trois : « La Maison », institut français d’étude byzantine. Après la guerre, en 1947, la Maison a été nationalisée. L’un des responsables était un espion et envoyait ses films aux USA et après à l’État communiste. Il fut intercepté parce qu’il donnait à manger, discrètement, à un détenu politique. Ils furent arrêtés ainsi que trois ecclésiastiques espions. La Maison, avec les bibliothèques a été inopérante durant 64 ans ! un désastre.

Autrefois, un tunnel existait entre la Maison et l’ambassade. Tous les livres ont été mis dans des cartons et transportés par brouette à l’ambassade en sécurité puis transférés (soit 25 000 livres) deux ou trois ans après dans un wagon diplomatique en France, à Paris.

Le père ZARÈS a incité les jeunes à faire des manifestations en faveur du général de Gaulle d’un côté et de l’autre avec le parti. Finalement, la Maison devient une polyclinique. En 2005, la Maison a été récupérée mais comme il y avait un malentendu avec les propriétaires, tout ne fut réglé qu’en 2007 seulement.

- la bibliothèque byzantine comptait 10 000 volumes puis récupération de 3 000 volumes d’Italie puis 4 000 ou 5 000 volumes de Nimègue et environ 2 000 volumes de La Croix et ensuite une Dame a fourni une bonne partie restante par conséquent il y a actuellement environ 20 000 volumes gardés par sœur Maria.

- au 3ème étage, ce sont les chambres des Assomptionnistes

- au 2ème étage, le foyer des étudiants avec 11 chambres pour les 11 étudiants (à la cité universitaire ils sont 4 à 6 par chambre) venant de tout le pays. chacun se débrouille pour le repas. La prière est journalière et s’inspire de Taizé (texte, chant, psaume) afin que catholiques et orthodoxes soient satisfaits de cette prière.

- l’enseignement, sur un sujet religieux ou d’actualité, est donné toutes les deux semaines. L’accompagnement des étudiants se fait en accord avec les parents. Le bénévolat leur est proposé pour aller dans une association (assez difficile car ce n’est pas dans la mentalité roumaine).

Nous sommes ici dans le centre St Pierre, St André. Quand Jean-Paul II est venu en Roumanie lors de la célébration de St Chrysostome, catholiques et orthodoxes se sont réunis et le Pape a scellé la paix avec le Patriarche (mai 1999) ettout le monde demandait le nom « UNITATE » pour cette salle mais ce nom n’a pas été retenu car risque de prosélytisme de même que « OECUMÉNIQUE » car les problèmes n’étaient pas tous réglés. Finalement elle fut appelée des noms des premiers apôtres des catholiques et de Roumanie orthodoxe. C’est un centre culturel où est accrochée l’icône de St Pierre (Rome) et St André (Roumanie).

Des conférences chaque mois rassemblent des gens en nombre de moindre importance mais avec un mélange de catholiques et d’orthodoxes, de religieux et de laïcs de tout niveau. (ex conférences : jeunes, Occident et Orient, orthodoxie et Europe, enjeu de la famille, la sécularisation de la Roumanie, la bible catho-orthodoxe…etc). Ici, se trouvent aussi une communauté de cinq sœurs oblates : Sr Joséphat, ex-prisonnière du camp de Sighet, Sr Thérésa, Sr Annisoara, Sr Maria, Sr Clémentine.

Sœur Maria est restée 16 ans en Russie et est rentrée depuis deux ans en Roumanie. Elle parle le français mais aussi le russe et le roumain. Sœur Thérèsa a en charge vingt étudiants, elle a un diplôme de psychologie. Sœur Annisoara est la plus jeune.

Sœur Joséphat a été en prison pendant 6 ans et 2 ans en déportation. Elle a commencé à faire un noviciat pour cinq filles dans la discrétion sous le régime communiste ; elles furent les cinq premières postulantes de Moldavie. La première messe a été célébrée puis les vœux se sont faits et elles sont parties à Paris pour leurs études. Or Sœur Joséphat n’avait fait que trois semaines de noviciat et soixante et un ans de vie religieuse. Elle ne prononça ses vœux qu’après vingt et un ans de noviciat.

À la bibliothèque, les livres et documents peuvent être photographier mais pas emportés. Comme à Strasbourg, il y a, ici, une université catho-orthodoxe.

Madame Francisca s’est occupée d’une communauté de jeunes de la faculté catholique mais très difficile de la maintenir car les prix sont élevés donc elle a dû fermer, les rencontres se sont ensuite déroulées à la Maison. La rencontre orthodoxe et protestant peut se faire plus facilement ici. Cependant les orthodoxes sont stressés devant les catholiques car, souvent, ils en ont peur ».

Jeff, un pèlerin du groupe, explique la façon dont la Maison a été entièrement rénovée afin de pouvoir l’habiter sans problème.

 

Nous faisons une pause à 10h20 puis nous allons dans la chapelle à 10h40, elle est très lumineuse. Le cierge est dans une sorte de bouteille octogonale couleur ambre Nous participons à la messe présidée par le père Michel DERACHE de Toulouse, pèlerin du groupe. (entrée : souffle imprévisible, communion : comme un souffle fragile, envoi : debout Jérusalem). Dans l’homélie, il rappelle la fête de St Yves et s’arrête sur trois points : demander l’Esprit de Jésus, l’esprit d’amour ; intimité de Jésus avec son Père ; demander l’unité des chrétiens, ici et ailleurs et n’hésitons pas à partager ce que nous avons vécu.

Vers la fin de la messe, Mgr MIKAËL, adjoint de l’archevêque majeur gréco-catholique arrive et nous adresse une petite « homélie » :

« L’influence française a été très présente dans l’architecture, dans la région catholique en Moldavie, un peu à Bucarest bien que toutes les religions y soient présentes. Deux églises et deux chapelles pour donner un peu d’espace pour se rencontrer autour de Dieu. Beaucoup de Français viennent ici en Roumanie et ont souvent un désir d’écoute. Découvrir le sens spirituel est ce qui a permis de marcher dans la clandestinité. Vingt ans après la libération de la Roumanie, il reste encore à faire. C’est toujours Dieu qui permet de réfléchir et les échanges sont utiles pour éviter de refaire des erreurs et ainsi que des idéologies. L’œcuménisme est devenu compliqué. J’aimerais avoir vos impressions sur la Roumanie ».

Des pèlerins de notre groupe donnent quelques témoignages : l’œcuménisme est le bon sens de la fraternité…Chez les Roumains, il y a encore une partie de culture traditionnelle où la période du communisme reste aussi en mémoire et où l’esprit d’identité se fait sentir. (la communion et la confession ont une signification différente chez les catholiques et les orthodoxes). La catéchèse en Occident est différente de celle de la Roumanie cette dernière est empreinte de traditions. Durant la semaine de l’unité, chacun va dans différentes confessions mais cela n’est pas facile de partager le même Père quand les idées sont différentes !!! L’égoïsme est de plus en plus présent dans certaines régions catholiques. D’autres communautés sont aussi présentes : des Franciscains, des Bénédictins, des Dominicains et des Carmes. Chez les orthodoxes, c’est un peu différent ainsi que dans les monastères où l’insistance se fait plus sur la vie communautaire et spirituelle.

À 12h, nous montons au 5ème étage, (102 marches !) lieu de la bibliothèque : à l’entrée, des livres communs puis au fond, des livres des pères de l’Église, les bases des religions, les théologies occidentales et orientales, des revues de base byzantine, des pères de toutes les régions de France aussi, l’histoire et un très vieux livre datant de 1646 (il y en a trois seulement au monde dont un ici), un autre de 1577 traite du Concile de Florence. Au 6ème étage se trouve une salle de travail. Nous redescendons à 12h30 prendre le bus pour aller déjeuner.

Nous voyons l’université avec une grosse bille à son sommet et il est dit : « elle tombera dès qu’une fille vierge sortira de l’université ! ». Nous découvrons l’entrée du métro, le musée de Bucarest et à gauche un vieil hôpital et l’église St Georges. Il y a quarante deux restaurants Mac Do ! Derrière l’immense bâtiment moderne se trouvent des églises qui ont été déplacées.

Nous longeons le vieux Bucarest et de l’autre côté, la rivière, Morovita, et le palais de justice. Nous avons toujours de l’orage et de la pluie à seaux. Nous passons devant l’opéra de Bucarest, la faculté de médecine, la résidence du président de la République. Ceausescu s’est inspiré de la Chine pour avoir le plus grand palais (270m de long, 240m de large et 84 m de haut sur 12 niveaux) et construit selon la sécurité. Nous nous arrêtons devant ce gigantesque palais qui n’a pas été achevé à sa mort, il restait encore des chambres à faire. Un bureau construit en profond souterrain ainsi que des routes avec une largeur capable d’y faire rouler des camions, étaient préparées par Ceausescu.

 

Nous arrivons vers 13h10 au restaurant « Palace » très sélect où le soir il y a des concerts de musique et où les politiciens viennent souvent y tenir des conférences : un très bon repas. Nous reprenons le bus à 15h30 venu à 2m du restaurant. Le chauffeur, parapluie à la main, nous aide à monter tellement il pleut. Une construction de l’église du peuple roumain débute à côté de la petite église très sombre.

Nous repassons devant l’immense maison du peuple et en face, un peu plus loin, quarante deux bassins avec jets d’eau. Nous entrons, toujours sous la pluie, à 15h20, dans la propriété de la Patriarchie. C’est l’église pour tous : à l’entrée, le jugement dernier puis la tombe du vieux patriarche Théophile qui avait reçu Jean-paul II dans sa maison, à côté, une petite église et à gauche de celle-ci, le palais du Patriarche avec en fronton la vie de St André.

 

Il est 16h, Mgr Vaarlam, adjoint du Patriarche accueille le patriarche DANIEL. Le père Michel KUBLER présente le groupe de pèlerins de l’Assomption et parle des chemins parcourus en Roumanie. (Chez les orthodoxes, il est dit « Sa Béatitude » pour le patriarche). Le Patriarche, DANIEL nous salue « Cristos a inviat » et commence son entretien avec la presse présente sur les lieux dont le correspondant de La Croix. :

«La reconnaissance des liens entre catholiques et orthodoxes roumaine en France et ici est bien réelle. La foi et la culture doivent être intensifiées pour faire face à la sécularisation. En Roumanie, trois mille entreprises françaises, se sont installées, pour la plupart, à TIMISOARA. Étudiants et étudiantes français sont venus étudier en Roumanie car les études sont moins chères surtout en médecine. Développons la dimension spirituelle en Europe d’aujourd’hui par le développement d’un grand nombre de pèlerinages (Bulgarie, Turquie, Grèce…) et d’autres en Occident, en France, en Italie, en Espagne (350 paroisses en France). Vous êtes au centre de presse « Basilica » (basilique en roumain car c’est le nom de l’église) et il est très important d’avoir les correspondants des journaux « La Croix » (catholique) et « La Lumière » (Patriarcat).

Trois architectes ont été en compétition pour cette construction et c’est un Roumain, ayant fait ses études en France qui a obtenu le marché ! Nous sommes en atmosphère presque française !

Le pèlerinage est une forme de sacrifice qui se transforme en source de joie : conditions éphémère de notre vie sur terre pour se transformer en vie céleste. Les êtres humains sont mortels, passagers et vont se transformer pour arriver au Royaume de Dieu. Cette condition nous invite à réfléchir sur notre passage sur la terre. Nous recevons la lumière par la prière et la lecture de la Bible. En rentrant, nous partagerons avec les autres ce que nous avons reçu. Les pèlerins sont des missionnaires et s’enrichissent par ce qu’ils reçoivent mais ne peut être mesuré. C’est la gratuité et la grâce. Le Christ était aussi un pèlerin sur la route d’Emmaüs en faisant le pèlerinage dans les Saintes Écritures. Comment est-il sorti de la maison d’Emmaüs ? Il est dans le pain eucharistique. Abraham, Jésus, étaient pèlerins. Se réjouir de la joie de Pâques

Nous voulons vous offrir, à chacun, un petit cadeau (CD, image, livret) en souvenir de votre passage ».

Nous avons tous été pris en photo avec le Patriarche. Ensuite, devant une maquette, le Patriarche explique le projet des travaux à venir : la construction d’une église. Avant de partir, nous avons tous chanté « réjouis-toi, marie, toute aimée de Dieu…. »

Dans le hall, sont exposées des icônes les meilleures faites par des enfants. Nous visitons la Maison : nous entrons dans la salle des conférences. Un représentant de la Partiarchie nous explique :

« Nous sommes sur « la colline ». C’est ici que se retrouve le Synode pour analyser les problèmes de l’Église avec la grande assemblée de l’Église composée de 1/3 de clergé et 2/3 de laïcs. Il y a trois synodes par an. Le 27 octobre est le jour de la fête de la patronne de Bucarest, en mai, c’est le jour de la fête des patrons de la basilique. Le Saint Sacrement de l’onction des malades est le thème de 2012. Le sacrement des malades est chaque vendredi soir et il y a toujours beaucoup de monde. Pour le sacrement de l’onction, le prêtre lit sept prières puis il bénit l’huile.

En Roumanie, il y a 700 centres médicaux sociaux tenus par l’Église. La salle où nous sommes date de 1996 et peut contenir sept cents places. Sous le communisme, Ceausescu y a été élu par l’assemblée communiste. Il a détruit une trentaine d’églises. Près de l’ancien Parlement, sur les cinq églises, trois ont été détruites car les deux autres ont été transportées sur des rails dans un autre endroit.

En Roumanie, quinze mille églises et quinze mille prêtres, huit cents monastères et environ huit mille moines et moniales. Ceausescu a transformé les monastères en hôpital ou en centre social. À 60km de Bucarest, dans un village, un prêtre amène tous les enfants abandonnés (400) et les mets dans les familles pour les éduquer à Bucarest. L’Église a commencé à construire un centre de soins palliatifs qui sera terminé fin 2012. Les laïcs sont très importants : réunion internationale avec 35 pays et 15 célébrations ».

Il est déjà 17h. Nous découvrons une petite salle où Jean-Paul II a été reçu : salle de réception.

17h30 : nous reprenons le bus après avoir fait quelques photos car la pluie s’est arrêtée. Nous roulons sur le boulevard « Champs Élysées » de Roumanie. Nous faisons un arrêt à la flèche de la révolution pour des photos. À 17h45, nous visitons le musée (c’est la nuit des musées en Europe, donc c’est gratuit) : trésors et bijoux très anciens des Daces, tout en or, c’est sublime (surtout avec la lumière tamisée) ; la colonne de l’empereur Trajan de 300 kg, l’âge de fer, l’âge de bronze… Dobrogia est un site archéologique…. Bientôt 19h !

La maison de la radio que voulait construire Ceausescu est resté non finie et ensuite les portes et fenêtres ont été volées puis des gardiens sont venus pour protéger cette maison et une association avec chrétiens catholiques, orthodoxes et juifs a été créée. Nous passons sur la place Charles de Gaulle avec en côté sa statue mais sans son képi.

Nous prenons le repas à 19h au restaurant « Parc Herastrau » où un mariage fait la fête au rez de chaussée. Nous sommes au premier étage par table de quatre personnes dans le salon vénitien aux rideaux bordeaux. Le menu ne varie pas : un bon potage bien sûr, salade, tranches de poulet aux pommes de terre à la crème et un beignet fourré. Toujours aussi riche en calories ! Nous sommes rentrés à l’hôtel et personne n’avait envie de ressortir après une journée bien chargée. La chaîne « TRINITAB » a diffusé notre présence à Bucarest en visite auprès du Patriarche Daniel.

 

 

Dimanche 20 mai 2012

 

Nous laissons valises et sacs dans la chambre pour descendre déjeuner au 2ème étage comme hier : choix de jambon, œufs, café, thé,…Nous nous retrouvons tous plus ou moins à la même heure (8h30). Il est vrai qu’après le petit déjeuner, une promenade s’impose en attendant le bus qui n’arrivera qu’à 10h30. Aujourd’hui c’est jour de départ Chacun va où il veut : le parc, la vieille ville,… Il ne pleut pas, heureusement. Le soleil a même fait son apparition. À 10h20, nous avons récupéré les valises et sacs et déposé la clé-carte à l’accueil. Retrouvailles dans le salon d’entrée puis à 10h30 nous étions tous sur le trottoir où le bus arrivait juste à l’heure.

Dernière visite rapide de la ville avant de rejoindre l’église du Sacré Cœur où nous attendait le père Michel KUBLER pour la messe de 11h. C’est la paroisse française de Bucarest. Le chœur de cette église est excessivement lumineux. De nombreux enfants, de tous les âges, accompagnent leurs parents qui entoureront le célébrant au moment de la proclamation de l’Évangile.

C’est Mgr GARNIER, évêque de Cambrai, accompagnant une équipe EDC de DOUAI, qui préside la messe. S’il y avait beaucoup de bruit dans l’église en entrant, ensuite ce fut calme même avec des enfants en bas âge , ce qui n’est pas toujours le cas en France dans certaines églises. Les chants sont connus et l’animatrice a une voix formidable (apparemment, elle chanterait à l’opéra !). Mgr Garnier est assisté des pères Michel.D, Hervé.S, Michel.K et Luciano. L’homélie de M.Kubler est, comme d’habitude, bien « enlevée ».

Avant de se quitter, une photo de groupe est prise avec Michel Kubler devant l’autel. Nous nous sommes dit au revoir avant de regagner le bus stationné près du boulevard face à la statue des aviateurs. Nous avons quitté Josée, notre canadienne, et le père M. Derache qui repartaient avec Luciano, leur départ étant plus tard dans la semaine.

Aussitôt montés dans le bus, il s’est mis à nouveau à pleuvoir, une fois de plus à seaux. Notre chauffeur, avec Nicoleta, nous ont conduits à l’aéroport Henri CONDA. C’est sous la pluie battante que nous avons récupéré nos valises et sommes entrés dans le hall de l’aéroport. Françoise.P qui avait des difficultés de marche a été prise en charge, d’ailleurs elle n’a pas fait toutes les excursions mais restait dans le bus où elle attendait le retour des autres pèlerins qui lui montraient les photos prises et les livres souvenirs. Après l’enregistrement des bagages, nous avons rejoint, en passant par le magasin sandwich , la salle d’embarquement.

 

À 15h10 nous avons franchi la porte 15 pour entrer dans l’avion et à 15h20, l’avion décollait pour PARIS. Et voilà le pèlerinage qui s’achève avec des images plein la tête comme d’habitude. Il est un peu difficile de quitter la Roumanie au peuple très hospitalier.

Dans l’avion, un petit sandwich et une boisson. Il y a eu pas mal de turbulences. On aurait dit la traversée des Carpates sur les routes défoncées mais là, c’était dans les airs ! nous sommes arrivés sans encombre à l’aéroport de Roissy au terminal 2: contrôles, couloirs interminables avant de récupérer les valises. C’est là que commence la dispersion des amis du pèlerinage. De longs couloirs encore avec les lourdes valises, un parcours du combattant : montées, descentes, plats pour rejoindre le RER direction gare du Nord. C’est fatigant de traîner ces valises et dire que le soleil est là, maintenant, pour nous narguer !

 

Conclusion : Pèlerinage très enrichissant par les lieux visités et les personnes rencontrées, liens d’amitié créés, hospitalité des Roumains, un peu trop de pluie pour apprécier les beaux paysages et…des bonnes pommes de terre à tous les repas (midi et soir bien sûr !) car les petits déjeuners étaient bien garnis et appétissants.

                                                                         11 juillet 2012

                                                                         MADO